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Pompiers volontaires : les raisons d'une pénurie

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Victimes du chômage, discriminés à l'embauche et sous-payés, "volontaires" les pompiers ne le sont plus tant que ça... Zoom sur la désaffection symptomatique d'un Etat qui se désengage, d'employeurs de moins en moins citoyens, et d'une société qui exploite le volontariat.

Alors que les pompiers militaires de Paris et Marseille - qui représentent 5% des effectifs - et les pompiers professionnels - qui sont des fonctionnaires territoriaux et en représentent 15% - ont un statut et un véritable salaire, le gros des troupes (80%) est formé par des volontaires qui exercent parallèlement un autre emploi et sacrifient beaucoup de leur temps libre au service d'autrui. Sans sourciller, ils perçoivent une indemnité d'environ 7 € de l'heure par intervention (gardes de nuit non comprises…) soit moins que le Smic : des "vacations" qui leur sont d'ailleurs souvent versées avec plusieurs mois de retard alors qu'elles couvrent non seulement leur disponibilité et leur courage, mais aussi leurs frais d'essence. Et lorsqu'ils atteignent 55 ans, on leur offre une "prestation fidélisation et reconnaissance" de 450 € (pour 20 ans de service) à 1.800 € (pour plus de 35 ans de service) par an, soit de 37,5 à 150 € de complément retraite mensuel... Pas de quoi se précipiter !

Les interventions connaissent une hausse considérable, mais pas les effectifs. En 2006, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, les sapeurs-pompiers en ont réalisé près de 4 millions (+ 4% par rapport à 2005) soit une toutes les huit secondes, tandis que leurs troupes déclinaient : ils étaient 252.400 en 2006 contre 254.000 en 2005. De 4,46 sapeurs-pompiers pour 1.000 habitants en 1992, on est passé en 2006 à 3,89 alors que leur activité a connu quelque 800.000 interventions de plus.

C'est sur les villes de moins de 20.000 habitants et les milieux périurbains et ruraux que la crise des vocations est la plus forte. En cause, des bassins d’emploi sinistrés et des jeunes qui partent travailler à la ville, donc pas assez de volontaires en journée pour les interventions. Egalement, des patrons souvent réticents à décharger leur employé de ses obligations pour filer en urgence ou se plier aux contraintes «toujours plus lourdes» liées à sa formation : 296 heures, que ces volontaires accomplissent sur trois ans. Et pour l'employeur, l'exonération de 60% du coût de son salarié pour ses heures d'absence n'est visiblement pas suffisante. Quant au label "employeur partenaire des sapeurs-pompiers" du ministère de l'Intérieur, qui reconnaît officiellement l'engagement citoyen de l'entreprise, son effet incitatif semble plus que limité...

La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France vient donc de lancer une campagne nationale destinée à valoriser le métier. Elle se déclinera pendant l'été sur les abribus, dans la presse, sur internet et jusque dans la caravane du Tour de France, afin de susciter des vocations. Elle cible plutôt les 18-30 ans, si possible résidant en milieu rural où les besoins sont les plus criants, mais accueille à bras ouverts toutes les personnes de 16 à 55 ans qui sont en bonne condition physique et disponibles. La FNSPF attend également que l'Etat montre l'exemple et que tout le secteur public (mairies, DDE, ministères…) s'engage mais ça, c'est une autre paire de manches.

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Mis à jour ( Mercredi, 27 Juin 2007 09:30 )  

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