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Les interventions connaissent une hausse considérable, mais pas les effectifs. En 2006, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, les sapeurs-pompiers en ont réalisé près de 4 millions (+ 4% par rapport à 2005) soit une toutes les huit secondes, tandis que leurs troupes déclinaient : ils étaient 252.400 en 2006 contre 254.000 en 2005. De 4,46 sapeurs-pompiers pour 1.000 habitants en 1992, on est passé en 2006 à 3,89 alors que leur activité a connu quelque 800.000 interventions de plus.
C'est sur les villes de moins de 20.000 habitants et les milieux périurbains et ruraux que la crise des vocations est la plus forte. En cause, des bassins d’emploi sinistrés et des jeunes qui partent travailler à la ville, donc pas assez de volontaires en journée pour les interventions. Egalement, des patrons souvent réticents à décharger leur employé de ses obligations pour filer en urgence ou se plier aux contraintes «toujours plus lourdes» liées à sa formation : 296 heures, que ces volontaires accomplissent sur trois ans. Et pour l'employeur, l'exonération de 60% du coût de son salarié pour ses heures d'absence n'est visiblement pas suffisante. Quant au label "employeur partenaire des sapeurs-pompiers" du ministère de l'Intérieur, qui reconnaît officiellement l'engagement citoyen de l'entreprise, son effet incitatif semble plus que limité...
La Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France vient donc de lancer une campagne nationale destinée à valoriser le métier. Elle se déclinera pendant l'été sur les abribus, dans la presse, sur internet et jusque dans la caravane du Tour de France, afin de susciter des vocations. Elle cible plutôt les 18-30 ans, si possible résidant en milieu rural où les besoins sont les plus criants, mais accueille à bras ouverts toutes les personnes de 16 à 55 ans qui sont en bonne condition physique et disponibles. La FNSPF attend également que l'Etat montre l'exemple et que tout le secteur public (mairies, DDE, ministères…) s'engage mais ça, c'est une autre paire de manches.
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Commentaires
Souvenez-vous l'année dernière : des manifestations de pompiers professionnels ont dégénéré. Ils réclamaient une prime de 70 € pour tous, et la retraite à taux plein à 55 ans (alors que la réforme Fillon les oblige à 40 ans de cotisation malgré la dangerosité et la pénibilité de leur métier).
Rappelons que le budget annuel de l'Etat réservé aux pompiers se monte à 4,7 milliards d’euros, et celui de l’armée… à 47,7 milliards d’euros. Le gouvernement dépense donc 10 fois plus pour l’armée que pour ses pompiers. Répondre | Répondre avec citation |