Et la nouvelle ministre de l'Economie Christine Lagarde de claironner qu'il s'agit «du plus faible taux de chômage depuis le début des années 1980, il y a plus de 25 ans. Nous avons franchi à fin mai un cap symbolique important avec le passage sous la barre des 2 millions de demandeurs d'emploi. [...] Cela renforce notre détermination à faire refluer le chômage et tendre vers le plein emploi».
Euh... le plein emploi précaire ?
Selon les chiffres diffusés jeudi par le ministère de l'Economie des Finances et de l'Emploi sur la base des données provisoires de l'INSEE, notre taux de chômage s'établirait donc à 8,1% de la population active. Selon le gouvernement, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits dans la très restrictive catégorie 1 (personnes immédiatement disponibles à la recherche d'un contrat à durée indéterminée à temps plein et ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois) a baissé de 10,4% sur un an.
Ce qui est étrange, c'est que le nombre des inscriptions en catégorie 1 enregistrées à l'ANPE au cours des trois derniers mois a augmenté de 1,1% comparé aux trois mois précédents... Sur la même période, les entrées consécutives à une fin de mission d'intérim ont crû de 0,7%, les sorties pour reprise d'emploi ont baissé de 3%, et les radiations administratives ont progressé de 5,2%.
Le caractère provisoire de ces chiffres n'est plus ignoré, et actuellement plus grand monde ne croit à la véracité de ces résultats dont on sait qu'ils escamotent d'autres catégories d'exclus de l'emploi :
• les non inscrits à l'ANPE dont quelque 500.000 jeunes et 750.000 RMistes + tous les invisibles qui ne peuvent prétendre à aucune allocation,
• les inscrits des catégories 2 à 8, dont le total est désormais supérieur à celui de la seule catégorie 1 : les précaires et les contrats aidés qui subissent un chômage récurrent (lire en commentaire), les chômeurs en arrêt maladie, en formation ou en CRP…
• les 418.000 "seniors" de plus de 55 ans qui sont dispensés de recherche d'emploi,
• les quelque 200.000 chômeurs des DOM qu'on élude systématiquement.
Le gouvernement a beau faire mine de vouloir la transparence en ayant commandé un rapport à l'IGAS et à l'IGF, on doute qu'il accepte la vérité, c'est-à-dire que tout le monde sache enfin que cette baisse tant vantée depuis 2005 ne s'appuie que sur du vent.
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