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«Je suis conscient du fait que l'assurance-chômage a d'autres contraintes, mais nous sommes engagés sur la voie du plein emploi alors que les besoins des retraites augmentent», invoque Xavier Bertrand.
Sur la voie du plein emploi ??? Avec encore 7,5% de chômeurs officiels - comptez plus du double avec les officieux -, non seulement nous en sommes loin (nous sommes même toujours dans un contexte inavoué de chômage de masse, doublé d'une conjoncture économique incertaine) mais si on y parvient, ne nous méprenons pas : ce sera à grands coups de sous-emploi précaire contraint, de harcèlement administratif, de radiations… et de bidouillage statistique accru.
Geoffroy Roux de Bézieux, qui a déclaré qu'il ne faut «surtout pas» transférer les possibles excédents de l'assurance-chômage sur les retraites (il a rappelé que la situation financière de l'Unedic ne sera totalement assainie qu'à l'horizon 2010, son déficit cumulé au 1er janvier 2008 étant encore d'à peu près 9,5 milliards) et qui estime que «la formation [...] est le point clé des cinq années qui viennent», aura fort à faire devant un gouvernement non seulement déterminé à maltraiter une population qu'il stigmatise en l'accusant d'être responsable de sa situation, mais aussi à la spolier d'un budget qui lui est pourtant alloué par répartition solidaire.
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Commentaires
1) Plus les richesses s'accumulent, moins elles sont partagées : tel est le cœur du problème. Aujourd'hui, la spéculation rapporte plus et plus vite que le travail, sur lequel pèse toute la protection sociale. Plus on en baisse le coût, plus on supprime des emplois et plus se crée un déficit de cotisations tandis que le chômage, la précarité et les bas salaires rapportent toujours davantage au patronat et à son actionnariat.
Pour rétablir le déséquilibre croissant entre les revenus du travail (qui se dégrade) et ceux du capital (qui prospère), il faut oser taxer les stock-options, les parachutes dorés, les bénéfices non réinvestis (100 milliards par an), les plus-values et autres revenus spéculatifs… Même la Cour des comptes préconise une partie de ces mesures !
2) En ce qui concerne l'emploi des seniors, la présidente de la Caisse nationale d'assurance vieillesse Danièle Karniewicz ose aborder l'immense responsabilité des employeurs. Elle propose que les entreprises qui se séparent de leurs salariés âgés aient l'obligation de continuer à payer leurs cotisations retraite sur la base du dernier salaire d'activité, jusqu'à ce que ceux-ci retrouvent un emploi ou mettent fin à leur carrière professionnelle : cette surcotisation individuelle pour l'employeur, dit-elle, aurait plus d'effet que la majoration globale envisagée par le gouvernement à l'horizon de 2010, ou qu'un système de "quotas" ou de "bonus-malus".
Un même système de surcotisation individuelle à l'assurance-chômage devrait être envisagé pour tous les licenciements abusifs (entreprises subventionnées, ou qui font des bénéfices). Répondre | Répondre avec citation |
Cette séparation des caisses a représenté la première étape de leur démantèlement : d'abord, la logique de solidarité entre les différents risques a été écornée; ensuite, les inévitables déséquilibres ponctuels des caisses ne pouvant plus se compenser mutuellement, cette séparation a permis qu'on les attaque à tour de rôle.
Aujourd'hui, il semblerait judicieux et à propos d'unifier toutes les caisses.
Mais - vous devinez pourquoi… - il n'en sera jamais question. Répondre | Répondre avec citation |
La solution au problème des retraites, c'est la nationalisation expropriatrice – sans indemniser les actionnaires, il ne manquerait plus que cela ! – de tout le secteur des assurances ; hors le budget de fonctionnement – locaux, personnel… – et le règlement des sinistres, la totalité des gains de l'assurance, devenus cotisations, servira au financement des retraites. Ainsi, chaque fois que l'on règlera son assurance auto, habitation multirisque ou autre, on ne versera plus de l'argent à fonds perdus (pour l'assuré) et on cotisera pour la retraite… tout en étant assuré !
Il ne fait aucun doute que les bénéfices faramineux engrangés par les Axa et autres racketteurs suffiront très largement. On pourra même sans doute abaisser considérablemen t l'âge de la retraite, et augmenter significativeme nt le montant des pensions. Et surtout, quoi qu'il arrive, les vieux jours de tous seront garantis de façon pérenne. Une nouvelle liberté conquise…
Une telle réforme de bon sens, de justice et d'efficacité ne pourrait être l'œuvre que d'une gauche velue, sûrement pas d'un machin mou vaguement rosâtre par temps électoraux. Hélas, à ma connaissance, "l'autre gauche" ne semble pas s'intéresser à ce type de solution. Interpellons-la sur ce point pour lancer le débat. Répondre | Répondre avec citation |
L’argent des retraites doit-elle financer le chômage ? Non, estime Jacques Bichot, économiste et professeur à l’université Jean-Moulin (Lyon III).
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