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Mis en liberté sous contrôle judiciaire, il a lâché une caution d'un million d'euros… une paille à son niveau : on se souvient encore du parachute doré de 8,4 milliards qu'il a perçu lors de son éviction d'EADS en juillet 2006. L'avocat Frédéric-Karel Canoy, spécialiste d'EADS et président de l'Association des actionnaires actifs, est outré de la déférence déployée à son égard. Noël Forgeard risque deux ans de prison - qu'il ne fera pas - et 40 millions d'euros d'amende, soit 10 fois le montant du profit qu'il a tiré de cette infraction (4,3 millions au bas mot).
Il s’agit de la première mise en examen d'un dossier qui concerne au total 17 personnes physiques dont la plupart sont toujours en fonction ainsi que deux sociétés, Lagardère et DaimlerChrysler, soupçonnées officiellement dans un rapport de l'AMF. Les gros poissons que sont François Auque, Jean-Paul Gut, Jussi Itävuori, John Leahy, Arnaud Lagardère et Thomas Enders risquent donc d'être à leur tour convoqués.
Il n'en demeure pas moins qu'en France, la délinquance en col blanc a droit à du temps et du ménagement (cf le scandale de l'UIMM et la lenteur avec laquelle cette affaire est instruite). Rien à voir avec la façon dont on traite les manifestants ou les petits délinquants : pour eux, c'est la comparution immédiate !
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Commentaires
à mon avis…à la St Glin Glin ! Répondre | Répondre avec citation |
A 61 ans, après avoir consacré l’essentiel de sa vie à gravir tous les échelons qui devaient le mener au sommet du monde de l’industrie, l’ex-patron d’EADS Noël Forgeard s’est retrouvé, vendredi, inculpé pour délit d’initié.
(…) En réalité, la mise en examen de Noël Forgeard n’est que l’apogée d’une crise humaine et industrielle débutée avec la mort de Jean-Luc Lagardère, l’emblématique patron du groupe éponyme, à l’origine de la création d’EADS. A sa disparition, en mars 2003, tous ses lieutenants semblent avoir perdu le sens des réalités : Noël Forgeard, patron estimé d’Airbus, a alors tout fait pour dégommer Philippe Camus de la tête d’EADS et prendre sa place, avec le succès que l’on sait, tandis que Jean-Louis Gergorin, le stratège de la maison Lagardère, se transformait en corbeau dans l’affaire Clearstream. Ces hommes ont tant joué avec le feu qu’ils ont fini par être carbonisés.
Soutenu par Lauvergeon et… Fillon
Aujourd’hui, dans le monde de l’industrie et de la politique, bon nombre de personnalités doivent se sentir un peu mal à l’aise. Si Noël Forgeard était arrivé à ce niveau-là, c’est largement grâce au soutien du corps des Mines, dont il était issu, et à sa plus éminente représentante, la patronne d’Areva Anne Lauvergeon. Côté politique, un de ses plus grands mentors a été le Premier ministre François Fillon avec lequel il a partagé, à la fin des années 70, le cabinet de l’ex-ministre de la Défense Joël Le Theule.
Pour EADS et sa filiale Airbus, cette mise en examen et celles qui se préparent ne peuvent pas tomber plus mal. Le groupe traverse une période noire. Il a annoncé mi-mai de nouveaux retards de livraison (les quatrièmes) de son gros porteur vedette, l’A380 - qui, ironie du sort, doit beaucoup à la ténacité de Noël Forgeard -, et certains Français de ce groupe européen se plaignent d’être désavantagés par rapport à leurs partenaires - mais malheureusement toujours rivaux - allemands. Des tensions que le président exécutif d’EADS, Louis Gallois, semble avoir de plus en plus de mal à désamorcer.
(Source : Libération) Répondre | Répondre avec citation |
Jean-Paul Gut avait vendu, entre novembre et mars 2006, 175.000 actions pour une plus value brute de 1.773.250 €.
Après avoir été présenté aux juges, Jean-Paul Gut a été laissé libre sous contrôle judiciaire, au prix d'un versement de 400.000 € (Noël Forgeard, s'était lui, vu infliger une caution d'un million). Une paille pour l'un comme pour l'autre.
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L'ancien président allemand d'Airbus est interrogé dans le cadre des présumés délits d'initiés au sein du groupe aéronautique. Selon un rapport de l'AMF, il a vendu 160.000 actions issues de ses stock-options en novembre 2005 et en a retiré environ 1,685 million d'euros. Il est soupçonné d'avoir bénéficié d'informations privilégiées sur les perspectives financières du groupe aéronautique et de défense européen ainsi que sur des retards sur les programmes du très gros-porteur A380 et du long-courrier A350.
Ingénieur allemand spécialiste des questions de production, Gustav Humbert avait pris la présidence d'Airbus en juin 2005, avant de démissionner en juillet 2006. Répondre | Répondre avec citation |