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Accueil Social, économie et politique Chaque année, au printemps, fleurit l'Enquête BMO

Chaque année, au printemps, fleurit l'Enquête BMO

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La dixième édition de l'enquête annuelle sur les «besoins en main-d'œuvre» des entreprises affiliées à l'assurance-chômage fait état de 1.542.400 projets de recrutement dans les 386 bassins d'emploi français (métropole + DOM).

Publiée tous les ans depuis 2002, cette enquête, menée en partenariat avec le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc), permet à l'Unedic de planifier ses budgets et ses actions à venir, l'objectif étant de se mettre au service des entreprises après avoir défini leurs besoins, de diriger les chômeurs sur les emplois offerts, et d'adapter le financement des formations aux métiers en mal de personnel.

L'Enquête BMO 2011 à télécharger en pdf


Comme chaque année, on le rappelle : il ne s'agit que d'intentions d'embauche. Pour vous donner une idée, en 2010, cette enquête avait fait état de 1,7 million de projets dont, au final, l'impact sur les chiffres du chômage ne s'est pas fait sentir... On se demande d'où sort la hausse de 1,1% annoncée, et partout reprise.

Sur les 1,6 million d'entreprises interrogées, seules 400.000 ont daigné retourner le questionnaire. On note tout de même un taux de réponse inégalé de 25% alors qu'habituellement, il n'a jamais dépassé 20%.

Des intentions en recul

Parmi ces bonnes volontés, seules 18% envisagent de réaliser au moins une embauche au cours de l'année (elles étaient 20% l'année dernière), ce qui est fort maigre !

Là-dessus, dans 40% des cas, il s'agirait de la création d'un nouveau poste tandis que, pour 34%, un surcroît d'activité est mentionné et, pour 45%, il s'agirait de remplacer un départ ou une absence.

Dans 45,3% des cas, le contrat proposé serait à durée indéterminée. Mais la réalité, c'est que 39% de ces anticipations d'embauche concernent des contrats saisonniers (+1% par rapport à 2010), dont un quart dans le secteur agricole.

Sans surprise, les métiers de l'hôtellerie-restauration, de l'agriculture, du secteur sanitaire et social et des services à la personne sont les profils les plus recherchés. On trouvera également des "opportunités" dans les services aux entreprises sur des postes opérationnels et peu qualifiés (agents d'entretien, de sécurité…). En gros, les diplômés peuvent aller se rhabiller !

Les sempiternelles "difficultés de recrutement"

Sans surprise, une partie de ces employeurs se plaint de "difficultés de recrutement" alors qu'avec 5 millions de chômeurs, ils n'ont que l'embarras du choix : cette année, ils sont 38% et on les trouve notamment dans la construction, la métallurgie, les industries manufacturières et le secteur du commerce. A noter que, l'année dernière, ils étaient 40% à pleurnicher. En 2009, 43%. En 2008, 51%.

Comme d'habitude, les principales difficultés invoquées sont liées à l'inadéquation du profil des candidats au poste par manque d'expérience, de diplôme… ou de motivation (vu les salaires proposés, ce n'est pas étonnant ! Seuls 0,4% de ces lamentins envisagent d'en proposer de meilleurs pour attirer la main d'œuvre !).

Conclusion : selon ces entreprises, la formation s'impose comme la première solution aux difficultés d'embauche rencontrées. C'est donc à Pôle Emploi, qui assume déjà la prise en charge financière des victimes du chômage, de mettre en œuvre des actions visant à satisfaire les critères d'employeurs qui ne font plus l'effort d'intégrer et de former eux-mêmes leurs collaborateurs...

Enfin, ceux qui ne recruteront pas évoquent clairement une conjoncture défavorable et n'attendent pas d'amélioration notable avant 3 ou 5 ans. La crise est donc loin d'être terminée. C'est pourquoi la majorité des entreprises interrogées font le dos rond : tablant sur la stabilité de leur situation, elles jouent le statu quo.

SH

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Mis à jour ( Samedi, 09 Avril 2011 15:50 )  

Commentaires 

 
0 # tristesir 2011-04-05 18:25 Formation pour aller cueillir des trucs?

Ce n'est pas plutôt le rétablissement de l'esclavage qu'ils réclament?

Ben oui, il y a 5 000 000 de chômeurs avec le rétablissement de l'esclavage n'importe lequel pourrait être contraint d'aller faire ce qu'on lui dit et on n'entendrait plus des patrons se lamenter du coût du travail.
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0 # le pecheur 2011-04-06 15:22 Il pourrait nous dire si c'est des emplois à temps plein payer au minimum à 1000 euros par mois , ou si c'est des emplois de 5hr ou 10hr par semaine juste pour donner un coup de main le mercredi et samedi à 40km de votre domicile pour 140 ou 280 euros par mois …
Comme pour les emplois d'aides à domicile , carrément emplois d'esclaves pour 1 heure de travail à droite et à gauche, ils ont 1 heure de transport à droite et à gauche non payé bien sure, ce qui fait que vous etes payés 2 fois moins cher que le smic horaire …
Et evidemment les entreprises et associations diront que vous etes en formation ( tondage de gazon, taillage de haie, lavage de vitres…), ils vous formeront pendant 5 secondes pas plus (tu prends la machine et tu fais comme-ca). Et c'est là ou vous allez vous rendre compte qu'en fait vous ne coutez pas 1 centimes à votre employeur, vous etes gratuit pour eux .
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0 # superuser 2011-04-08 09:52 Quand Pôle Emploi amplifie les "difficultés d’embauche"

En France, le taux des emplois vacants est l'un des plus faibles d’Europe, selon Eurostat : pas plus de 0,6% contre 0,9% en Italie, 1% en Suède et… 2,7% en Allemagne. Il est donc difficile de prétendre que les entreprises françaises connaissent de sérieuses difficultés de recrutement.

Pourtant, chaque année depuis 2002, Pôle Emploi publie son enquête sur les besoins en main d’œuvre (BMO) avec ce morceau de choix : une bonne partie des entreprises ayant des projets de recrutement expriment leur crainte de réaliser ceux-ci avec difficultés.

Ainsi, lorsque Pôle Emploi les a interrogées en décembre 2010 avant même d’avoir rédigé la moindre petite annonce, 38% des recruteurs potentiels en 2011 pressentaient déjà les obstacles qu’il leur faudrait surmonter. Cela représente 586.112 projets de recrutements sur 1.542.376 recensés.

Pas moins de 81,4% d’entre eux prévoyaient que les candidats répondant à leur offre n’auraient pas le profil adéquat - manque d’expérience, de diplôme, de motivation… Quelque 70,8% anticipaient une pénurie de candidats. A peine un tiers envisageait des difficultés liées aux conditions de travail, et moins d’un cinquième un déficit d’image.

Pôle Emploi ne s’est d’ailleurs pas contenté d’interroger les recruteurs sur leurs difficultés à recruter. Il a aussi interrogé les non-recruteurs sur les difficultés qu’ils auraient pu redouter s’ils avaient envisagé d’embaucher. On frissonne.

Et peu importe que la proportion des recrutements dits «difficiles» ait diminué de 58,5% en 2002 à 38% en 2011. Peu importe que les embauches réelles, en proportion des emplois existants, se soient accrues de 37% en 2003 à 43% en 2009, selon le ministère du Travail. Peu importe que la plupart des projets de recrutements s’adressent à des non-qualifiés, alors qu’on ne cesse de persuader les jeunes que le diplôme assure l’embauche. Pôle Emploi a réussi, une fois encore, à installer les difficultés d’embauche à la «Une» des journaux !

Nicolas Sarkozy pourra ainsi continuer à répéter, à chaque occasion, qu’il y a dans ce pays «500.000 offres d’emplois non pourvues» - un chiffre sorti de nulle part mais propre à frapper les esprits, en suggérant que les chômeurs le sont par paresse, car ils refusent les offres d’emplois qu’on leur propose.

Pôle Emploi montre d’ailleurs le petit bout du nez de son enquête, dans une de ses deux notes de synthèse. Alors que la plupart des chômeurs recherchent un emploi en contrat à durée indéterminée (CDI), près de 55% des projets de recrutement des employeurs sont des contrats à durée déterminée (CDD). Comment le dissimuler ? En saucissonnant les CDD afin d’écrire ceci, page 2 :

«Les établissements recruteurs envisagent le plus souvent de proposer des postes en CDI. C’est le cas pour 45,3% d’entre eux. Les propositions de CDD de 6 mois ou plus concernent 23,2% des recruteurs et les CDD de moins de 6 mois sont envisagés par 38,9% des employeurs.»

C’est ainsi qu’à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), une agence de publicité recherche, via Pôle Emploi, «un distributeur de magazines gratuits, bon relationnel, vif et dynamique» pour un CDD d’un jour, en réalité 2 heures payées 9 euros chacune.

Imaginez qu’un nonchalant grincheux se présente. Pour le recruteur, les difficultés commencent.

dechiffrages.blog.lemonde.fr/2011/04/07/pole-emploi-amplifie-les-difficultes-d%E2%80%99embauche/
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0 # ELVIRA10 2011-04-12 18:30 La réalité : on descend encore d'un cran… Ce qui entraînera de nouvelles victimes… se surajoutant aux précédentes…

La séduction est-elle suffisante ? Non. Tout se pratique ! Et telle une araignée, certains attirent dans sa toile des victimes pour survivre, quitte à séduire un potentiel chômeur de venir le rejoindre pour développer cette affaire… pour quelques poignées de centimes d'euros !

Heureux ! dirait-on pour une pub bancaire…

Tout est face à nous !

L'étau se ressert. Jusqu'où irons-nous ?
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0 # superuser 2011-04-18 04:08 Besoins en main d'œuvre 2011 : Des «petits boulots» en veux-tu en voilà !

Une analyse critique des résultats de l'Enquête BMO par le Directeur régional du Pôle Emploi Nord-Pas de Calais…

À temps partiel voire très partiel, en horaires fractionnés, saisonniers, précaires… Nombre de métiers où l'on cherche à recruter offrent peu de perspectives d'insertion professionnelle aux 323.000 chômeurs de la région.

Le chiffre de 74.235 projets de recrutement en 2011 est encourageant. C'est le verre à moitié plein. Mais voici le verre à moitié vide : «L'enquête BMO de Pôle Emploi ne descend pas dans le nombre d'heures», indique pudiquement Karim Khetib, son directeur régional. En clair, une entreprise qui indique avoir besoin d'un agent d'entretien 5 heures par semaine, par exemple, c'est «un projet de recrutement». Mais ça n'est pas un travail qui permet de faire vivre une famille.

Le secteur de l'entretien, du ménage et de l'aide à domicile arrive en tête du palmarès des métiers où l'on recrute, avec 9.824 embauches possibles. Mais, selon l'Insee, 75% des aides à domicile sont à temps partiel. En moyenne, c'est un tiers-temps, souvent en horaires fractionnés.

Viennent ensuite les animateurs socioculturels : 3.799 projets d'embauche. Mais 72% de ces projets sont saisonniers : un boulot de vacances pour étudiants.

Paradoxe

Souvent saisonniers aussi, les métiers très demandés d'ouvriers agricoles (90% de projets saisonniers), serveurs de café ou restaurants (47%), télévendeurs (40%)… Sans surprise, on retrouve ces métiers dans le palmarès de ceux où l'on peine à recruter. «Le chercheur d'emploi a besoin d'un certain revenu, il y a des postes qu'il ne peut pas accepter», reconnaît volontiers Karim Khetib.

Cette inadéquation entre l'offre de recrutement — peu attrayante — et la main-d'œuvre — disponible, mais pas à n'importe quel prix — se retrouve dans une statistique paradoxale de Pôle Emploi : ainsi, les bassins où les employeurs peinent à recruter (Sambre-Avesnois, Lens, Roubaix-Tourcoing et Calais) sont aussi les plus touchés par le chômage.

www.lafusionpourlesnuls.com/article-enquete-de-pole-emploi-sur-les-besoins-de-main-d-oeuvre-attention-aux-discours-simplistes-71947980.html
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