Le conseil d'administration de Pôle Emploi a approuvé lundi la mise en place pour 2011 d'un nouveau dispositif d'allocation visant quelque 30.000 chômeurs en formation arrivés en fin de droits, a indiqué le directeur général de Pôle Emploi, Christian Charpy. La mise en place de cette "rémunération de fin de formation" (R2F) ainsi que "les modalités de la Convention" qui liera l'Etat, Pôle Emploi et le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) a été approuvée au conseil d'administration, a-t-il souligné.
Le nouveau dispositif va remplacer l'ancienne allocation pour les demandeurs d'emploi en formation (AFDEF), qui n'était plus attribuée depuis le 1er janvier et perdurait seulement pour ceux dont les droits avaient été ouverts avant cette date.
"L'objectif est que 30.000 personnes puissent bénéficier de cette aide en 2011", avec un "engagement financier maximal de 160 millions d'euros" assuré par l'Etat et par les partenaires sociaux via le FPSSP. Pôle Emploi est chargé de la "mise en œuvre" de ce dispositif, prévu pour un an. "On se reverra avant fin 2011 pour définir" s'il faut la prolonger, a précisé M. Charpy.
Les syndicats au pied du mur
Le montant de l'allocation, sujet de discorde entre l'Etat et les syndicats, est fixé à "652 euros par mois" et ne peut être supérieur aux indemnisations dont bénéficiait auparavant le demandeur d'emploi (alors que le montant journalier de l'AFDEF était égal au dernier montant journalier de l'allocation chômage perçue par l'intéressé à la date d'expiration de ses droits). Lors du précédent Conseil d'administration de Pôle Emploi le 24 mars, les délibérations avaient buté sur le montant de cette indemnité, jugée trop faible par les syndicats.
Lundi, le dispositif a été approuvé, côté syndical, par la seule CFE-CGC. FO et la CFTC se sont abstenues, la CFDT a "pris acte" et la CGT était absente. Côté patronal, le Medef a approuvé, la CGPME a pris acte, et l'UPA était absente.
"Nous avons regretté que l'Etat ne s'engage pas davantage", a commenté Stéphane Lardy (FO), soulignant qu'avec l'ancien dispositif, les demandeurs d'emploi avaient droit "en moyenne à 1.000 euros". "Le risque est qu'avec 652 euros, des demandeurs qui ont commencé la formation ne la finissent pas", et "nous regrettons que l'Etat ne prenne pas en charge le différentiel". "Pour autant, maintenant il faut aller vite, car il y a des gens qui attendent".
Gabrielle Simon (CFTC) estime aussi que le faible montant de l'allocation risque de dissuader des chômeurs "intéressés par des formations longues de les prendre". Par ailleurs, la CFTC estime que "le FPSPP n'est pas un puits sans fond" et qu'il ne faut pas y puiser à plus de 50% en faveur des demandeurs d'emploi, "sinon cela se fait au détriment de la formation des salariés en entreprise".
(Source : Les Echos)
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