Que feront les socialistes si leur candidat remporte les élections 2012 ? Comment s’y prendront-ils pour faire refluer durablement le chômage et la précarité ? Comment extirperont-ils de la pauvreté et du mal logement les millions de Français qui y croupissent ? Comment réduiront-ils les inégalités salariales, les déficits budgétaires, le poids de la dette ?
De toutes ces interrogations il n’est pas question aujourd’hui. Depuis l’éviction de Dominique Strauss-Kahn, toutes les attentions se portent sur qui sera candidat aux primaires socialistes. Et on assiste à la valse des ambitions. Celles de Pierre Moscovici et de Manuel Valls (candidats possibles), celles de François Hollande qui bat déjà campagne à l’international (en Tunisie ces jours-ci), celles de Martine Aubry et Ségolène Royal (toutes deux en meeting en Poitou-Charentes hier), celles de Laurent Fabius (qui se rallie à Aubry)… N’en jetez plus, la coupe déborde !
En une demi-heure d’écoute de France Info, ce matin 25 mai, on frise l’overdose des déclarations, des intentions, des ralliements, des soutiens… Les grands médias se régalent de cette cacophonie annoncée, de ces déchirements prévisibles, de ce bordel attendu, de ce flou entretenu. Tout semble réuni pour une belle foire d’empoignes !
Sur la voie de droite, l’UMP roule à fond la caisse dans le brouillard. Guéant et Fillon se livrent une guerre de communiqués et d’annonces contradictoires, frisant l’absurde. "Radars pédagogiques", panneaux d’information supprimés (totalement ou partiellement, on n’en sait toujours rien !), députés inquiets pour leur réélection face à la fronde des automobilistes… C’est n’importe quoi !
Et Madame Lagarde d’en rajouter une couche histoire de brouiller un peu plus les cartes. Candidate ou pas à la succession de Strauss-Kahn à la tête du FMI, impliquée ou non dans l’affaire Tapie ? On nous saoule !
Femmes et hommes du PS et de l’UMP trustent les écrans, les micros et les colonnes des journaux. On ne voit que leurs gueules. On n’entend que leurs déclarations. Ce petit cercle d’apparatchiks nous tape sur le système que d’autres contestent massivement au Portugal, en Grèce, en Espagne et même en France, sans que cela intéresse outre mesure les médias focalisés sur ces "pipoles" qui cannibalisent notre sphère d’information…
Jusqu’à quand allons-nous supporter la dictature du bipartisme, cette mise en scène surfaite de l’actualité qui relègue au second plan les vraies préoccupations de millions d’entre nous et marginalise plus encore les voies alternatives et dissidentes des "petites" formations politiques.
Le Bal des Cocus est ouvert ! La partition est déjà écrite. Le rythme est donné. Nous sommes tous conviés à nous trémousser sur la piste… pendant encore 10 mois. Ça va être long !
Yves Barraud
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