On sait que Nicolas Sarkozy perçoit maintenant une indemnité à vie de 6.000 euros brut par mois et bénéficie de bien d'autres avantages prévus par la loi afin de le récompenser des cinq années de bons et loyaux services qu'il a rendus aux Français les plus riches, comme des primes de «sujétion spéciale», appartement et voiture de fonction, collaborateurs gratuits, voyages gratuits grâce à des cartes de circulation illimitées...
Pour l'Etat, la facture de ces nombreux avantages est salée : la charge financière totale — que personne ne connaît compte tenu de la dispersion des financements — peut être estimée à 1,5 million d'euros par an et par ancien président, soulignait le député René Dosière dans son livre “L’argent de l’Etat”. Bref : l'austérité, c'est toujours pour les autres !
Encore un délire sécuritaire ?
Paris-Match nous apprend que Nicolas Sarkozy «a demandé et obtenu» que dix policiers — dont deux chauffeurs — soient «désormais affectés à sa protection ainsi qu'à celle de sa famille». Coût minimum : 720.000 euros par an, les journalistes de l'hebdomadaire ayant fait les calculs à partir du budget moyen d'un policier affecté à ce type de mission, sur la base des chiffres produits par la Cour des comptes en 2010.
Cette année-là, dans un rapport où elle épinglait l'utilisation abusive du service de protection des personnalités, la Cour avait chiffré à 71.879 euros par an en moyenne le coût d'un garde du corps. Quelques 60 personnes bénéficiaient alors d'une protection rapprochée, parmi lesquelles des anciens ministres (Pierre Joxe, Charles Pasqua ou Jean-Pierre Chevènement) et des ex-candidats à la présidentielle, comme François Bayrou ou Ségolène Royal… mais aussi Farah Diba, la veuve du shah d'Iran. Le ministère de l'Intérieur avait alors expliqué que «la décision de protéger ou non une personnalité dépend d'une analyse précise des risques de menaces qui pèsent sur elle», analyse effectuée par l'Unité de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat) et réactualisée régulièrement.
Des «risques de menaces» élevés ?
A titre de comparaison, Paris Match rappelle que Valéry Giscard d'Estaing bénéficie de la protection de deux policiers et Jacques Chirac de six, auxquels s'ajoute un autre pour son épouse Bernadette. De plus, tous les ministres sortants conservent une protection pendant six mois, sauf s'ils la refusent.
Dans l'entourage de Nicolas Sarkozy, on se justifie : «Ce dispositif n'a rien d'exceptionnel. Tout ça a été vu avec le ministère de l'Intérieur. […] Ce n'est pas l'ancien président de la République qui décide des effectifs de sécurité autour de lui mais les services concernés, en l'occurrence le SPHP» (le Service de protection des hautes personnalités), soulignant que le dispositif était «ajustable en fonction des risques de menaces autour de la personnalité». Selon Paris Match, quelques dizaines de personnes bénéficient toujours d'une protection permanente du SPHP : outre le chef de l'Etat et les membres du gouvernement, c'est le cas de tous les anciens présidents de la République, Premiers ministres et ex-ministres de l'Intérieur. Entre 650 et 700 policiers travaillent au sein du SPHP pour protéger des hommes politiques mais aussi des juges d'instruction, des patrons du CAC 40 ou des ambassadeurs.
Paris Match cite un «bon connaisseur du dossier» qui explique la différence entre Nicolas Sarkozy et ses prédécesseurs : «Nicolas Sarkozy a déjà été agressé et plusieurs fois pris à partie verbalement. Cela peut expliquer ce fort niveau de protection». Donc, selon l'Uclat, Nicolas Sarkozy serait, pour l'instant, très menacé. Vu tout le mal qu'il a fait à la France, il y a de quoi le penser.
SH
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