Sur la décision de l’Unedic de faire appel à 17 entreprises privées pour placer 92.000 chômeurs dans les deux années qui viennent : "Il ne s'agit pas d'une concurrence pour la concurrence", a-t-il exposé. "Il y a aujourd'hui la cohabitation d'un fonctionnement du service public qui chaque jour doit être plus performant et qui l'est d'ailleurs (1). Et puis, il y a des entreprises privées qui doivent respecter une éthique et une déontologie (???) et qui contribuent au reclassement des demandeurs d'emploi. [...] Cela a toujours existé même si légalement ce n'était pas reconnu", a-t-il affirmé.
"En tout cas, je constate une chose, c'est que tout cela dynamise l'ANPE... (2) [...] Ce qui compte, c'est d'offrir un meilleur service dans l'accompagnement au retour à l'emploi" (3).
Suite aux résultats peu probants du RMA (4), il estime que les départements "ne bougent pas assez" en matière de lutte contre le chômage : "On demande toujours à l'Etat et on oublie les lois de décentralisation. Il faut aussi que les départements prennent une part de responsabilité, notamment sur les non-indemnisés, et considèrent que le “i” d'insertion a un sens", a-t-il déclaré au sujet des chômeurs allocataires du RMI (5). Il a donc exhorté les Conseils généraux à faire davantage "équipe" avec le gouvernement dans l'application du plan de cohésion sociale, regrettant que "seuls 18 département se soient totalement approprié le dispositif du CI-RMA. [...] Je souhaite que les Conseils généraux se préoccupent aussi des RMistes, qu'ils s'emparent plus des contrats d'avenir, du CI-RMA et peut-être qu'ils inventent des dispositifs comme ceux que nous mettons en place avec l'ASS (Allocation spéciale de solidarité) pour les plus de 50 ans"...
(1) On sent ici la délicatesse de M. Larcher envers l’ANPE, qui proteste - directeur général et syndicats de concert - contre cette décision : lire notre revue de presse et ses commentaires.
(2) Vous remarquerez qu’il en rajoute une couche…
(3) Oui, mais si la création d’emplois ne suit pas, on se demande quels miracles supplémentaires ces “chers” opérateurs privés pourront réaliser ? Lire en commentaire l'analyse de l'économiste Carole Tuchszirer pour le journal Libération.
(4) Le CI-RMA (Contrat d’insertion - Revenu minimum d’activité) est un contrat de misère destiné à accompagner les titulaires du RMI vers l'emploi dans le secteur marchand. La durée du travail est de 20 heures par semaine minimum, rémunérées au Smic horaire par le département à hauteur du RMI, et pour le reste par l'employeur avec une aide de l'Etat. Lire à ce sujet : Sans emplois véritables, pas de “réinsertion”.
(5) Le Revenu minimum d'insertion est aussi à la charge des départements, avec une forte compensation financière de l'Etat.
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