L'Unedic s'est appuyée sur une hypothèse de croissance à 2,2%.
"Le rythme soutenu des embauches en 2005 s'amplifie en 2006 et devrait permettre la création de 193.000 emplois"... "Cette progression pourrait très légèrement s'infléchir en 2007, avec une création nette annuelle de 187.000 emplois, et se stabiliser en 2008 avec une création nette de 195.000 emplois"... Dans ce contexte, le nombre de demandeurs d'emploi officiels (de catégorie 1) pourrait diminuer de 236.000 en 2006, avec un taux de chômage au sens du BIT "poursuivant sa baisse pour s'établir à 8,8% fin 2006". Puis, en 2007 et 2008, la baisse du nombre des chômeurs de catégorie 1 s'élèverait respectivement à 161.000 et 162.000 demandeurs d'emploi. Ainsi, le taux de chômage pourrait s'établir à 8,3% fin 2007 et à 7,8% fin 2008.
Le chômage baisse, mais l'emploi stagne
Selon l'INSEE, la création d'emplois devrait avoir progressé de 0,8% à la fin de l'année tandis que le nombre de chômeurs officiels devrait avoir diminué de 11%. Un calcul tout simple laisse planer des doutes : 236.000 - 193.000 = un surplus de 43.000 demandeurs d'emploi de catégorie 1 sortis des statistiques, dont on peut tout bêtement se demander ce qu'ils sont devenus.
Des aides publiques à profusion
Moins de 200.000 emplois par an, c'est encore trop peu, surtout quand on connaît l'ampleur des sommes investies par le gouvernement pour "allèger les charges" des entreprises... Rien qu'en exonérations ou allègements de cotisations patronales de Sécurité sociale - contrats aidés, Smic, CNE… -, l'ardoise se chiffre à plus de 20 milliards d'euros (1) : c'est plus que le budget de la Police, l'équivalent du budget de la Recherche. Le Conseil d'Orientation pour l'Emploi a même évalué le montant des aides publiques, directes ou indirectes, offertes aux entreprises en 2005, au chiffre faramineux de 60 milliards d'euros soit l'équivalent du budget de l'Education nationale !
Que l'on divise 60 milliards ou 20 milliards par emplois créés, le coût de revient laisse planer une odeur de scandale. Surtout quand on sait à quel point ces sommes ne sont pas contrôlées alors que le contrôle des chômeurs et des RMIstes, lui, s'est intensifié.
Emplois, ou sous-emplois ?
De plus faudrait-il préciser la nature de ces nouveaux postes, recensés quantitativement et non qualitativement. Combien sont à temps partiel ? Quel est leur équivalent temps plein ? Quelle est la moyenne des rémunérations ? A quoi cela sert-il d'annoncer 193.000 nouveaux emplois si plus de la moitié ne permet pas à ceux qui les occupent de vivre décemment de leur travail ?
L'optimisme est de rigueur à quelques mois des présidentielles, l'objectif étant de maintenir un semblant de réussite qui vise à tromper les électeurs sur le bilan de Dominique de Villepin : le 6 mai 2007, après moi le déluge !!!
(1) D'ailleurs, l'Etat totalise une dette record de 5 milliards d'euros envers la Sécurité sociale, qu'il n'est nullement pressé de rembourser.
A lire absolument => notre dossier complet sur LA BAISSE DU CHÔMAGE, pour remettre les pendules à l'heure.
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