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Accueil Social, économie et politique Un contrat aidé ? Parce que je ne vaux rien...

Un contrat aidé ? Parce que je ne vaux rien...

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Parce qu'elle a l'exclusivité sur ces emplois et que l'Etat lui fixe des objectifs de placement, l'ANPE est un grand prescripteur, limite compulsif.

Au nom de la lutte contre le chômage, pour remplir ses objectifs (30.000 contrats d'avenir dans le sanitaire & social par-ci, 40.000 emplois vie scolaire par-là...), l'ANPE les propose systématiquement aux employeurs - voire conseille aux futurs embauchés d'en parler à leur recruteur, plaquette de présentation à la main -, même si le(s) poste(s) à pourvoir sont prévus en CDD ou en CDI.

Ainsi, l'ANPE incite à transformer les contrats classiques en contrats subventionnés.

Cette promotion galopante de l'emploi aidé est gênante à deux égards :

• Par ce racolage en règle, l'ANPE contribue activement à précariser (ces contrats sont principalement à durée déterminée et à temps partiel) et à dévaloriser le travail, diffusant, entretenant dans l'esprit des employeurs la notion de son «coût» tellement élevé en France (payez-les donc au Smic, l'Etat généreux fera le reste…) : c'est du jetable, et du quasi gratuit !
Ainsi, en 2005, la somme colossale de 65 milliards d'euros d'aides publiques a été distribuée aux entreprises, sans contrepartie notable sur l'emploi. On reproche sans cesse aux chômeurs et aux RMIstes d'être des "assistés" et des "déresponsabilisés", mais quand on martèle aux patrons qu'ils peuvent embaucher jetable pour trois fois rien sur le dos de l'Etat au lieu de s'en tenir au CDD ou au CDI, dans le genre assistanat et déresponsabilisation des «forces vives de la nation», on se demande ce qui est pire.

• Pour le demandeur d'emploi qui postule, c'est humiliant : "Un contrat aidé, parce que je ne vaux rien". L'État est prêt à payer mon futur employeur pour qu'il ait la bonté de me faire travailler, et que la lourde «charge» que je représente pour lui soit un peu allégée...
Côté réinsertion sociale, on passe de chômeur à travailleur pauvre. Côté réinsertion professionnelle, c'est loupé : l'effet tremplin escompté a rarement lieu, puisque le signataire d'un premier contrat de ce type devient malgré lui abonné au dispositif (lire en commentaire).

Zéro pointé sur toute la ligne : une société qui brade ses emplois et sa main d'œuvre en faisant de la «valeur travail» son credo est un bien piètre modèle à suivre. L'emploi n'est pas un vulgaire produit, l'ANPE n'est pas un épicier discount : fichons dehors Borloo et Cie le 22 avril prochain !

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Mis à jour ( Samedi, 07 Avril 2007 10:05 )  

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