"Il n'est pas juste de faire payer le même prix d'assurance-chômage aux entreprises qui font tout pour défendre l'emploi, et aux entreprises qui au contraire considèrent que l'emploi est une variable d'ajustement", a déclaré le candidat UDF à la présidentielle lors d'une réunion publique à Noyelles-Godault (Pas-de-Calais). "Je propose qu'on change de formule autour de l'assurance chomage et qu'on mette en place, comme pour l'assurance automobile, un système de bonus-malus", a-t-il proposé. Ce système "avantagera les entreprises qui ne licencient pas et qui font tout pour défendre les emplois" et il "donnera une pénalité, rendra le chômage moins agréable financièrement aux entreprises qui considèreront qu'il est plus facile de se débarrasser des salariés". "Peut-être qu'ainsi, on va un peu changer l'état d'esprit autour de la création et de la destruction d'emplois dans notre pays", espère-t-il.
L'emploi précaire, principale "variable d'ajustement"
François Bayrou ne précise pas comment il compte s'y prendre pour augmenter les cotisations des entreprises qui licencient. Surtout, il survole la question de l'abus du travail précaire (1) qui, plus que les licenciements, grève les finances de l'Unedic et demeure une source de chômage à répétition. Le candidat de l'UDF ignore peut-être que l'instauration d'une surcotisation sur le travail précaire (lire en commentaire) a été initiée par la CGT il y a un an et demi lors des houleuses négociations entre partenaires sociaux sur l'assurance-chômage, et que c'est le Medef qui a eu le dernier mot : la réduction des durées d’indemnisation a été privilégiée, faisant payer le coût du chômage par les chômeurs eux-mêmes, sans inquiéter les vrais responsables de ce fléau.
Chaque campagne électorale amène son lot d'idées déjà existantes mais dont on a jamais tenu compte, et de promesses à ne surtout pas tenir : François Bayrou tente de séduire l'électorat de gauche avec des propositions choc qu'il sort de son chapeau au fur et à mesure de son marathon alors qu'au final, comme tous les autres, cet homme de droite (2) au profil consensuel ne fera rien pour déplaire aux organisations patronales.
(1) Aujourd'hui, 80% des offres sont dans le champ du sous-emploi et de la précarité.
(2) Sarkozy et Bayrou, "c'est Dupont et Dupond", a dit hier la candidate communiste à la présidentielle Marie-George Buffet.
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