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Or la coalition rouge-noire - dont l'origine est avant tout conflictuelle - entre le SPD et les Unions chrétiennes peine à faire avancer son programme. Ce «mariage forcé» voue les compromis à l'échec, et la seule réforme économique véritable qu'elle a réussi à mettre en place à ce jour est… la hausse de la TVA. Aujourd'hui, les deux tiers des Allemands se disent non satisfaits du bilan de ce gouvernement.
Si on gratte un peu, on s'aperçoit que le «miracle allemand» est détaché de sa politique actuelle : outre un effet structurel d'accélération de la croissance en Allemagne de l'Est, sa reprise se fonde sur la restriction des salaires (lire en commentaire) et l'augmentation du temps de travail sans compensation, négociées entre les syndicats et le gouvernement Schröder pendant près de dix ans ! Ainsi, les industries allemandes ont regagné en compétitivité… au détriment des travailleurs. Et là-bas, il faut rappeler que le Smic n'existe pas.
Quant au chômage, il se résorbe… en sacrifiant les chômeurs. Travail forcé, jobs à 1 euro : tout est bon pour remettre les arbeitslose au boulot, peu importe les conditions. Les réformes du marché du travail qui portent le nom de Peter Hartz (alors manager et membre de la direction de la Volkswagen, récemment condamné pour corruption et prostitution) ont eu lieu entre 2003 et 2005, toujours sous le gouvernement Schröder. Des mesures drastiques ont jeté des millions d'Allemands privés d'emploi dans la pauvreté et le contrôle social quasi absolus, tandis que les détournements économiques ont fleuri (scandales Mannesmann/Vodafone, Siemens, Arvato/Bertelsmann, BMW/Faurecia...).
L'idolâtrie que semble vouer François Bayrou à nos amis d'outre-Rhin ressemble fort à une imposture.
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Le géant des télécommunicati ons Deutsche Telekom a proposé mardi de baisser de 12% en trente mois les salaires de 50.000 salariés, en échange d'une garantie d'emploi jusqu'à fin 2010. Mais cette proposition a été rejetée catégoriquement par le syndicat des services Verdi.
Un accord sur cette base est exclu, a assuré mardi le négociateur du syndicat dans ce dossier Lothar Schröder, alors que la mobilisation des salariés se poursuivait. Mardi, 12.000 employés de Deutsche Telekom devaient débrayer dans toute l'Allemagne selon Verdi, soit autant que lundi. Les grèves d'avertissement avaient débuté la semaine dernière. M. Schröder a par ailleurs laissé planer la menace d'une grève générale dans l'entreprise.
Les 50.000 emplois concernés doivent être externalisés de la maison mère dans une nouvelle structure dénommée pour l'instant T-Service, et regroupant tous les services aux clients (maintenance, call center). Deutsche Telekom compte économiser 900 millions d'euros grâce à cette opération. Le groupe, confronté à des pertes massives de clientèle surtout dans la téléphonie fixe, envisage par ailleurs de baisser les salaires à l'embauche dans ses activités de services, a fait savoir le groupe.
Le syndicat Verdi a assuré mardi que les différentes mesures d'économie envisagées par Deutsche Telekom pourraient se traduire en réalité par des baisses de salaires pouvant atteindre 40%.
La direction et Verdi s'étaient séparés lundi soir sans parvenir à un accord, mais avaient fait état d'un rapprochement de leurs positions qui n'aura donc été que de courte durée. Aucune date n'a été fixée pour la reprise des discussions. Deutsche Telekom a d'ores et déjà fait connaître son intention de passer en force en cas d'échec des négociations pour créer dans tous les cas de figure, au 1er juillet, trois nouvelles sociétés regroupées sous l'enseigne T-Service. Un porte-parole du groupe a toutefois assuré que "le but est de reprendre bientôt les négociations pour trouver un compromis dans l'intérêt des salariés."
(Source : Romandie News) Répondre | Répondre avec citation |
La dernière de Julien Dray (PS) dans Le Point :
«J’ai plein d’amis qui ont viré à droite mais qui ne l’assument pas. Ils veulent payer moins d’impôts, ils aiment de moins en moins les pauvres et les immigrés, ils ne peuvent pas encore voter Sarko, alors ils votent Bayrou. C’est un bon sas de transition !»
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Siemens a annoncé la semaine dernière le départ du président de son conseil de surveillance, Heinrich von Pierer. La pression montait depuis plusieurs mois sur l'ancien patron du conglomérat, soupçonné d'avoir couvert pendant de longues années un vaste système de caisses noires. Dans le volet principal du dossier, la justice suspecte le groupe de Munich (sud) d'avoir versé près de 400 millions d'euros de dessous de table pour décrocher des contrats à l'étranger dans les télécommunicati ons.
Cette affaire vient s'ajouter à une longue liste de scandales ces derniers mois en Allemagne. Le premier constructeur automobile européen, Volkswagen, a été ébranlé par une histoire de pots-de-vin qui a abouti au début de l'année à la condamnation par la justice allemande du directeur du personnel, Peter Hartz. Le manager a avoué avoir versé plusieurs millions d'euros à des responsables syndicaux pour acheter la paix sociale dans l'entreprise.
Autres exemples récents, les parquets de Francfort (ouest) et Munich (sud) s'intéressent aux agissements de plusieurs équipementiers automobiles, dont le français Faurecia. DaimlerChrysler est poursuivi quant à lui dans différentes affaires et notamment pour avoir livré des camions à l'Irak de Saddam Hussein en infraction avec le programme "pétrole contre nourriture".
Et il ne s'agit là que la partie émergée de l'iceberg. Selon la police judiciaire allemande BKA : 5 à 10% seulement des cas de corruption sont mis au jour. Les médias ne se saisissent des affaires que lorsque des personnalités en vue sont impliquées ou quand les détails croustillants comme dans le cas de Volkswagen, viennent pimenter les histoires.
L'ampleur réelle des dommages causés par la corruption économique en Allemagne reste difficile à évaluer. Les experts parlent de plusieurs dizaines de milliards d'euros par an.
"La corruption existe évidemment mais on ne peut pas dire qu'elle progresse, bien au contraire. L'inquiétude du public monte simplement parce que le nombre d'enquêtes et donc la couverture des médias s'améliorent", explique Hansjörg Elshorst, président de Transparency Allemagne. Le volume des procédures judiciaires dans des affaires de corruption a plus que quadruplé en Allemagne en dix ans, note l'ONG allemande. Mais cette hausse témoigne surtout d'une intensification des contrôles. Dans l'indice de perception de la corruption publié chaque année par Transparency International, l'Allemagne pointe au 16e rang des pays les moins corrompus, devant les autres grandes puissances mondiales, le Japon (17e), les Etats-Unis (20e) ou la Chine (70e). La France fait elle aussi moins bien (18e). "Il y a une donnée de base qu'il ne faut pas oublier. Plus une économie est puissante, plus elle compte de multinationales actives à l'étranger qui doivent parfois recourir à des méthodes douteuses pour décrocher des contrats. Et dans ce domaine, l'Allemagne est plutôt plus vertueuse que les autres même s'il y a encore des efforts à faire", explique M. Elshorst.
Au classement des pays les plus corrupteurs à l'international (ICPE) publié chaque année par Transparency International, l'Allemagne obtient la deuxième meilleure note parmi les pays du G7, les sept pays les plus industrialisés, derrière la Grande-Bretagne mais devant les Etats-Unis et le Japon. La France, patrie du géant pétrolier Total, régulièrement mis en cause dans des affaires douteuses, est en queue de peloton avec l'Italie.
(Source : 20 Minutes)
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C'est du jamais vu depuis la réunification. En octobre, l'Allemagne a enregistré un excédent commercial record de 17,3 milliards d'euros, grâce à une nouvelle hausse des exportations (+ 2,6%) et au recul des importations (- 0,2%). Au total, depuis le début de l'année, le solde de la balance commerciale s'établit à 156 milliards d'euros. En comparaison, le commerce extérieur français fait pâle figure : en septembre, le déficit a atteint 1,3 milliard d'euros, et… 19,9 milliards d'euros en cumulé depuis janvier.
Plusieurs facteurs expliquent les performances enregistrées de l'autre côté du Rhin
D'abord, au cours des dix dernières années, les entreprises allemandes ont fait d'immenses efforts pour améliorer leur compétitivité, grâce à un mélange de délocalisations et de compression des coûts salariaux. Depuis la chute du Mur, les industriels ont massivement transféré leur production à l'Est. Aujourd'hui, ils ré-importent les pièces fabriquées à bas coûts dans ces pays, pour les assembler avant de les réexporter. Les biens «made in Germany» sont ainsi produits en réalité à 40% à l'étranger, selon les calculs de l'économiste Hans-Werner Sinn, de l'Institut Ifo à Munich, qui a trouvé un nom à ce phénomène : "l'économie de bazar". Ces délocalisations , ainsi que les réformes du marché du travail engagées par le précédent gouvernement, ont mis une pression énorme sur les syndicats : pour ne pas voir toujours plus d'emplois partir à l'étranger, ils ont été obligés de jouer le jeu de la maîtrise des coûts salariaux et d'accepter la suppression de primes ou d'augmentations, ou encore le retour aux 40 heures hebdomadaires sans compensation salariale.
Autres explications : la spécialisation géographique et sectorielle des entreprises. On le sait, les points forts de l'économie allemande sont l'automobile et les machines-outils. Ce dernier secteur correspond justement aux besoins des pays émergents en forte croissance - les pays de l'Est, et surtout la Chine. C'est d'ailleurs vers les pays hors Union européenne que l'Allemagne exporte le plus : ses ventes y ont progressé de 31,2% sur un an, contre 17,2% vers les autres pays de l'UE. Tout le contraire de la France qui, proportionnelle ment, commerce plus avec ses voisins… et en particulier avec l'Allemagne. Ce qui explique d'ailleurs en partie les moindres performances françaises, la demande intérieure allemande étant atone depuis plusieurs années.
A cela, il faut encore ajouter trois raisons, mises en lumière par les économistes Lionel Fontagné et Patrick Artus, dans un rapport pour le Conseil d'analyse économique paru en mars 2006. D'abord, ils ont constaté que «les firmes exportatrices sont souvent plus grandes que les non exportatrices». Or, l'Allemagne bénéficie d'un tissu de grosses PME bien plus important que la France, où les jeunes entreprises peinent à grandir. Et surtout, les firmes allemandes proposeraient à leurs clients étrangers une gamme de produits plus variée et plus innovante que leurs homologues françaises.
Dernière explication, toujours selon ces experts, la faiblesse, déjà évoquée, de la consommation en Allemagne : les entreprises n'arrivant pas à placer leurs produits sur leur propre marché, elles ont été obligées d'aller chercher de nouveaux débouchés.
(Source : L'Expansion) Répondre | Répondre avec citation |