"Ils seront 70.000 dans ce cas… Le calcul est facile à faire : 50% ne seront pas remplacés", explique-t-il, assurant que le budget 2008 respectera "scrupuleusement" les engagements de la France en matière de réduction des déficits et de la dette...
Qui dit mieux ? Un record a déjà été battu l'année dernière avec la destruction de 9.500 postes pour une économie de 600 millions d'euros, somme dérisoire face aux milliards que coûtera le "paquet fiscal" du nouveau gouvernement, destiné à donner du pouvoir d'achat aux plus aisés. Et cette année, la loi de Finances 2007 prévoit la disparition de 15.000 autres emplois.
Pour dégager d'autres substantielles économies, le gouvernement va donc "mettre en place un dispositif original de revue des programmes et des politiques publiques, piloté par le président de la République et moi-même", précise le premier sinistre. "Dès cet été, nous allons faire la chasse aux dépenses inutiles, aux doublons. Nous allons restructurer l'administration en fusionnant des services". Il évoque "de nombreuses pistes, d'importance inégale" comme "la fusion des services de renseignement, la réunion de la Direction générale des impôts et de la Comptabilité publique…" Espérons que cette chasse au gaspi n'est pas un vœu pieu : avant de sacrifier des milliers d'emplois utiles, peut-être aurait-il fallu commencer par là ?
Car M. Fillon oublie de dire que pour certains secteurs (scolaire, sanitaire & social, collectivités territoriales…), ce sont des contrats aidés à temps partiel et au Smic qui bouchent déjà les trous. L'emploi subventionné, sous-payé et jetable a donc de l'avenir. Et c'est ainsi que, contrainte et forcée - autant que les chômeurs de longue durée mis à contribution sous peine de radiation -, la Fonction publique en sous-effectif chronique participera à la prolifération du sous-emploi précaire, avec la bénédiction de l'Etat !
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Commentaires
Au Crédit Lyonnais, ce sont 3.570 postes qui doivent être supprimés dans le cadre d'un "plan de sauvegarde de l'emploi" (PSE)…
«C’est honteux. Le Crédit lyonnais supprime plus de 3.500 postes soit 15% des effectifs alors que partout, nous manquons de personnel pour accueillir convenablement les clients et assurer la qualité du service», proteste la CGT. La direction évoque principalement le «manque de productivité» pour justifier son plan alors que «la banque engrange de solides bénéfices», pointe le syndicat : «452 millions d’euros sont versés aux actionnaires cette année, le Crédit lyonnais réalise 5 milliards de bénéfices depuis 2002 et malgré ça, les effectifs ont fondu de 21%.»
Le groupe de bancassurance belgo-néerlandais Fortis va supprimer 250 postes sur ses 2.850 emplois en France, soit 8% environ de ses effectifs dans ce pays, et fermer 7 agences dans le cadre d'un plan de réorganisation. Pourtant, il a réalisé en 2006 un Produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) de plus d'un milliard d'euros.
Chez Gemalto, leader mondial de la production et de la commercialisati on de cartes à puce, ce sont 406 emplois sur 3.500 - soit environ 12% de son effectif en France - qui vont être supprimés.
Chez Alcatel-Lucent, ce sont 1.468 postes qui doivent disparaître en France.
Les salariés s'offusquent également des rémunérations perçues par les dirigeants : Patricia Russo, directrice générale du groupe, a touché 1,9 million d'euros et 390.000 stock-options en 2006 tandis que Serge Tchuruk, lui, a perçu une rémunération de 2,5 millions d'euros et 5,6 millions au titre d'indemnités de départ.
Chez France Télécom, ce sont 16.000 emplois qui doivent disparaître d'ici 2008.
Chez PSA Peugeot-Citroën, ce sont 4.800 suppressions de postes qui sont programmées par le nouveau PDG Christian Streiff, qui a lui-même il y a peu contribué à la préparation du plan "Power8" chez Airbus (10.000 emplois supprimés d'ici quatre ans). Et chez Renault, ce sont 500 postes qui sont menacés par un plan de réorganisation de son réseau commercial.
J'en oublie ! A vos calculettes… Répondre | Répondre avec citation |
30 000 à 40 000 fonctionnaires ne seront pas remplacés dans le budget 2008
(Source LEMONDE.FR | 21.06.07 | 15h07 • Mis à jour le 21.06.07 | 15h12)
Le ministre du budget, des comptes publics et de la fonction publique, Eric Woerth, a déclaré, jeudi 21 juin sur la radio BFM, qu'entre 30 000 et 40 000 fonctionnaires ne seront pas remplacés dans le budget 2008, soulignant que "chaque ministère" contribuerait "à l'effort".
"Globalement 70 000 fonctionnaires partiront en retraite d'ici à l'année prochaine (…), donc c'est un sur deux, à peu près la moitié, qui ne seront pas remplacés", a expliqué M. Woerth, estimant ce nombre à "30, 35, 40 000". Il a précisé que "c'est l'intérêt" des cinq millions de fonctionnaires d'accepter ce processus, car il ne s'agit ni d'"une vision de calculette" ni d'"une vision comptable". L'enjeu est, selon lui, de "moderniser la fonction publique", qui recevra "la moitié des économies réalisées", en lui offrant plus de pouvoir d'achat. "Il faut qu'elle s'épanouisse plus dans son travail", a-t-il encore affirmé.
UNE PROMESSE ÉLECTORALE DE M. SARKOZY
Le ministre du budget a également abordé d'autres enjeux "très, très importants" qui attendent la fonction publique, notamment "les conditions de travail, le dialogue social" et les "heures supplémentaires ", tout en ajoutant qu'André Santini, nouveau secrétaire d'Etat chargé de la fonction publique, sera en mesure de "donner un sacré coup de main là-dessus".
Durant la campagne électorale, Nicolas Sarkozy s'était engagé à ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, pour réduire la dette, et à retrouver le niveau de la fonction publique de 1992. La loi de finances 2007 prévoit la suppression de 15 000 postes. D'après le solde budgétaire 2006, les effectifs des fonctionnaires ont déjà été amputés de quelque 9 500 emplois, alors qu'il n'y avait que 5 430 suppressions initialement programmées.
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Non remplacement des agents du service public…et la qualité de celui-ci ?
Les heures supplémentaires ? remise en cause des 35heures ? Travailler plus alors que c’est la qualité du service rendu qui est prioritaire ! ?
Remise en cause du statut de la fonction publique qui est justement pour protéger la notion d’usager face à la notion marchande de client !
…à suivre…
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La Fonction publique d'Etat recrute de moins en moins, avec un niveau d'embauches en 2005 au plus bas depuis sept ans, selon le rapport annuel de la Fonction publique 2006-2007, alors que les effectifs globaux des trois fonctions publiques ont continué de progresser.
"Après avoir augmenté régulièrement jusqu'à atteindre un pic en 2002, l'offre de postes baisse pour la 3ème année consécutive dans la Fonction publique d'Etat : - 5,5% en 2005, après -13,5% en 2004 et -16% en 2003", souligne ce rapport, dévoilé le 28 juin par Le Figaro.
Ce sont 67.398 personnes qui ont été recrutées en 2005 dans la Fonction publique d'Etat, "soit le nombre le plus faible depuis sept ans", indique ce rapport qui devrait être présenté aux syndicats le 12 juillet devant le Conseil supérieur de la Fonction publique (CSFP).
Les effectifs de la Fonction publique d'Etat sont malgré tout restés stables en 2005, à 2,54 millions d'agents, souligne le rapport.
Sur l'ensemble de la Fonction publique, qui comprend également les agents des collectivités locales et des hôpitaux, les effectifs se sont accrus de 61.000 personnes en 2005, soit une progression de 1,2% cette année là.
En 2005, les agents de la Fonction publique territoriale ont augmenté de 2,5%, et ceux de la Fonction publique hospitalière de 2,2%.
En revanche, si on prend en compte les emplois aidés, qui ont diminué de 15% en 2005, la hausse globale des effectifs des agents rémunérés par l'Etat est limitée à 0,7%, et les effectifs de la Fonction publique d'Etat diminuent quant à eux de 0,3%.
Fin 2005, la fonction publique employait 5,18 millions d'agents, soit un salarié sur cinq.
Près de la moitié appartient à la Fonction publique d'Etat (2,54 millions), 31% à la fonction publique territoriale (1,61 million) et 20% à la fonction publique hospitalière (1,02 million). 15% des agents, soit 766.000 personnes, sont des contractuels.
La fonction publique d'Etat "est toujours attractive", souligne le rapport, avec 11 candidats pour une place aux concours, et les candidats sont "surdiplômés", notamment pour les emplois de catégorie C (la plus basse), normalement accessible avec le brevet des collèges. 65% des lauréats de cette catégorie ont au moins le bac, et même 20% ont au moins un bac+3.
Les fonctionnaires sont plus âgés que la moyenne des salariés, les plus de 50 ans représentant 28% des effectifs, contre 21% pour le secteur privé.
D'ici 2015, 29% des fonctionnaires d'Etat devraient partir à la retraite, 26% ceux des hôpitaux et 22% pour ceux des collectivités territoriales.
Côté parité, les femmes n'occupaient en 2004 que 13% des postes d'encadrement supérieur, alors qu'elles représentent 59% des emplois.
Le rapport annuel présente également un panorama de l'emploi public sur les dix dernières années, et souligne qu'entre 1994 et 2005, l'emploi public a augmenté de 17%, contre 13% pour l'emploi salarié total. C'est la Fonction publique territoriale qui a enregistré la plus forte progression (+31%), devant les hôpitaux (+22%) et la fonction publique d'Etat (+7,5%).
(Source : la gazette des communes - Fonction publique - 29/06/2007)
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