"Dans le souci de clarifier les méthodes statistiques employées", la mission conjointe - menée avec le concours de l'Inspection générale de l'INSEE, et qui "pourra s'adjoindre la coopération d'experts et d'économistes" - devra "dresser un état des lieux des concepts et méthodes d'évaluation en vigueur", "en apprécier la fiabilité" et "formuler des propositions susceptibles d'améliorer la qualité de notre information statistique", explique Matignon qui espère que "cette mission des inspections permettra ainsi de faire toute la transparence sur les chiffres du chômage".
Après des mois de polémique, il était temps. Enfin les statisticiens des services de l'emploi (DARES, INSEE, ANPE), efficacement réunis le 29 mai dernier lors des Etats généraux du chômage et de la précarité, ont été entendus. L'action du collectif Les Autres Chiffres Du Chômage (ACDC) continue de porter ses fruits. A noter en passant que le CNIS (Conseil national de l'information statistique) étudie déjà cette question depuis mars...
Finalement le rapport ne sera remis qu'en septembre, l’IGAS et de l'IGF ayant demandé un «délai supplémentaire» : lire en commentaire…
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Commentaires
• Le 5 juin dernier, l'Association des journalistes de l'information sociale (AJIS), qui compte plus de 250 journalistes en France, a demandé au gouvernement de rendre publique, lors de la publication des chiffres du chômage, l'évolution de toutes les catégories de demandeurs d'emploi inscrits à l'ANPE, y compris les catégories 4 et 5 dont les données ne sont jamais publiées. Lire ici…
• Le 13 juin, l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) estimait que le taux de chômage d'avril était à 8,9% et non à 8,3% comme annonncé par le gouvernement, et avançait quelques préconisations afin de "restaurer la confiance" dans les chiffres du chômage. Lire ici…
• Le 30 mars, l'office statistique européen Eurostat évaluait notre taux de chômage 2006 à 9,4% au lieu des 9% vantés par le gouvernement. Lire là…
• De janvier à mars, suite à l'annonce du report de l'Enquête Emploi de l'INSEE qui a mis le feu aux poudres, les extrapolations sur le "vrai" taux de chômage 2006 allaient bon train : de 9,3% à 9,8% selon des fuites au sein même de l'Institut… 8,9% pour l'OFCE… 9,2% pour Le Canard Enchaîné. Lire là… Répondre | Répondre avec citation |
Risquer la vérité d'un taux de chômage bien plus important que sa baisse tant vantée depuis 2005 est-elle vraiment l'intention de François Fillon, grand menteur professionnel ?
Lui qui, alors ministre de l’Emploi de mai 2002 à avril 2004, avait généré quelque 200.000 chômeurs de plus, puis quitté ses fonctions en laissant derrière lui un taux de chômage officiel à 9,8% ?
Encore récemment, il promettait d'être "intraitable" avec les employeurs qui se débarrassent de leurs salariés âgés avant la retraite. Pourtant, la ligne politique de l'UMP ne vise certainement pas à contraindre le patronat à quoi que ce soit… Deux années de soi-disant "mobilisation gouvernementale " pour l'emploi des seniors n'ont strictement rien donné.
A cette occasion, François Fillon annonçait qu'il allait confier aux partenaires sociaux le soin de supprimer la DRE (dispense de recherche d'emploi accordée aux chômeurs de + de 55 ans) dans le cadre des négociations sur la remise à plat du régime d'assurance-chômage. Mais prendrait-il le risque de voir (ré)apparaître ainsi quelque 417.000 chômeurs de plus dans les statistiques ?
Non : résolument, ce désir de transparence nous semble hautement suspect. Répondre | Répondre avec citation |
Un report motivé par le «délai supplémentaire» demandé par les membres de cette mission confiée à l’Inspection générale des finances et à celle des affaires sociales, en lien avec l’INSEE. Son mandat : «Clarifier les méthodes statistiques employées» et «dresser un état des lieux des concepts et méthodes d’évaluation en vigueur, en apprécier la fiabilité et, le cas échéant, formuler des propositions». Objectif : couper court aux critiques du collectif Autres chiffres du chômage (ACDC) créé fin 2006, qui conteste la réalité de la baisse du chômage. La polémique qui accompagne depuis un an la publication mensuelle des chiffres du chômage, basés sur les listes de demandeurs d’emplois inscrits à l’ANPE s’était amplifiée en janvier dernier après l’annonce par l’INSEE du report à l’automne, c’est-à-dire après l’élection présidentielle, de la publication de l’Enquête Emploi.
«Pour fonder leur jugement et leur vote, les citoyens ont le droit de savoir si les politiques menées ces dernières années ont fait reculer le chômage de plus de 10%, comme l’affirme le gouvernement, ou si, comme nous le pensons, elles ont surtout accentué la pression sur les chômeurs en les dissuadant de s’inscrire ou de se réinscrire à l’ANPE», avait fait valoir le 8 février le collectif ACDC dans une lettre ouverte à Jean-Michel Charpin, directeur de l’INSEE. Une grève des statisticiens des services de l’emploi dénonçant la «sous-estimation» de ces chiffres avait ensuite alimenté la controverse, fin avril.
(Source : L'Humanité) Répondre | Répondre avec citation |