N.O. - De quoi souffre aujourd'hui le PS ?
Manuel Valls - Si les Français n'ont pas voté pour nous, ce n'est pas la faute du peuple. C'est parce que nous n'avons pas su créer les conditions d'un rassemblement majoritaire autour de nos idées. Nous ne sommes plus attractifs parce que nous vivons une fin de cycle dans un grand désordre intellectuel. Nous avons un problème d'identité. Nous ne parvenons pas, au-delà du rappel de nos valeurs comme l'égalité ou la justice sociale qui restent fondamentalement contemporaines, à définir un projet qui fasse sens et soit adapté aux aspirations de la société. La critique portée par l'électorat populaire mais aussi par les classes moyennes sur l'assistanat a montré que nous devions repenser le concept de solidarité. Idem sur les services publics, le statut des agents ou la réforme de l'Etat, par exemple. Nous ne convainquons plus les salariés du privé qui ont préféré le slogan «travailler plus pour gagner plus» à notre promesse concrète d'augmenter le Smic à 1.500 €. Le chantier est immense : nous devons inventer un projet dans lequel l'individu trouve toute sa place sans renoncer au collectif. Si nous voulons vraiment construire un grand parti de toute la gauche, moderne et populaire, il faudra aller au bout et ne rien s'interdire. Y compris s'interroger sur le nom du parti, tant le terme même de «socialisme» doit être réévalué, compte tenu des transformations de la société.
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Il est temps que les déçus du PS - cette droite de la gauche, véritable nid de bourgeois qui, en réalité, méprisent les pauvres et dont certains s'affichent désormais avec Nicolas Sarkozy - lui tournent enfin le dos et osent fonder une nouvelle force de la vraie gauche sociale, loin du sectarisme trotskyste et des archaïsmes du PCF, pour peser à nouveau dans le paysage politique. Les courants antilibéraux, écologistes et altermondialistes ont cinq ans pour se ressaisir et offrir une alternative solide à l'électorat populaire déboussolé et trompé : nous les attendons au tournant. S.H.
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Commentaires
Olivier Besancenot propose la constitution d'un nouveau parti de gauche radicale indépendant du Parti socialiste,
Jean-Luc Mélenchon songe à quitter le PS pour construire "une force nouvelle" face à "la catastrophe qui frappe la social-démocratie internationale",
et en Allemagne Die Linke, le nouveau parti de la gauche antilibérale qui vient de naître, s'impose déjà comme la quatrième force politique du pays.
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"J'avais un doute", a-t-elle dit pour se démarquer du projet socialiste censé servir de socle à son programme : "Il faut en particulier remettre en cause certaines choses comme le Smic à 1.500 €, qui était une idée phare de Laurent Fabius, ou la généralisation des 35 heures. Ce sont deux idées qui étaient dans le projet des socialistes, que j'ai dû reprendre dans le pacte présidentiel, et qui n'ont pas du tout été crédibles. Moi-même j'avais un doute là-dessus. Je pense qu'il faut sortir de la confrontation traditionnelle et dépassée entre les salariés d'un côté et les employeurs de l'autre. Voilà ce que je crois fondamental pour la rénovation du Parti socialiste, pour un projet économique et social moderne."
Prenant garde de ne pas citer le nom de François Bayrou, Mme Royal n'en a pas moins réitéré sa volonté d'ouverture : "J'ai une vision des alliances politiques, et en particulier du travail qu'il faut faire avec le centre-gauche. Ce n'est pas forcément le choix de tous les socialistes", a-t-elle reconnu.
Cette grande bourgeoise sociale-démocrate qui renie la lutte des classes - et une bonne partie de son électorat avec - nous montre ainsi son vrai visage. Cette femme, qui n'a jamais daigné nous rencontrer ni nous répondre, n'aime pas les pauvres et les déshérités : elle les craint.
De plus, en boycottant le Conseil national de son propre parti, la voici marginalisée, cette absence tuant toute velléité de prétendre au poste de premier secrétaire ! Considérée comme "incapable d'entretenir un rapport politique normal avec le parti", son attitude est qualifiée par ses proches de "suicidaire", si ce n'est pas "méprisante". Ségolène Royal la fausse socialiste souhaite-t-elle poursuivre sa carrière politique au Modem ? Ça lui ressemble plus.
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«L’assistanat n’est pas un mot de gauche. Autrefois à gauche, nous appelions cela la solidarité. (…) Si le PS, c’est envoyer des réveil-matin aux chômeurs comme le fait Blair, augmenter l’âge de la retraite à 68 ans, augmenter le temps de travail quotidien, et bien sans moi !»
Jean Luc Mélenchon, interview Public Sénat Répondre | Répondre avec citation |