Pourquoi ? Parce que Google vient de recruter quelque 1.500 nouveaux collaborateurs à plein temps, ce qui inquiète les actionnaires !!! Même si les résultats financiers du groupe restent à la hausse et que sa fabuleuse croissance est portée aux nues, l'idée des dépenses d'embauche que Google a engagé fait visiblement frémir les marchés boursiers, qui voient dans cette vague de recrutement une menace pour la rentabilité de l'entreprise !
Le Figaro ose même écrire que ces «résultats trimestriels [sont] moins bons que prévu»... Un bénéfice net trimestriel clos le 30 juin et qui est ressorti à 925,12 millions de dollars (1) ainsi qu'un chiffre d'affaires à 3,87 milliards de dollars : un résultat "décevant" ??? Mais que leur faut-il de plus ? Hélas, «le bénéfice de Google a été affecté par les dépenses d'exploitation au cours du trimestre (2) et les coûts de recherche et développement», dit Le Figaro. Embaucher du personnel et investir pour l'avenir est-il donc si anormal, voire préjudiciable ?
Ailleurs, quelques réactions d'analystes : «La décision de la direction du groupe de surprendre avec un changement dans les méthodes comptables a provoqué la réaction négative du titre. Cela a rappelé aux gens que Google reste une entreprise non-conventionnelle, avec des problèmes chroniques de communication avec les investisseurs et des processus de décision peu orthodoxes», estime-t-on chez RBC Capital Markets. Pour le groupe financier international UBS, «les investisseurs qui suivent Google depuis longtemps vont considérer la baisse passagère du titre comme une opportunité d'achat, mais les spéculateurs à court terme devraient s'en détourner au moins jusqu'à la fin de l'été»...
Si ces embauches font fuir les spéculateurs, tant mieux ! Alors que toute entreprise cotée en Bourse et qui annonce une vague de licenciements a toutes les chances de voir le cours de son action s'envoler, qui ose parler aujourd'hui de "revalorisation du travail" ? Où sont l'audace et le mérite ? La plupart de ces "investisseurs" - des rentiers frileux - en méritent-ils seulement le nom ?
Introduite en Bourse en août 2004 à 85 dollars, l'action Google est devenue depuis l'une des plus prisées et, malgré son "effondrement", atteint aujourd'hui 511 dollars. Eric Schmidt, son PDG, reconnaît que «nous avons embauché un peu plus vite que nous l'envisagions», mais il n'est absolument pas inquiet de ce "passage à vide" et reste déterminé à poursuivre sa stratégie d'expansion dans de nouveaux domaines, dont les télécommunications. Google, désormais, fait travailler 13.786 personnes et continue de se développer : franchement, où est le problème ?
(1) Au premier trimestre, le résultat net avait dépassé 1 milliard de dollars.
(2) Ce trimestre, les coûts d'exploitation ont représenté 31% du chiffre d'affaires contre… 27% le trimestre précédent.
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