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Effectivement, la décision de Rotterdam aura de nouvelles implications qui ne se limiteront pas qu'aux 200 destructions prévues...
Il va sans dire qu'à cette annonce, la cotation du titre du n°3 mondial de l'agroalimentaire et des cosmétiques était en hausse de 4,62% à Amsterdam et de 4,79% à Londres. En clair, cet énième plan de restructuration drastique impliquera la fermeture ou la réduction des capacités de production de 50 à 60 de ses 300 sites soit environ 20% de son parc mondial, le tout affectant principalement l'Europe où s'activent 44.000 des 180.000 salariés du groupe. En France, Unilever possède 10 usines qui emploient 4.500 personnes.
L'émotion est vive chez les salariés. «C'est un véritable coup, il y a déjà tant de restructurations en cours et ce n'est pas en cassant et cassant encore l'outil de travail que l'on va prendre le chemin de la croissance», a réagi une déléguée CFDT. «C'est la politique du copier-coller des négriers des temps modernes : gagner un maximum de sous dans un minimum de temps et démolir les emplois par derrière», a fustigé la déléguée CGT. «Certains indices comme la délocalisation de la recherche et du développement en Pologne nous font penser que la fin est proche», poursuit-elle : «C'est l'Europe de l'Ouest qui va dérouiller, car il est certain qu'ils ne vont pas fermer les usines à l'Est qu'ils viennent d'ouvrir.»
A Duppigheim (Bas-Rhin), où l'on fabrique les soupes Knorr, alors que jeudi les salariés ont encore reçu des félicitations pour les excellents résultats du site, c'est l'indignation et l'amertume car ils ont appris la nouvelle… par voie de presse. A Gémenos (Bouches-du-Rhône), où sont produits les thés et infusions Lipton et Elephant, un délégué CGT s'interroge sur le prix à payer par les salariés pour maintenir les emplois dans l'Hexagone : «On parle beaucoup du coût du travail en France mais il faut savoir que sur une boîte de sachets de thé vendue entre 1,70 et 2,40 €, le coût des salaires, charges comprises, est à peine de 14 centimes. Que faut-il faire de plus ?»
Euh… travailler pour un bol de riz ?
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Commentaires
Unilever va bien, très bien même. Son bénéfice a crû de 16% au 2e trimestre, son revenu net atteignait 1,14 milliard d'euros, sensiblement plus que ce à quoi s'attendaient les analystes. Des ventes «boostées» par les glaces Moo en Asie et par la demande américaine pour les savons et crèmes pour le visage Dove.
Deux facteurs expliquent cette santé insolente : un plan de réduction des coûts, qui sera même accéléré afin d'épargner 1,5 milliard d'euros, et l'augmentation de ses prix, destinée à compenser la flambée de matières premières. Une stratégie gagnante.
Unilever dit adieu à 2 milliards d'euros de marques et à 20.000 emplois
Pour aller encore mieux, Unilever a pris deux décisions : vendre des marques représentant 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires, notamment la lessive américaine Wisk & All, un marché où Unilever est n°2, loin derrière Procter & Gamble ; et supprimer 20.000 emplois dans le monde d'ici quatre ans, «majoritairemen t en Europe», précise Patrick Cescau, CEO d'Unilever. Cette même Europe où le groupe réalise plus d'un tiers de ses ventes.
«Unilever a pris son temps, un temps inhabituellemen t long, mais il a finalement compris le message, déplore Rob Mann, analyste chez Collins Stewart, cité par Bloomberg. Les résultats sont meilleurs que les prévisions du marché. Une évolution permise par une croissance soutenue durant deux trimestres d'affilée.»
Les syndicats belges d'Unilever n'ont pas été informés directement de la suppression de 20.000 emplois dans le monde. «La direction ne nous a pas avertis de cette décision. Nous l'avons apprise par la presse», a indiqué jeudi Eric Van Der Smissen, du syndicat socialiste SETCa, contacté par l'agence Belga.
Début juillet, la multinationale avait annoncé le licenciement de 200 personnes en Belgique sur 780. Selon Eric Van Der Smissen, la décision annoncée jeudi est distincte de celle du début juillet qui concerne le site de Forest. «La seule unité du site de Forest qui n'a pas été touchée par le licenciement est celle de Lipton. Il est donc possible qu'elle le soit désormais», a précisé le syndicaliste, cité par Belga.
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Panique à bord ! Bien que le bénéfice net (+ 28,3%) et le chiffre d'affaires (+ 58%) de Google aient encore progressé ce deuxième trimestre, l'action du géant de l'internet perdait vendredi après-midi 32,34 dollars (- 6%) alors que, depuis un an, le titre avait pris 33%…
Le Figaro ose même écrire que ces «résultats trimestriels [sont] moins bons que prévu»… Un bénéfice net trimestriel clos le 30 juin et qui est ressorti à 925,12 millions de dollars (1) ainsi qu'un chiffre d'affaires à 3,87 milliards de dollars : un résultat "décevant" ??? Mais que leur faut-il de plus ? Hélas, «le bénéfice de Google a été affecté par les dépenses d'exploitation au cours du trimestre (2) et les coûts de recherche et développement», dit Le Figaro. Embaucher du personnel et investir pour l'avenir est-il donc si anormal, voire préjudiciable ?
Ailleurs, quelques réactions d'analystes : «La décision de la direction du groupe de surprendre avec un changement dans les méthodes comptables a provoqué la réaction négative du titre. Cela a rappelé aux gens que Google reste une entreprise non-conventionnelle , avec des problèmes chroniques de communication avec les investisseurs et des processus de décision peu orthodoxes», estime-t-on chez RBC Capital Markets. Pour le groupe financier international UBS, «les investisseurs qui suivent Google depuis longtemps vont considérer la baisse passagère du titre comme une opportunité d'achat, mais les spéculateurs à court terme devraient s'en détourner au moins jusqu'à la fin de l'été»…
Si ces embauches font fuir les spéculateurs, tant mieux ! Alors que toute entreprise cotée en Bourse et qui annonce une vague de licenciements a toutes les chances de voir le cours de son action s'envoler, qui ose parler aujourd'hui de "revalorisation du travail" ? Où sont l'audace et le mérite ? La plupart de ces "investisseurs" - des rentiers frileux - en méritent-ils seulement le nom ?
Introduite en Bourse en août 2004 à 85 dollars, l'action Google est devenue depuis l'une des plus prisées et, malgré son "effondrement", atteint aujourd'hui 511 dollars. Eric Schmidt, son PDG, reconnaît que «nous avons embauché un peu plus vite que nous l'envisagions», mais il n'est absolument pas inquiet de ce "passage à vide" et reste déterminé à poursuivre sa stratégie d'expansion dans de nouveaux domaines, dont les télécommunicati ons. Google, désormais, fait travailler 13.786 personnes et continue de se développer : franchement, où est le problème ?
(1) Au premier trimestre, le résultat net avait dépassé 1 milliard de dollars.
(2) Ce trimestre, les coûts d'exploitation ont représenté 31% du chiffre d'affaires contre… 27% le trimestre précédent. Répondre | Répondre avec citation |
"Il y aura de 10 à 12.000 suppressions d'emplois en Europe", soit environ un quart des effectifs européens, a déclaré une source syndicale ayant requis l'anonymat, à l'issue d'une rencontre entre la direction du groupe et son comité d'entreprise européen, représentant ses salariés.
Début août, Unilever avait déjà annoncé qu'il supprimerait 20.000 emplois dans le monde sur les quatre ans à venir. Un plan similaire, portant sur 25.000 emplois, avait été lancé en 2000. De 20 à 25 usines seront restructurées, réorganisées voire fermées" en Europe, a précisé la source syndicale.
"La majorité des restructuration s concernent l'Europe" où travaillent 44.000 employés de l'entreprise, avait indiqué début août le PdG d'Unilever, le Français Patrick Cescau.
Selon la même source syndicale, les détails du plan de suppression d'emplois et de la réorganisation du groupe devraient être connus vers la fin de l'année.
(Source : Le Figaro) Répondre | Répondre avec citation |