C'est le résultat d'une enquête réalisée par l'INSEE et l'ANLCI (Agence nationale de lutte contre l'illettrisme) en 2004-2005 auprès de 10.000 individus. C'est la première fois qu'une étude aussi importante est menée et que des données aussi précises sur l'illettrisme sont connues.
Définition. Rappelons que l'illettrisme concerne des personnes qui ont été scolarisées en France mais qui n'ont pas acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l'écriture et des savoirs de base dans les situations simples de la vie (remplir un chèque, lire une notice, un bulletin scolaire, etc). A bien différencier de l'analphabétisme qui concerne des personnes n'ayant jamais été scolarisées, et à ne pas confondre avec le cas des personnes étrangères qui ont été scolarisées dans une autre langue que le français.
Emploi et illettrisme. Contrairement aux idées reçues, 57% des illettrés ont une activité professionnelle et représentent 9% de la population active (18-65 ans). Si l'on enlève les étudiants et les retraités du champ de l'étude, cela porte cette part à 67%.
Au total, 1,8 million de personnes en emploi sont en situation d'illettrisme. L'ANLCI souligne que ces personnes mettent en œuvre au quotidien d'habiles stratégies de contournement pour cacher leurs difficultés, de crainte d'être stigmatisées par leur entourage. Selon l'Agence, les compétences que ces salariés ont su construire sans recourir à l'écrit doivent être reconnues et valorisées. Cette mise en confiance est le seul moyen de leur faire accepter ensuite une formation aux savoirs de base dans le cadre de la formation professionnelle continue.
Chômage et illettrisme. Parmi la population active étudiée, l'illettrisme touche 15% des chômeurs contre 8% des personnes qui travaillent. D'où l'importance d'intégrer des actions de lutte contre l'illettrisme dans les parcours de retour à l'emploi et de sensibiliser à ce problème les professionnels qui les accueillent.
Par ailleurs, si seulement 5% des 3,1 millions d'illettrés sont allocataires du RMI, leur taux d'illettrisme s'élève à 26%. Là encore, la lutte contre ce phénomène devrait être plus présente dans les programmes de réinsertion.
(Source : Liaisons Sociales)
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