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Et de poursuivre en supposant que si le "service" envers les chômeurs et les entreprises "peut être délivré par une seule entité, peut-être qu'il sera du coup plus performant". Mais dans un contexte de chômage de masse et de précarité institutionnalisée, on se demande quel «service» plus efficace pourrait être rendu si la formation professionnelle reste au rebut et si la création d'emplois dignes de ce nom - imputable aux entreprises, et non au service public de l'emploi - ne suit pas ! Aussi, quelle amélioration apporterait une ANPE-Assedic fusionnée et moderne qui persisterait à mettre à distance ses interlocuteurs «clients» ?
Cependant, souhaitant qu’"organisations syndicales, gouvernement et organisations patronales" réfléchissent ensemble pour "trouver un bon business model", la très branchée Mme Parisot reconnait que "la fixation des paramètres de l'assurance chômage doit rester de la seule responsabilité des partenaires sociaux".
Invité de l'université du MEDEF, le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly a rappelé que les "deux structures étaient différentes". "L'ANPE, c'est le placement et cela relève de l'Etat. L'Unedic, c'est un régime paritaire chargé de l'indemnisation des chômeurs. Donc ce sont deux rôles différents, et mélanger les rôles c'est permettre au régime d'assurance-chômage, pour dépenser moins, de mettre des conditions plus strictes pour que les chômeurs trouvent un travail" : en clair, la lutte contre le chômage passe toujours par la lutte contre ses victimes. François Chérèque (CFDT) a rappelé pour sa part que l'important était que "la gestion des fonds et des moyens" de l'Unedic "reste aux partenaire sociaux", gage d'une "reconnaissance du paritarisme"... On sait que pour lui, la reconnaissance du statut de victimes (c'est à la mode) pour des millions de chômeurs et précaires n'est pas primordiale.
A propos de la future réforme du marché du travail, destinée selon elle à "favoriser la compétitivité des entreprises françaises et à stimuler leur production" alors qu'il s'agit de spolier davantage ceux qui travaillent de leurs droits, Laurence Parisot en appelle au "sens des responsabilités" des syndicats - autrement dit, il faut que les salariés continuent de se sacrifier sur l'autel de la mondialisation économique - et précise que "c'est l'occasion ou jamais que plus personne ne fasse le choix du chômage". Mais de qui parle-t-elle ? Des chômeurs - tous des fainéants qui ont fait le choix de perdre leur travail - ou des entreprises qui n'ont de cesse de rogner sur leur masse salariale et font le choix de licencier, laissant à l'Unedic et à la collectivité l'unique "responsabilité" d'en payer le prix ?
Chaque réforme a vu les droits des chômeurs se réduire et les pressions à leur encontre s'intensifier. Celle-ci ne devrait pas déroger à la règle. Sans compter que les premiers concernés - les privés d'emploi eux-mêmes - n'ont toujours aucun droit de cité dans les négociations et que leur sort se fixe sur leur dos, orchestré par des "partenaires sociaux" qui décident du haut de leur bulle - syndicale ou patronale - et ne savent même pas ce que c'est que d'être au chômage. Une fois de plus, attendons-nous au pire !
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Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a prévenu, mercredi 29 août, qu'il n'était "pas prêt à discuter" d'une remise en cause du départ à la retraite à 60 ans demandée par la présidente du Medef Laurence Parisot, dans une interview au Monde daté de jeudi. Une déclaration faite lors de l'université d'été de l'organisation patronale, où il était invité. De son côté, le secrétaire général de FO Jean-Claude Mailly s'est également déclaré hostile à la proposition de la présidente du Medef de relever l'âge de la retraite à 61 ans en 2012 puis 62 ans en 2020. Une proposition qu'elle a réitérée mercredi soir sur RTL. "Nous avons eu un congrès au mois de juin et nous avons demandé qu'on arrête les compteurs à 40 ans" de cotisations, a déclaré Jean-Claude Mailly.
Par ailleurs, interrogé sur la "fusion opérationnelle ANPE-Unedic" évoquée par Laurence Parisot dans la même interview, François Chérèque a répondu qu'il s'agissait d'un processus déjà en cours visant à "faire en sorte que le chômeur ait un interlocuteur unique pour ses différents problèmes". Il a rappelé que l'important était que "la gestion des fonds et des moyens" de l'Unedic "reste aux partenaires sociaux", gage d'une "reconnaissance du paritarisme".
"Sens des responsabilités "
Dans son interview au Monde, Laurence Parisot en appelle au "sens des responsabilités " des syndicats pour la mise en place d'une vaste réforme du marché du travail, destinée selon elle à favoriser la compétitivité des entreprises françaises et à stimuler leur production. "Cette réforme du marché du travail, c'est l'occasion ou jamais que plus personne ne fasse le choix du chômage. Elle est essentielle pour la crédibilité des syndicats. A eux de montrer leur sens des responsabilités ".
Laurence Parisot, qui défend depuis plusieurs mois une politique tournée vers l'offre plutôt que vers la consommation, prône le relèvement progressif de l'âge de la retraite à 61 puis 62 ans, l'allongement du nombre d'années de cotisations, la séparation d'un commun accord entre employeur et salarié, ou l'inscription dans la Constitution de la liberté d'entreprendre.
Ne pas raisonner seulement à partir de la demande
La "TVA dite sociale pourrait être une piste" pour réduire le coût du travail et "la suppression de l'ISF relancerait notre économie" même si elle n'est pas une "priorité", ajoute-t-elle. Il faut "cesser de raisonner seulement à partir de la demande, ce serait LA révolution stratégique", insiste-t-elle.
Laurence Parisot applaudit les premières mesures du président Nicolas Sarkozy, qui doit prononcer jeudi à Jouy-en-Josas un discours marquant selon l'Elysée "l'entrée dans la deuxième phase des réformes économiques" et aborder justement la question de la compétitivité des entreprises. "Le président de la République met la France en mouvement, au niveau de la vitesse du monde. Son premier acte a été la composition de son gouvernement. Je dis 'génial !'"
"Bravo à la réforme sur l'université, à la réforme sur l'impôt de recherche"
"Nous disons bravo à la réforme sur l'université, à la réforme sur l'impôt de recherche, à la possibilité de déduire du montant de l'ISF ce qui est investi dans les PME. Bravo aussi au moindre coût des heures supplémentaires . Mais nous voulons également faire comprendre et accepter à l'ensemble des Français ce qu'est une politique économique de l'offre."
(Source : Challenges) Répondre | Répondre avec citation |
Laurence Parisot appelle à une réforme du marché du travail
Le Parti communiste a dénoncé le "cynisme à toute épreuve" du MEDEF qui selon lui ne cherche qu'à "faire respecter les règles injustes d'un capitalisme mondialisé qui lui sont si profitables".
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