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Accueil Social, économie et politique Les chômeurs, boucs émissaires de Nicolas Sarkozy… le malhonnête !

Les chômeurs, boucs émissaires de Nicolas Sarkozy… le malhonnête !

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En cette rentrée où s’amoncèlent les nuages sur l'état de grâce de Nicolas Sarkozy (croissance au ralenti, déficit record de la balance commerciale, accroissement de la dette publique, hausse des prix…), le Président a trouvé la parade : Engager un «gigantesque plan contre la fraude au chômage».

Jeudi 6 septembre à Colmar, le Président de la République a annoncé qu’il allait engager un «gigantesque plan contre la fraude au chômage» en le justifiant par ces mots : «C'est normal que quand quelqu'un est au chômage, la société lui tende la main, lui donne des indemnisations. Ce n'est pas normal quand on est au chômage, qu'on refuse un emploi qui correspond à votre qualification parce que ce sont les autres qui paient». Ben voyons !
Par ces mots, Nicolas Sarkozy verse – une fois de plus – dans les plus abjectes démagogie, malhonnêteté intellectuelle, désinformation et manipulation. Alors que le travail au noir, «institutionnalisé» dans certains corps de métiers comme le bâtiment, la confection, l’hôtellerie/restauration, l’agriculture… plombent les comptes sociaux (assurance-maladie, financement des retraites et, évidemment, assurance-chômage) et que le chef de l’État prône devant les patrons du Medef une dépénalisation du droit des affaires, c’est aux chômeurs qu’il va s’attaquer en priorité. Quel courage !

Des sous-entendus abjects au service de la manipulation de l’opinion

Voilà que Nicolas Sarkozy nous ressert l’argument scélérat justifiant, selon lui, l’ouverture de cette «gigantesque» chasse aux fraudeurs : En France, c’est bien connu, les chômeurs refusent massivement le travail qu’on leur propose. C’est aussi simple que ça. Ben oui, Mesdames, Messieurs, les millions de chômeurs que compte notre pays sont tellement satisfaits de leur sort qu’ils refusent de travailler, et pour cette raison, il est grand temps de mettre en œuvre un «gigantesque plan contre la fraude». Logique, non ? Et ce 6 septembre 2007 à Colmar, Nicolas Sarkozy a cru bon d'en remettre une couche bien nauséabonde. Citons-le : «À la fin du mois, celui qui travaille ne peut pas avoir la même situation que celui qui ne travaille pas».

Mais monsieur le Président, vous savez pertinemment que des centaines de milliers de chômeurs ne sont pas indemnisés par le régime général d’assurance-chômage (Assedic), notamment tous les travailleurs précaires qui, faute d’avoir cotisé suffisamment longtemps, ne peuvent prétendre à une indemnisation, mais également tous ceux qui sont en fin de droits. Vous savez pertinemment que le régime général d’assurance-chômage attribue à une personne indemnisée 57% de son revenu brut. En d’autres termes, un salarié rémunéré 2.000€ bruts par mois quand il était en activité (soit grosso modo 1.600€ nets), perçoit une fois au chômage une allocation de 1.100€. Le manque à gagner sur un an s’élève pour lui à 7.600€ (500€ par mois, plus son treizième mois). De quoi faire des envieux, en effet, surtout quand on a des crédits sur le dos !
Monsieur le Président, vous savez aussi que des dizaines de milliers de chômeurs ne touchent rien, pas même un minima social, car le RMI ou l’ASS (Allocation spécifique de solidarité) ne sont attribués que sous certaines conditions de ressources (quand la rémunération d’un conjoint dépasse un certain seuil, le chômeur n’y a pas droit).

Que Sarkozy commence par s’attaquer aux VRAIS problèmes

Alors que certains contestent légitimement la réalité des chiffres du chômage, notamment les chercheurs et les statisticiens réunis dans le collectif ACDC - Les Autres Chiffres Du Chômage, alors que le taux de chômage officiel (la catégorie 1) «oublie» de comptabiliser près d’un million de VRAIS chômeurs : 400.000 DRE – dispensés de recherche d’emploi de plus de 57 ans et demi – et 480.000 jeunes de 16 à 25 ans (1), alors qu’un chômeur indemnisé ne touche que 57% du salaire brut qu’il percevait et que des dizaines de milliers de demandeurs d'emploi ne touchent rien, pas même les minima sociaux, voilà que Nicolas Sarkozy annonce son «gigantesque plan contre la fraude», laissant entendre que, massivement, les chômeurs refusent de travailler et, pire encore, touchent autant, voire plus, que ceux qui travaillent. C’est honteux !

Monsieur Sarkozy, attaquez-vous aux vrais problèmes de la France, à commencer par le chômage de masse et l’accroissement de la précarité professionnelle. Arrêtez de nous promettre une croissance économique de 2,25% en 2007 alors que l’OCDE table sur un piteux 1,8% que nous lègue votre majorité UMP au pouvoir depuis 2002. Donnez des moyens à l’Inspection du travail pour traquer les entreprises qui emploient des centaines de milliers de travailleurs au noir. Luttez contre la fraude fiscale qui sévit principalement là où «l’argent liquide» circule, chez les professions libérales, chez les artisans, chez les commerçants… (dont beaucoup sont vos électeurs). Ne dépénalisez pas la délinquance en col blanc (abus de biens sociaux, magouilles à la TVA…) et traquez les milliards d'euros qui, chaque année, fuient vers les paradis fiscaux. Taxez les profits indécents que réalisent les grandes entreprises et les multinationales françaises qui ne cessent d’annoncer des plans de licenciement pour conforter plus encore leurs marges bénéficiaires…

Monsieur Sarkozy, de sinistres nuages s’amoncèlent en cette rentrée : Croissance au ralenti, déficit record de la balance commerciale, accroissement de la dette publique, hausse des prix… héritages de VOTRE majorité qui gouverne la France depuis 2002. Et vous, vous ne trouvez rien de mieux à faire que d’engager un «gigantesque plan contre la fraude au chômage», laissant entendre qu’il s’agit d’un phénomène de masse alors qu’il reste marginal, et vous le savez parfaitement. Votre message est clair. Vous voulez faire croire aux Françaises et aux Français que des millions de salopards de chômeurs fraudent et refusent un travail… que vous êtes bien incapable de leur fournir. Monsieur le Président, vous êtes un malhonnête (2) !

Actuchomage

(1) Alors que le Président Sarkozy nous vante les vertus d’une France où il faudra travailler plus et plus longtemps, 418.000 chômeurs sont dispensés de recherche d’emploi - donc non comptabilisés dans la catégorie officielle des demandeurs d’emploi, la catégorie 1 - car ils sont considérés comme «trop vieux» (plus de 57 ans et six mois, 55 ans dans certains cas) pour retrouver du travail. À ce chiffre confirmé par Jean-Pierre Revoil, directeur général de l’UNEDIC jusqu’en juillet dernier, il faut ajouter les centaines de milliers de moins de 25 ans qui ne sont pas inscrits à l’ANPE. Et le chiffre précis, nous l’avons obtenu de la part du Conseil National des Missions Locales. Selon une représentante de cet organisme chargé d’accompagner les jeunes dans leurs recherches d’emploi, de logement et le suivi de leur santé : «En 2006, les Missions Locales ont accueilli 1,2 millions de jeunes âgés de 16 à 25 ans, en situation de recherche d’emploi. Et plus de 40% des jeunes reçus ne sont pas inscrits à l’ANPE». Derrière ce constat se cache un chiffre colossal : Plus de 480.000 jeunes chômeurs n’apparaissent donc dans aucune statistique officielle ! Près d’un million quand on les additionne aux DRE évoqués plus haut.

(2) Nous avons longuement hésité. D'autres qualificatifs plus… euh… tranchants, pour ne pas dire vulgaires, nous venant spontanément à l'esprit.

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Mis à jour ( Jeudi, 06 Septembre 2007 21:27 )  

Commentaires 

 
0 # Yves 2007-09-06 23:05 Un billet de (mauvaise) humeur rédigé en septembre 2004… et furieusement d'actualité.

Face à des problèmes qu'on ne sait ou qu'on ne veut résoudre, une technique consiste à trouver un bouc émissaire pour lui faire porter le chapeau et ainsi échapper à ses responsabilités et/ou à son incompétence. La méthode est vieille comme le monde, mais elle fonctionne toujours. Ainsi en est-il des conséquences du chômage que certains hommes politiques et chefs d'entreprises, ardents partisans de l'ultralibéralism e, voudraient faire supporter aux premiers concernés, les chômeurs, qui seraient alors tenus pour responsables de leur propre sort.

En démocratie, chacun est en droit d'exprimer son opinion. Les ultralibéraux sont libres d'avancer leurs convictions sur le sujet qui nous intéresse même si nous ne partageons pas leurs vues. Mais leurs discours ne passent plus quand ils assènent des contrevérités pour étayer leurs thèses. Ainsi, régulièrement, voit-on fleurir dans la presse des déclarations réductrices sur le thème du chômage ; les unes laissent entendre que les chômeurs sont des "fainéants", que nombre d'entre eux vivent au crochet de ceux qui travaillent ; les autres affirment que le système d'assurance chômage leur est trop favorable et que des centaines de milliers d'emplois ne sont pas pourvus dans notre pays.

Il ne faut pas jouer avec les mots et moins encore avec les maux

"Il faut remettre la France au travail" martelait Jean-Pierre Raffarin peu de temps après sa nomination à Matignon. Sous-entendait-il que les Français, tous les Français et pas seulement les chômeurs, traînent des pieds pour aller bosser ?
Mais les "bonnes" intentions se heurtent souvent à la réalité d'une situation moins reluisante. En décembre dernier, l'Insee annonçait que la France avait perdu 67.000 emplois en 2003 (une première depuis 10 ans) et, aujourd'hui, le taux de chômage flirte avec les 10%. La faute à qui, aux Français travailleurs ou chômeurs ?

Ceci démontre bien qu'en matière de chômage, il ne faut pas jouer avec les mots et moins encore avec les maux de celles et ceux qui se retrouvent du jour au lendemain sans emploi. Il convient ici d'évoquer quelques vérités qui sont toujours bonnes à rappeler à ceux qui nous gouvernent et aux autres qui pensent que beaucoup de chômeurs s'accommodent de leur situation et s'y complaisent même.

Dans la population des demandeurs d'emploi, il y a certainement quelques milliers de "chômeurs professionnels", quelques milliers d'individus qui profitent du système. Admettons-le ! Mais leur proportion est sans doute comparable à celle des patrons indélicats, des entrepreneurs filous et autres escrocs qui sévissent dans les rangs des dirigeants d'entreprises, des professions libérales, des commerçants ou des artisans…

Les magouilles du patronat responsables des déficits sociaux

Seulement voilà, la marche de manœuvre du "chômeur professionnel" est étroite. Après avoir épuisé son allocation chômage (qui lui est aujourd'hui versé pour une durée maximale de 23 mois), il devra se contenter de l'ASS ou du RMI pour survivre. "L'escroquerie" porte alors sur la somme de 400 euros par mois (2.600 francs). Les donneurs de leçon de tout poil réussiraient-ils, eux, à survivre avec ce revenu de misère ? Nous ne rentrerons pas ici dans le détail des abus de biens sociaux, des détournements de fonds, des stock-options, des fausses factures, des frais fictifs, des avantages en nature, des paiements de la main à la main, des parachutes en or, des petits arrangements comptables… qui s'offrent aux dirigeants d'entreprise, aux professions libérales, aux commerçants et autres artisans indélicats. L'escroquerie peut alors porter sur des milliers, des centaines de milliers, des millions ou des milliards d'euros.

Si nous partons du principe que la proportion "d'escrocs notoires" est sensiblement la même dans toutes les classes de la société française, il est certain que les chômeurs ne sont pas les mieux placés pour en tirer le plus de profit.
Par ailleurs, une part non négligeable du déficit des systèmes de protection sociale (assurance-maladie, assurance-chômage) est générée par les dissimulations de toutes natures (notamment le travail au noir) fomentées par des entrepreneurs, des professions libérales, des commerçants et des artisans peu scrupuleux. Dans un même ordre d'idées, ces "indélicats" peuvent aussi dissimuler par le biais de "petits" arrangements (pour ne pas parler de grosses magouilles) des sommes considérables aux yeux du fisc. Mais c'est une autre histoire…
Ceci étant précisé, revenons aux vérités qu'il convient ici de rappeler.

Chômeur, un statut enviable ?

Dans une société hiérarchisée et organisée autour du travail, le fait d'en être privé est vécu pour la très grande majorité d'entre nous comme un traumatisme. Des centaines de milliers de chômeurs se retrouvent sur le carreau pour des raisons souvent dictées par la spéculation boursière et l'appât du gain d'une classe dirigeante. Et puis, il ne faut surtout pas occulter la réalité financière du "statut" de demandeur d'emploi relevant du régime d'assurance-chômage. Elle est marquée par une forte dégradation de son pouvoir d'achat. Pris en charge par l'Assedic, le chômeur n'est indemnisé qu'à hauteur de 57% de son salaire brut. Mais laissons parler les chiffres.
Une personne qui percevait un salaire brut de 1.500 euros par mois (soit 1.200 euros nets) touche une allocation chômage d'environ 860 euros. Le manque à gagner mensuel s'élève donc à 340 euros, ou encore à 4.080 euros sur un an, soit 26.520 francs. Rares sont ceux qui peuvent se satisfaire d'une telle dégradation de leur revenu.

Mais parfois, convenons-en, le chômage peut être vécu par celui qui s'y retrouve comme une période de répit dans une vie professionnelle qui laisse peu de temps pour soi. La vie est belle ! On se "laisse vivre" pendant un mois ; on en profite pendant deux mois… Au sixième mois d'inactivité, on commence à tourner en rond. Au bout d'un an, le doute s'installe… Au bout de deux ans, on appartient à la classe peu enviable des "chômeurs de longue durée" et on bascule dans les minima sociaux, sous réserve d'y avoir accès. Donc dans le meilleur des cas le chômeur perçoit 400 euros par mois (2.600 francs), au titre de l'ASS ou du RMI. Dans le pire, le chômeur ne perçoit pas un centime (si la rémunération de son concubin ou de sa concubine, de son mari ou de son l'épouse dépasse un certain seuil).

Bien évidemment, cette démonstration ne saurait à elle seule refléter les dures réalités du "statut" de chômeur. Pour autant, il serait bon que celles et ceux qui stigmatisent les demandeurs d'emploi "profiteurs" prennent en compte un postulat qui s'impose d'évidence : le chômage, rares sont ceux qui y aspirent, encore plus rares sont ceux qui en "profitent" et s'y complaisent.

Yves BARRAUD

Un billet de (mauvaise) humeur rédigé en septembre 2004.
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0 # tristesir 2007-09-07 09:41 Et pendant ce ce temps là:


La Direction générale de la Concurrence et de Répression des Fraudes (DGCCRF) met en avant l'existence de nombreuses "pratiques commerciales abusives et anticoncurrenti elles" parmi les agents immobiliers, les syndics, les constructeurs de maisons et les sociétés de diagnostics.

"Des professionnels peu scrupuleux profitent de la situation tendue des marchés (immobiliers), conclut-elle dans sa revue trimestrielle Concurrence et Consommation à paraître vendredi.

Une action de grande ampleur au cours de l'année 2006, avec plus de 16.700 actions de contrôle, soit une hausse de 60% par rapport à 2005, a permis de constater de nombreuses infractions sur les prix et leur affichage, la publicité trompeuse et la tromperie sur la nature des prestations, précise-t-elle.

Dans un article intitulé "Des contrôles pleinement justifiés", la DGCCRF rapporte que sur les 3.000 entreprises contrôlées, plus de 64% ne respectaient pas la réglementation. (…)


http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-32310209@7-37,0.html
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0 # Yves 2007-09-07 11:21 Que Sarkozy commence par proposer de vrais emplois aux millions de chômeurs et précaires qui cherchent activement du travail. Il s’occupera des fraudeurs dans un second temps ! Répondre | Répondre avec citation |
 
 
0 # Yves 2007-09-07 13:44 Le PCF accuse le chef de l'Etat de "s'acharner encore une fois contre les plus fragiles", après l'annonce d'un "gigantesque plan contre la fraude" au chômage.

Le PCF accuse vendredi 7 septembre le président Nicolas Sarkozy d'ouvrir "la chasse aux chômeurs" et de "s'acharner encore une fois contre les plus fragiles". "Sarkozy ouvre la chasse aux chômeurs (…) Le président de la République a annoncé hier (jeudi) à Colmar un 'gigantesque plan contre la fraude' au chômage", a expliqué le PCF dans un communiqué.

Selon les communistes, "cette volonté de faire respecter le droit est à géométrie variable pour Nicolas Sarkozy". "Ne réclamait-il pas devant une foule patronale enthousiaste et pas plus tard que la semaine dernière, la dépénalisation de la criminalité en col blanc lors de l'université du Medef ?", ont-ils rappelé.

Le PCF accuse Nicolas Sarkozy de "s'acharner encore une fois contre les plus fragiles, aux risques d'être contre-productif". "Depuis 2005, une réforme du contrôle des chômeurs a déjà durci très fortement les sanctions sur les abus. Celles-ci ne représentent désormais que 2% des bénéficiaires des aides de l'UNEDIC", a-t-il déclaré.

(Source : NOUVELOBS.COM)
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0 # Yves 2007-09-07 15:40 Christine écrit à la rédaction :

Merci pour votre réaction au discours unique ambiant

Je suis conseil en RH (projets de développement et pas plans sociaux), la langue de bois des entreprises sur le sujet de l’emploi est déconcertante. Comment concilier la recherche de profit maximal à court terme avec les trajectoires professionnelle s des hommes qui s’inscrivent de fait dans le long terme si l’on veut travailler plus longtemps ?

Même en recherchant les brèches, et les parcours chaotiques, chacun se trouve à un moment ou à un autre dans une impasse qui le dépasse.

Quel est le degré d’acceptation de cette situation ? Combien de temps durera la non représentation des intérêts collectifs des chômeurs ?

Christine T
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0 # diety 2007-09-07 17:55 Après cette déclaration de Sarkozy, le pire est à craindre. Avec ces propos grossiers et méchants, prépare-t-il le terrain pour éjecter un maximum de chômeurs indemnisés hors du système d'indemnisation ? Tous les sous sont bons à prendre pour financer les cadeaux d'entreprise et pour récompenser les riches pour être riche. La croissance a osé de s'opposer au président, il faut donc prendre l'argent là où il est facile à prendre. Pour cela il suffit juste de préparer l'opinion publique pour ensuite ouvrir la chasse au chômeur. Après quelques couches de dévalorisations de ces fainéants, espérerait-il pouvoir déclencher une vaste opération de radiations ayant l'opinion publique derrière lui ? Ce serait d'un niveau de comptoir lamentable, mais je m'y attends.

Monsieur le Président, je suis chômeur indemnisé, en ce mois de rentrée, je travaille 3 heures par semaine, j'ai accepté ce travail. Ai-je bon ? Ferais-je partie de la "minorité" de chômeurs non fraudeurs ?

Il y a quelques jours, j'ai pris une émission de France Culture en route, je ne sais pas laquelle. Un participant de l'émission parlait du fait qu'aucun des médias pendant la campagne d'élection présidentielle n'ait relevé la fumisterie du "travailler plus pour gagner plus". D'abord ça a révélé une malhonnêteté en matière d'économie : "Chef, en ce moment j'ai besoin de plus de fric, je veux travailler plus pour gagner plus". Tout le monde sait, Sarkozy en premier, que ça ne marche pas comme ça. Personne dans les médias n'était intervenu - personne. De plus, c'est une mesure qui ne concerne en aucun cas les chômeurs, et en dernier, cela ne crée pas d'emplois, mais freine l'embauche. Mais c'était passé comme une lettre à la poste.

Puisque cela a si bien marché, pourquoi ne pas tenter un autre coup du même style ?

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0 # Yves 2007-09-10 17:27 Suite à la mise en ligne de notre coup de gueule «Les chômeurs, boucs émissaires de Sarkozy», Laurent - membre utilisateur d'Actuchomage - nous fait parvenir le sien. Il y développe quelques arguments "discutables", d'autres plus intéressants, voire même pertinents. Nous profitons de l'occasion pour rappeler que ce site est avant tout le vôtre. N'hésitez pas à exprimer vos points de vue sous la forme d'articles, de commentaires et d'interventions diverses sur nos forums.

LAISSEZ SARKOZY FAIRE !

1) Sarkozy veut engager un gigantesque plan contre les fraudeurs. Chiche ! Poussons-le dans ce sens : c'est la seule réponse qu'il n'attend pas. Plus le plan sera grand, plus la taille de la souris dont il va accoucher sera ridicule. Nous ne pouvons pas répondre à la provocation par la provocation. Sarkozy est un primaire : il n'attend que les réactions de rejet pour affirmer : «Vous voyez bien que j'avais raison, puisqu'ils protestent». S'opposer, c'est faire du sarkozysme. Laissez-le faire. Il faut au contraire l'interpeller tous les mois pour savoir où il en est. Il veut des résultats. Nous aussi !

2) L'Assedic est une association privée. L'État n'a pas à y mettre les pieds. Le gigantesque plan n'aura aucun résultat financier. Ce n'est que de la provocation sans lendemain. Raison de plus pour pousser Sarko dans l'ornière dans laquelle il s'est jeté. Raison de plus pour qu'il rende des comptes. Tous les mois ! On n'a pas fini de rire de la «farce de Maître Nicolas».

3) Ça ne sert à rien d'interpeller les politiques. Nous sommes en démocratie et c'est la loi du nombre qui joue; pas toujours celle du plus fort. Or l'opinion publique ne connaît rien au chômage massif hormis les quelques chiffres mensuels balancés par les gouvernements successifs. Cela reste très abstrait.

4) L'ANPE ne sert à rien et elle le sait fort bien. Le marché de l'emploi n'existe pas : personne ne vend de l'emploi, personne n'achète de l'emploi. L'emploi n'est pas un produit marchand. C'est un concept pour crâne d'œuf œuvrant dans les ministères.

5) Le seul produit marchand, c'est le Travail : du travail à fournir par les chômeurs, des contrats à signer, des salaires à payer pour ces contrats… Le seul marché qui existe est le marché du travail. C'est aux chômeurs de faire leur promo aux entreprises et aux embaucheurs potentiels.

6) Les CV sont des outils idiots : ils ne sont pas «formatés», on ne peut donc pas les comparer, ils comportent beaucoup trop d'informations différentes pour en faire une synthèse utile… Le CV n'est utile qu'en fin de recrutement : un argument comme un autre pour trier les deux ou trois candidats qui restent. Mais pas le seul argument.

7) La bonne solution technique et politique est de faire des offres de services, sous forme de petites annonces, publiées dans des gratuits et distribuées partout. Quand l’opinion publique verra des pages entières d’annonces de chômeurs qui proposent leurs services, compétences, savoir-faire…, elle commencera à prendre conscience de l'étendue du problème et à se remuer. Ce jour-là les politiques commenceront à bouger… et à trouiller.

8) La France a un vrai problème de formation : celle des patrons. Il faut le dire haut et fort : les patrons ne sont pas compétents pour embaucher (notamment les petits patrons qui n'ont pas de DRH). C'est pour cela qu'ils ne recrutent pas. L'autre raison que tout le monde connaît est la peur des petits patrons devant les élus du personnel. Ils sont trop incompétents pour faire face, et donc ils ne recrutent pas. Les petits patrons sont incompétents. Il faut le dire et le répéter (il n’est pas sûr que ce soit beaucoup mieux dans le grand patronat…). Il faut culpabiliser les patrons, les faire descendre de leur piédestal virtuel. Les petits patrons français, contrairement aux allemands par exemple, ne sont pas compétents pour diriger une boîte. Il faut le dire ! Si quelqu'un doit travailler plus pour gagner plus, c'est d'abord le patron !

9) Il faut arrêter de nous bassiner avec la création d'entreprise. Ce n'est pas la bonne solution. La bonne solution s'appelle le portage pour tout le monde. Le portage, ça permet de se lancer dans une activité à son compte, sans s'emmerder avec tout le fatras administratif et financier. Une fois l'affaire bien lancée par voie de portage, l'entreprise est beaucoup plus facile à créer; et les banquiers vont se précipiter.

10) L'avenir des chômeurs est dans le collectif. Individuellemen t ils n'ont aucune chance. Toute action commune des chômeurs fera trembler les patrons et bouger les politiques. Le potentiel révolutionnaire est chez les chômeurs. Tous les politiciens un peu intelligents le savent fort bien. Que les chômeurs montent des projets communs et la France qui pense (ou fait mine de penser) va trembler !

On n’est pas plus bêtes qu'eux. Mais on est beaucoup plus nombreux. Et donc beaucoup plus forts si nous le voulons ! Courage, on va gagner.

Laurent, membre utilisateur d'Actuchomage
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0 # superuser 2007-09-10 22:18 Le Parti socialiste dénonce dans un communiqué le plan contre les chômeurs fraudeurs lancé par Nicolas Sarkozy.

"Nicolas Sarkozy annonce maintenant un grand plan contre les chômeurs fraudeurs, faisant au passage un raccourci plus que tendancieux entre fraude aux Assedic et refus d'emploi. Il y a là une différence de traitement qui pose question", estime Alain Vidalies, secrétaire national aux Entreprises.

"On peut se demander dans quelle mesure il ne s'agit pas d'une manœuvre destinée à faire diversion à la veille de la publication des données INSEE, longtemps camouflées par la droite en campagne", ajoute-t-il.

Le secrétaire national estime qu'il y a deux poids deux mesures entre, d'une part, "stigmatiser les chômeurs" et, d'autre part, accepter la délinquance financière "lorsque le président de la République considère qu'il n'est pas grave de présenter des comptes falsifiés, de ne pas déclarer sa main d'œuvre ou de ne pas respecter la distinction entre son patrimoine personnel et celui de l'entreprise".

(Source : Le JDD)
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0 # superuser 2007-09-18 13:22 « Lorsque le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt. » Confucius

Dans notre beau pays à l’union nationale retrouvée, lorsque le grand Sachem pointe du doigt, personne ne voit la lune. Et surtout pas les journalistes, ni l’opposition. Certes quelques associations, quelques blogueurs ou autres voix dissonantes tentent de hausser le ton, mais ils restent inaudibles dans l’enthousiascop honie ambiante.

Notre Omniprésident a annoncé la semaine dernière le lancement d’un «gigantesque plan de lutte contre la fraude». Il parlait de la fraude à l’assurance chômage. Le voilà ainsi certain de s’attirer la sympathie de tous ceux (et ils sont nombreux) qui se lèvent tôt et en ont assez de payer pour des fainéants et des tricheurs. Mais comme il se trouve que, même s’il m'arrive de me lever tôt, je suis de tout cœur avec les couche-tard, je me suis posé quelques questions. Car enfin, qu’a-t-on fait jusqu’à ce jour ? Aurait-on laissé les tricheurs se remplir les fouilles en tournant le regard de l’autre côté ? J’en doute.

C’est pourquoi, afin d’essayer de mieux appréhender la situation, je vais vous faire manger quelques chiffres, pour la bonne cause.

En 2006, l’Unedic a engagé 29.436 procédures civiles et 788 procédures pénales. Sur ces dernières, elle a obtenu 342 condamnations dont 140 avec des peines de prison (ferme ou avec sursis). L’ensemble des condamnations s’est élevé à 41 millions d’euros. L’Unedic elle-même estime le préjudice qu’elle a subi à 140 millions d’euros sur plusieurs années. C’est considérable. Voilà de l’argent qui serait mieux dans la poche des chômeurs. Mais même, si l’on prenait ce chiffre (140 millions d’euros) pour la seule année 2006, il faut savoir qu’il représente 0,61% des allocations versées par les Assedic… Diantre ! 0,61% ! Voilà bien de quoi justifier un gigantesque plan de lutte lancé par le grand Sachem himself.

On pourrait penser qu’il estime que la lutte a jusque-là été menée sans détermination ou sans efficacité. Mais non, même pas. On comprend mieux lorsqu’il nous explique qu’«il n’est pas normal quand on est au chômage, qu’on refuse un emploi qui correspond à votre qualification, parce que ce sont les autres qui paient.» C’est clair : il s’agit donc de faire augmenter la fraude en y incluant quelque chose qui, jusque-là, n’en faisait pas partie, afin de mieux le stigmatiser.

Alors, les autres paient, c’est sûr. Mais ce ne sont pas les seuls. Le chômeur aussi a été un travailleur. Et lui aussi a payé, pour lui comme pour les autres. Et puis, que signifie refuser un boulot correspondant à sa qualification ? Quand on connaît la durée (23 mois) des allocations chômage et leur montant (57% du salaire brut), il faudrait être vraiment idiot pour refuser un emploi intéressant, bien payé et pas loin de chez soi. Sauf à croire que le même type d’offre peut vous revenir le lendemain. Mais chacun sait bien comme cela est peu probable. Seulement voilà : peut-être que le boulot est à 150 km de chez le demandeur d’emploi ? Peut-être que le salaire proposé est la moitié de celui qui était le sien avant, c’est-à-dire encore moins que ses allocations ? Peut-être que les conditions de travail sont tellement pénibles ou indignes que l’offre est non pourvue depuis des années, sauf pour de courtes périodes par de pauvres bougres prêts à tout pour survivre, mais qui lâchent ensuite l’affaire lorsqu’ils réalisent dans quel traquenard ils sont tombés ? Parce qu’au fond, c’est quoi un chômeur ? C’est quelqu’un qui a besoin d’un salaire pour vivre et bien souvent pour faire vivre sa famille. C’est quelqu’un qui, d’une manière générale, n’a pas vraiment le choix et ne peut se permettre de refuser une offre qu’il sait rare et intéressante. On peut donc raisonnablement penser que cette stratégie de notre Omniprésident veut criminaliser les chômeurs pour mieux leur faire accepter des boulots pourris, payés une misère dans des conditions indignes.

Et si vouloir essayer de trouver le meilleur emploi possible c’est être profiteur, comment doit-on appeler ceux qui fraudent l’administratio n fiscale (par exemple), qui sont autrement plus nombreux et qui trichent pour des sommes sans commune mesure ? N’y aurait-il pas là matière à un plan gigantesque ? Rappelons que, selon un très officiel rapport du Conseil des Prélèvements Obligatoires, la fraude fiscale et sociale est estimée entre 29 et 40 milliards d’euros par an, qu’elle est constituée aux deux tiers de fraudes aux impôts (la TVA arrive en tête mais est suivie de près par l’impôt sur les sociétés, l’impôt sur le revenu et les impôts locaux) et pour un tiers aux prélèvements sociaux (essentiellemen t le travail au noir). Ces 29 milliards d’euros annuels (au minimum) sont à rapprocher des 140 millions d’euros (sur plusieurs années) qui constituent la fraude aux allocations chômage. Et l’on ne pourra éviter de constater qu’il y a deux poids, deux mesures, avec d’un côté des riches prêts à tout pour conserver l’argent qu’ils estiment avoir si durement gagné et de l’autre des pauvres qui n’ont même pas été fichus de devenir riches en dépit de leurs perpétuelles tricheries. Alors bien évidemment, pour faire le moins d’insatisfaits possibles, on tape toujours sur les mêmes, accessoirement les plus faibles.

J’ajoute qu’à l’heure qu’il est, le gouvernement envisage de rendre imposable l’indemnité de licenciement. Après avoir offert 15 milliards d’euros de pactole fiscal aux plus riches (sous prétexte de relancer la machine économique), voilà une nouvelle mesure juste et équitable. Il ne manque plus qu’une pincée de dépénalisation du droit des affaires pour compléter le tableau. Ainsi se révèle au grand jour le projet de société de notre grand Sachem, même pour ceux qui tentent obstinément de garder les yeux fermés.

(Source : Le caillou dans la chaussure)
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