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Accueil Social, économie et politique L'emploi «précaire» de Bernard Kouchner

L'emploi «précaire» de Bernard Kouchner

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«Je ne vois pas au nom de quoi une femme devrait sacrifier son parcours professionnel à celui de son conjoint, surtout quand celui-ci bénéficie d'un emploi précaire», s'est défendue la journaliste vedette de France 3 Christine Ockrent, et par ailleurs épouse du ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner...

Ainsi réagissait-elle aux interrogations du SNJ (Syndicat national des journalistes), qui doute à juste titre de la «crédibilité» de l'information au sein du nouveau magazine politique "Duel sur la 3" qu'elle doit animer sur la chaîne publique alors que son conjoint «est un membre éminent du gouvernement en exercice».

Précaire, Bernard Kouchner ? Elle est bien bonne !!! Outre le fait que les barrières entre les médias et la politique sont de plus en plus fines et qu'il est légitime de le dénoncer puisqu'il s'agit de préserver notre démocratie, rappelons qu'à bientôt 68 ans (ce qui fait de lui le doyen de ce gouvernement dont la moyenne d'âge est de 53 ans) notre French doctor peut déjà prétendre à une retraite bien méritée puisqu'il a été deux fois ministre, une fois ministre délégué et quatre fois secrétaire d'Etat, avec les indemnités qu'on imagine... Précaire, oui, mais précaire de luxe !

Détournement de bobos. Il est étonnant de voir comment les classes aisées s'emparent comme elles respirent de la précarité pour la retourner en leur faveur. On se souvient de Laurence Parisot, fraîchement nommée à la tête du Medef, qui disait : «Le mot précarité est un mot à la mode qui a pour objectif de nous empêcher de réfléchir» ou «La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ?» afin de mieux banaliser la souffrance de ceux qui la subissent. Contrairement aux dires des libéraux et des sociaux-démocrates, la lutte des classes n'est pas du tout un concept obsolète : aujourd'hui, ce sont bel et bien les riches qui luttent âprement pour défendre leurs privilèges en récupérant au passage - ça fait branché - des termes ou des symboles autrefois attribués au prolétariat.

Indécence. Jusque dans la presse pour décérébré(e)s : plus récemment, dans les pages "mode" d'un magazine féminin, il était expliqué comment cultiver le "look précaire" : des idées pour s'habiller djeuns & anticonformiste, tantôt rock'n'roll, tantôt baba cool, plutôt techno ou altermondialiste... à grands renforts de pantalons à 100 € ou de sacs en bandoulière à 80 €, ce qui n'est vraiment pas à la portée de la bourse d'un(e) intérimaire au Smic.

Aujourd'hui la vraie précarité, c'est ça. Et je doute que nos élites, ex soixante-huitards embourgeoisés et autres planqués, imaginent seulement ce que c'est à vivre au quotidien. Le jeune Guy Môquet, lui aussi accommodé à toutes les sauces, doit se retourner dans sa tombe.

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Mis à jour ( Vendredi, 14 Septembre 2007 13:21 )  

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