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Accueil Social, économie et politique Internes : une grève de «bobos» ?

Internes : une grève de «bobos» ?

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Aujourd'hui, soigner relève plus du business que de la vocation, et c'est avec peu de sympathie que nous considérons leur mouvement. Explications.

Nos voisins d'outre-Manche doivent, paraît-il, s'arracher les dents eux-mêmes. Les patients anglais éprouvent de grandes difficultés à trouver des dentistes exerçant pour le système public de santé. La pénurie s'installe, car ils sont de plus en plus nombreux à préférer s'enrichir dans des cliniques privées rutilantes et accessibles à ceux qui en ont les moyens, plutôt que de gagner peut-être un peu moins d'argent mais soigner tout le monde. Pourtant, dans son docu-film Sicko, Michael Moore montre à ses compatriotes américains que les médecins salariés du National Health Service britannique gagnent déjà très bien leur vie : alors ?

On ne peut plus dire que la médecine est un métier "à vocation" quand on voit aussi en France comment elle discrimine, par exemple, les bénéficiaires de la CMU. La haine du pauvre va de pair avec l'enrichissement personnel et on sait que sur ce plan, les médecins se portent bien, merci : des revenus confortables qui, en quinze ans, ont progressé trois fois plus que ceux des salariés… des primes d'assurance généreusement prises en charge par la Sécu pour les praticiens libéraux... Quelques histoires de fraude, pour pimenter le tout.

Leur vocation, pour la plupart, c'est bien de se faire du pognon. Preuve supplémentaire, ces jeunes internes et futurs toubibs qui sont en grève parce qu'on veut réguler leur installation à cause des écarts de densité médicale dans l'Hexagone. Ce qui ressort de leurs revendications, au nom de leur "liberté d'exercer" et du "droit des patients" à choisir leur médecin en étant remboursés (absurdité alors que, justement, dans les zones bien dotées on ne voit pas l'intérêt d'avoir encore plus de choix), c'est surtout le droit de ne pas devoir s'installer dans une région sous-médicalisée et forcément plus pauvre, où il faudra soigner plus de malades modestes.

En outre, au journal télévisé, une de leur porte-parole n'a pas hésité à discréditer "l'autre grève" (celle du 18), se targuant qu'un service minimum serait malgré tout assuré, contrairement à ces irresponsables de cheminots et fonctionnaires. L'expression de son mépris pour des salariés qu'elle considérait ouvertement comme inférieurs n'avait rien d'altruiste. Cette nouvelle génération de médecins, imbue de sa caste et qui ne s'embarrasse pas d'humanisme inutile, fait froid dans le dos.

Alors effectivement, derrière, il y a un gouvernement 100% antisocial - donc volontairement incompétent - qui, après avoir inventé de nouvelles franchises à faire payer aux malades, a trouvé un prétexte pour s'attaquer au conventionnement - question de faire encore des économies de bouts de chandelle… - sans régler non plus le problème de la démographie médicale. Mais devant, ne nous leurrons pas : même si elle ne l'avoue pas, la majorité de ces internes et étudiants en médecine préfèrerait s'installer et exercer ensuite là où la clientèle est aisée. Comme les dentistes britanniques. Quand le serment d'Hippocrate devient hypocrite...

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Mis à jour ( Mercredi, 17 Octobre 2007 04:41 )  

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