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Pour lui, «la logique de la prolongation de la durée d'activité est la meilleure pour pérenniser le financement de ces régimes». Notre système de retraite par répartition, dit-il, «nous sommes déterminés à en assurer la pérennité et pour cela, nous le savons tous, il n'existe que 3 solutions : soit réduire le montant des pensions - ce que les Français ne veulent pas -, soit augmenter les cotisations - ce qui pénaliserait le pouvoir d'achat - soit, enfin, allonger la durée de cotisation. C'est cette dernière solution que nous avons retenue, comme d'ailleurs l'ensemble des pays européens, car c'est la réponse la plus cohérente à l'allongement de l'espérance de vie : si nous vivons plus longtemps, nous devons aussi travailler plus longtemps pour voir nos pensions garanties.» Et c'est là que s'arrête sa démonstration.
Pourtant, il existe une quatrième solution
Comme disait Confucius, «lorsque le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt». Il est donc d'usage que, dans leurs discours, nos dirigeants mettent en avant des "excès de dépenses" (pour culpabiliser les assurés/salariés) ainsi que d'éventuels "privilèges" (pour nous dresser les uns contre les autres) : pendant ce temps, cela leur évite d'aborder l'épineux problème du déficit de cotisations dont souffre toute notre protection sociale depuis plus de vingt ans et dont ils sont les complices. Ses causes sont largement connues : il s'agit du CHÔMAGE structurel et de la PRÉCARITÉ galopante, dont les évolutions vont de pair avec les déficits.
Cette quatrième solution, naturellement éludée par le ministre du Travail, serait de mener une politique volontariste qui limite/contrôle les destructions d'emplois et favorise la création d'emplois qui ne soient pas du sous-emploi car, dans les deux cas, le manque à gagner pour les caisses de retraite et de Sécu est considérable. Mais ce n'est pas ce que souhaite le gouvernement qui, par exemple, supprime massivement des postes dans la Fonction publique et permet qu'on les remplace par des contrats aidés qui coûtent cher à la collectivité et ne remplissent pas les caisses...
Si - hélas - les 53% de Français qui déclarent ne pas soutenir la grève du 18 octobre cessaient de ne regarder que le doigt des menteurs qu'ils ont élus, alors peut-être qu'ils ne l'estimeraient plus aussi "injustifiée" ?
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Commentaires
En août 2006, Xavier Bertrand n'a pas hésité à creuser un peu plus le trou de la Sécu avant de se tirer vite fait en vacances !
LIRE ICI Répondre | Répondre avec citation |
• Les quelque 370.000 salariés actifs dépendant des régimes spéciaux de retraite d’EDF-GDF, de la SNCF et de la RATP passeront progressivement d'ici à 2012 à 40 ans de cotisations pour une retraite à taux plein.
• Introduction d'une décote (diminution plus que proportionnelle du montant de la retraite en cas de départ avant 65 ans avec un nombre d'annuités insuffisant) et d'une surcote (augmentation de la pension lorsque le salarié disposant du nombre d'annuités repousse le moment de son départ en retraite) + indexation des pensions sur les prix et non plus sur les salaires.
• La pension sera calculée sur la base des 6 derniers mois de traitement, et il n'y aura plus d'âge obligatoire de départ à la retraite. Répondre | Répondre avec citation |
Selon le Canard Enchainé de cette semaine :
"Si les syndicats veulent l'épreuve de force, je suis prêt. Deux mois sans train, eh bien! ce sera deux mois sans train. Ou plutôt deux mois sans les cheminots. Moi j'imposerai le service minimum, avec l'armée s'il le faut", a dit Nicolas Sarkozy.
C'est ce qu'on va voir ! Répondre | Répondre avec citation |
Les régimes spéciaux semblent être la chasse-gardée des syndicats. Selon vous, jusqu'où sont-ils prêts à négocier ? Et ce, alors que la réforme doit être bouclée avant la fin de l'année et quelle ne semble pas recevoir l'appui de l'opinion générale ?
Tout d'abord, la négociation est une bonne démarche. Les syndicats ont compris qu'il fallait faire quelque chose. Mais l'esprit syndical est très clair : les régimes spéciaux sont le fruit d'une conquête sociale. Cette lutte leur donne une légitimité quant à leur combat.
Les syndicats arguent que le déséquilibre financier engendré par le paiement des retraites tient au fait que la SNCF, par exemple, n'a pas assez recruté. Il n'y a donc pas assez d'actifs pour trop de retraités.
Je pense néanmoins qu'ils sont prêts à discuter sur un passage à 40 ans de cotisation. Par ailleurs, et concernant d'éventuelles dérogations, il faut raisonner en termes de pénibilité et admettre un consensus. Il ne semble pas anormal que les salariés de l'activité maritime continuent à bénéficier d'avantages. Les conducteurs de TGV, moins, depuis que tout est automatique.
Quel bénéfice financier peut espérer tirer le gouvernement d'une réforme des régimes spéciaux ?
Très faible.
La SNCF, par exemple, compte 160.000 actifs pour 350.000 retraités. Et les perspectives tendent à de nouvelles réductions de postes. Faire travailler les cheminots 2,5 ans de plus ne va pas beaucoup jouer dans les réductions des déséquilibres financiers.
D'autre part, il est possible que le point des primes soit abordé durant les négociations. Nicolas Sarkozy parle d'équité. Or, les agents de la SNCF, EDF, etc… ne cotisent pas sur les primes. Contrairement aux salariés du privé qui cotisent sur la base du salaire et des primes. Les retraites sont ainsi plus élevées pour ces derniers. Mais si l'Etat accorde ce mode de calcul pour ceux bénéficiant des régimes spéciaux, cela va coûter très cher à la SNCF, EDF et aux autres.
Enfin, le gouvernement se focalise sur ces régimes et justifie son action par un principe d'égalité. Mais le régime agricole, géré par la MSA, la Mutualité sociale agricole, est ultra déficitaire. Or personne n'en parle. Volonté politique ou simple oubli ? Il y a incontestableme nt deux discours.
(Source : Le Nouvel Obs) Répondre | Répondre avec citation |