2) Si doter chaque individu d'un emploi digne de ce nom est économiquement inenvisagé dans la configuration actuelle (puisque l'Etat et les entreprises les suppriment ou les précarisent toujours aussi allègrement…), il faut soit créer une assurance chômage forte, soit instaurer un véritable revenu universel qui permette à chacun d'avoir le minimum pour vivre et contribuer à la bonne marche économique du pays, équivalent à 80% minimum du revenu médian. Il va sans dire que ce dispositif devra être essentiellement assumé par ceux qui s'enrichissent en détruisant ou en précarisant les emplois.
3) Enfin, pas de lutte contre la pauvreté sans lutte contre la corruption, chez nous ou dans le monde, comme le martèle à juste titre la juge Eva Joly.
Tout le reste - journées mondiales, RSA et autres formes de charité - ne sont que beaux discours et pansements sur une jambe de bois !
Nicolas Sarkozy veut réduire le nombre de pauvres de 2 millions en cinq ans (ils sont aujourd'hui 7,5 millions à vivre sous le seuil de pauvreté, soit 817 € par mois, soit 12,1% de la population française) : le connaissant, de la même façon qu'on joue avec les chiffres du chômage, il trouvera le moyen d'augmenter légèrement le revenu mensuel de ces personnes par le biais de solutions dérisoires (petits boulots) et indignes (pressions diverses, lire en commentaire), comme cela se pratique déjà sur les chômeurs aux minima sociaux, ce qui fera mécaniquement baisser les statistiques de ce seuil.
N'oublions pas que Nicolas Sarkozy est avant tout l'ami du Medef, et que le patronat n'en a que faire de créer des emplois véritables et pérennes, avec des conditions de travail et une protection sociale acceptables pour ses collaborateurs salariés. La seule chose qui leur importe c'est de se faire du fric le plus rapidement possible, que ce soit sur le dos de l'emploi, du logement, de la nourriture, de l'énergie, de la santé, de l'éducation, bref : toutes ces choses qui répondent aux besoins humains les plus élémentaires mais que le grand marché mondial érige en produits spéculatifs comme les autres, et tant pis si cela doit être au détriment du bien-être de la majorité des individus.
Vu ses accointances, inutile de s'illusionner sur une volonté sarkozyenne de lutter contre la pauvreté en France. La lutte contre le chômage s'avère déjà être une lutte contre ses victimes : celle contre la pauvreté sera du même tonneau. Par contre, pour Nicolas Sarkozy, la lutte des classes existe toujours, mais elle a simplement changé de camp. Sous sa houlette, c'est donc bec et ongles que les puissants et les riches défendent aujourd'hui leurs seuls intérêts.
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