Dans un entretien publié lundi à l'hebdomadaire allemand Focus, l'ancien coprésident exécutif du groupe aéronautique déplore les "critiques sans fondement" qui circulent à son encontre depuis la révélation, la semaine dernière, d'un délit d'initiés massif survenu entre 2005 et 2006 chez EADS. Alors que l'enquête suit son cours, Thomas Enders clame son innocence, avouant se sentir "traité comme un criminel et stigmatisé".
Qu'il se rassure : il n'est pas le seul !!! Sauf que - outre pouvoir loger, nourrir sa famille et arborer de beaux costumes - ses revenus lui permettent largement de se changer les idées (voire, de se faire prescrire des anti-dépresseurs)... Car, pour bien moins que ça, c'est la calomnie ordinaire et la suspicion permanente que doivent endurer les chômeurs de France et d'Allemagne qui, eux, pour des sommes ridicules ne souffrant aucune comparaison avec les 100 millions d'euros de plus-values dégagés dans cette opération malhonnête, sont constamment harcelés, contrôlés et criminalisés : par les administrations dont ils relèvent, par les politiques qui les fustigent, par le bon peuple qui les stigmatise ou leur entourage qui les juge, alors qu'ils sont avant tout les victimes d'actionnaires avides et de dirigeants sans scrupules.
Croyez-le, Monsieur Enders : ce n'est qu'un mauvais moment à passer et si vous êtes innocent, vous serez blanchi. On vous retrouvera à la tête d'une autre multinationale où vous seront versés de bons émoluments. Votre avenir n'est pas menacé, ni même celui de votre collègue Lagardère, contrairement à ces millions d'individus privés d'emploi et de statut social - en partie par votre faute puisque, grâce à votre incompétence, 10.000 postes doivent être sacrifiés dans votre entreprise. Les chômeurs savent au quotidien ce que vous endurez actuellement. Mais ils n'ont pour perspective que d'accepter la précarité et des salaires dévalués, au nom de la compétitivité internationale. N'attendez pas qu'ils vous plaignent car personne ne les plaint, eux.
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Noël Forgeard contre-attaque. Dans une interview au Figaro datée de ce mercredi, l’ancien coprésident exécutif d’EADS, soupçonné de délit d’initiés à l’instar de vingt autres dirigeants d’EADS et d’Airbus, clame son innocence.
«Sur le fond, je peux vous affirmer qu’il n’y a pas eu de délit d’initiés de la part des dirigeants d’Airbus ou d’EADS», affirme-t-il, précisant : «Je suis formel. En mars, quand beaucoup de cadres ont exercé leurs stock-options, les rapports transmis par Airbus ne faisaient état d’aucune perte de livraisons en 2006 et 2007 par rapport au plan de livraison connu du marché.»
A la question «Etiez-vous au courant ? (des difficultés d’Airbus, ndlr)», Noël Forgeard, qui a joué un rôle majeur dans le lancement de l’A380, répond : «Comment aurais-je pu l’être si ceux qui étaient en charge directe de l’A380 ne l’étaient pas ?» Et celui qui se présente comme un "industriel" et non un homme "âpre au gain" de dénoncer «la manière dont il est traité». «Je suis désigné comme coupable à l’homme de la rue. Pour les uns, je suis un profiteur. Pour les autres, je suis celui qui a discrédité le système des stock-options. Ma culpabilité ne fait aucun doute alors que rien n’est prouvé. Et rien ne sera prouvé car il n’y a rien.»
Noël Forgeard rappelle ainsi que le conseil d’administratio n a diligenté un audit indépendant réalisé par le cabinet Lowell’s. «Il a conclu que je n’avais commis aucune faute.»
Contraint à la démission début juillet 2006 après l’annonce d’un nouveau retard de l’A380, Noël Forgeard est devenu le symbole de l’affaire EADS. «Si je symbolise quelque chose, c’est une volonté industrielle persistante au service de mon pays plutôt qu’une mauvaise conduite dans une affaire où je n’ai pas commis de faute», répète-t-il, pointant du doigt «ceux qui colportent la rumeur et m’engluent dans un grand silence». Autrement dit les dirigeants actuels d’EADS.
(Source : 20 Minutes) Répondre | Répondre avec citation |