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Accueil Social, économie et politique Suppression drastique des contrats aidés

Suppression drastique des contrats aidés

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Cet été, le gouvernement a décidé de réduire de 30% le nombre des emplois subventionnés au second semestre 2007. Dont acte, et dans l'aveuglement le plus complet.

Dans un article du 10 juillet intitulé Coup de frein aux contrats aidés, Les Echos annonçaient la disparition de quelque 55.000 CAE (contrats d'accompagnement dans l'emploi) et CAv (contrats "d’avenir") sur les 185.000 prévus d'ici la fin de l'année dans le secteur non marchand, pour une économie de 600 millions d'euros.

Bercy motivait ces découpes par «le dynamisme de l'emploi salarié» qui «ne justifie pas de consacrer autant d'efforts qu'auparavant au traitement social du chômage»... En réalité, le ministère éprouve d'importantes difficultés à tenir ses engagements en matière de politique de l'emploi : fin juillet, il a été obligé de demander une rallonge de 1 milliard d'euros à la commission des Finances de l’Assemblée pour boucler ses missions jusqu'à la fin de l'année. Mais en guise de rallonge, c'est la suppression de l'AER (allocation équivalent retraite) qui est envisagée pour 2008, une économie estimée à… 60 millions d'euros seulement, alors que les allègements de cotisations patronales ne sont pas remis en cause bien qu'ils aient représenté plus de 20 milliards d'euros en 2007 (+ 7% par rapport à 2006) sur un budget total de 42 milliards !

Dès septembre, dans la plus parfaite opacité, il a été décidé de couper les crédits de tous les contrats aidés en direction du secteur associatif, qu'il soit caritatif, culturel ou sportif (1). Non seulement les nouveaux, mais aussi ceux en cours. C'est-à-dire que les CAE et CAv à renouveler ne le seront pas. Dégraissage et manque de personnel obligent, seules l'Education nationale et la Santé ont le droit de les maintenir. Et le secteur marchand, qui bénéficie pourtant d'un supposé «dynamisme de l'emploi salarié» est, quant à lui, épargné et peut continuer à jouir de cette aubaine...

Les contrats initiaux, de 6 à 12 mois, étaient renouvelables deux fois pour atteindre une durée maximum de 24 mois, permettant ainsi à des personnes sans qualification d'envisager une réelle formation, un réel projet professionnel, un projet social. Ce sera donc retour à la case néant pour ceux et celles qui comptaient dessus comme tremplin pour (re)mettre un pied dans le monde du travail : ils se retrouvent subitement sans rien et sans aucune perspective, condamnés à arborer l'éternelle étiquette des «trop éloignés de l'emploi» (alors qu'ici le terme approprié n'est pas "éloignés" mais plutôt écartés de l'emploi).

Supprimer les contrats aidés qui exploitent des chômeurs expérimentés et employables est une excellente chose. Les supprimer aussi drastiquement quand ils se destinent à l'insertion professionnelle et à la formation de publics en grande difficulté, ruinant ainsi des mois d'efforts, est tout bonnement scandaleux.

(1) On peut penser que, chaque fois que Nicolas Sarkozy glorifie quelque chose - mercredi, ce fut le mérite de ceux qui œuvrent dans les associations -, c'est un cadeau empoisonné : en vérité, non seulement on leur coupe les crédits pour l'emploi subventionné, mais leur on coupe aussi… les subventions tout court !

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Mis à jour ( Mardi, 23 Octobre 2007 02:33 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2007-10-23 03:28 Les centres sociaux, la SPA, les Restos du Cœur… Toutes ces associations craignent la disparition des CAE, ces emplois aidés qu'ils utilisent et qu'on retrouve également dans les mairies et l'Education nationale. Les nouvelles données par l'ANPE ne sont guère encourageantes, alors que l'hiver arrive et que l'activité de certaines associations va bientôt battre son plein…

Prenez les Restos du Cœur, l'exemple le plus frappant. La campagne d'hiver, dont on va vous rabâcher les oreilles, commencera officiellement le 3 décembre. Trente centres de distribution, 845.000 repas adultes et plus de 20.000 repas bébés distribués par an dans l'arrondissement.
Le centre nerveux de cette organisation est à Rousies. C'est là qu'arrivent les denrées, c'est de là qu'elles partent vers les centres de distribution. Le centre de Rousies fonctionne avec des bénévoles et cinq salariés pendant la campagne d'hiver. Tous embauchés grâce aux emplois aidés.
Cette année, trois personnes ont déjà eu leurs contrats (des CAE, contrats d'accompagnement dans l'emploi). Pour les deux autres, c'est l'inquiétude. Bernard Rousies, le président des Restos Sambre-Avesnois, tente en vain, depuis plusieurs semaines, d'en savoir plus. Dernière réponse donnée : écrire une lettre argumentée. Et espérer. «Les communes viennent enlever leurs colis dès 8 heures, explique Bernard Rousies. À un bénévole, on ne peut pas lui demander d'être là si tôt, chaque jour, pendant dix-sept semaines.»

Non loin de là, à la SPA de Maubeuge, c'est la même inquiétude. La structure compte cinq employés, dont trois en CAE. La fourrière du lundi au samedi, le refuge, tout ça demande des bras. «On dépend des dons», rappelle la présidente Annie Boucniaux. La SPA de Maubeuge a déjà fait l'effort de titulariser deux personnes. C'est le maximum qu'elle puisse faire. Et si elle ne dispose plus de contrats aidés, «le ramassage de la fourrière ne sera plus fait chaque jour», prévoit Annie Boucniaux. Et pourtant, «on est quasiment assimilé à un service public : les communes sont obligées de ramasser les animaux errants». Puis de les confier à la SPA…

«Il y a eu effectivement des mesures de priorité pour le renouvellement des CAE», admet Jean-Paul Demailly, à l'ANPE. Mais «le ministère a abondé une nouvelle enveloppe pour assurer en 2007 le renouvellement des contrats», rassure-t-il. Sauf que désormais, les critères sont plus stricts. «L'an prochain, le nombre des contrats va tenir compte de l'amélioration du marché du travail. Il y aura une baisse, d'environ 12%», soit autant que la baisse prévue de demandeurs d'emploi. De plus, il sera «tenu compte des efforts pour reclasser la personne sur le secteur marchand», avec «un recentrage sur les publics les plus en difficulté. Ce sera au cas par cas, en sachant que des priorités ont été fixées». En clair, l'administration n'accordera plus si aisément ces contrats. Aux associations de prouver qu'elles en ont vraiment besoin, quoi. Ça va leur faire plaisir…

(Source : La Voix du Nord)
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0 # tristesir 2007-10-23 09:12
à des personnes sans qualification d'envisager une réelle formation, un réel projet professionnel, un projet social.

Un projet professionnel qui va durer 24 mois au maximum, le temps d'aller jusqu'au bout de son CAE, son contrat d'avenir et de se retrouver, bien souvent, au même point. Qui veut d'un "avenir" de deux ans?

Et j'apprends que les restos du coeur ont aussi leur CAE. Pourquoi devrais je être étonné dans cette ère de cynisme généralisé? Des pauvres qui servent d'autres pauvres pour un salaire de misère en attendant de rejoindre finalement les queues interminables dans le froid pour obtenir une maigre pitance.
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0 # nasra 2007-10-24 10:30 une réelle formation… sans budget pour la mettre en place, la "réelle" formation est plutôt inexistante. Répondre | Répondre avec citation |
 

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