Actu Chômage

samedi
22 février
Taille du texte
  • Agrandir la taille du texte
  • Taille du texte par defaut
  • Diminuer la taille du texte
Accueil Social, économie et politique «Écologie de salon» contre «khmers verts»

«Écologie de salon» contre «khmers verts»

Envoyer Imprimer
Hier soir, lors d'un débat d'actualité sur BFM-TV à propos du «Grenelle» de l'environnement, on découvre par la bouche de François Lenglet, directeur de la rédaction d'Enjeux-Les Echos, le terme méprisant de «khmers verts» adressé aux écologistes qui prônent une baisse significative de notre consommation.

Un terme choquant que l'on retrouve effectivement sur le net, émanant des chasseurs qui se revendiquent plus écologistes que les écolos, ou d'un brave chauffeur-livreur qui traite le Maire de Paris d’«émule de Pol Pot» dans ses maladroites actions en faveur de l'environnement dans la capitale. Selon lui, ces «khmers verts» seraient «reconnaissables à leur intégrisme forcené envers toute liberté individuelle» : celle qui donne le droit de polluer et de détruire la nature au nom de la performance économique ou du plaisir personnel ?

Opium du peuple. Pour le journaliste François Lenglet, il n'est pas question de toucher au consumérisme. En bon écologiste de salon, il estime que les négociations sur l'environnement doivent contribuer à le modifier, lui ouvrir de nouvelles perspectives, mais certainement pas à le diminuer !

Car c'est bien connu : consommer est l'opium du peuple et il ne faut pas l'en priver, sous peine qu'il s'intéresse enfin à des choses plus fondamentales comme les injustices sociales, la pauvreté, la corruption des élites... Ainsi, le salarié harassé trouve sa récompense en déambulant le dimanche dans des centres commerciaux où, servi par des Smicards qui n'ont pas d'autre choix que travailler ce jour-là, il achètera, pour suivre la coupe du monde de rugby, son téléviseur à écran plat qui consomme trois à quatre fois plus d'énergie que les anciens modèles, qui étaient d'ailleurs trois fois moins chers... Sorti du boulot, dans les transports en commun, il éprouvera une fierté identitaire à manipuler compulsivement son téléphone portable, petit appareil chic et fragile dont la durée de vie est très courte et dont les appels coûtent trois fois plus chers que sur les téléphones fixes (après, il s'étonnera d'avoir des fins de mois difficiles !)... L'important étant bien de s'illusionner sur son appartenance à une même tribu occidentale, opulente, "libre" et triomphante, qui croit qu'avoir compense la difficulté d'être.

Droits de l'Homme. «Khmers verts» ? Quel retournement sémantique des plus injustes envers tous les écologistes «historiques» qui nous alertent depuis plus de trente ans sur l'avenir de notre planète ! Que n'ont-ils pas entendu (et attendu) ?
Outre les désastres en cours sur la faune et la flore, quel mépris pour l'humanité alors que, rappelons-le, juste avant les élections la LDH avait fait son palmarès des présidentiables et, sur la base d'un questionnaire évaluant leur attachement aux droits de l'Homme ainsi qu'à la démocratie et la citoyenneté, elle avait estimé que le programme du candidat Sarkozy était le plus mauvais et celui de Dominique Voynet… le meilleur. Contre toute attente, c'est le pire que la "patrie des Droits de l'Homme" a élu, tandis que les écologistes restent des éternels Cassandre à discréditer.

Insulte. «Khmers verts» ? Que dire de ceux qui, à longueur d'année, pratiquent la décroissance malgré eux ? Une mesure «khmer» plutôt intelligente consisterait à obliger tous les nantis à expérimenter le dénuement ne serait-ce qu'un trimestre dans leur existence, pour qu'ils sachent d'une part ce que c'est et réalisent aussi que, finalement, l'accumulation de produits et le gaspillage, ce n'est pas ce qui donne son sens à la vie. On sait bien que les pauvres de la planète ne sont ni ceux qui la polluent, ni ceux qui bénéficient des "bienfaits de la mondialisation". Ces «khmers»-là n'ont ni voix, ni armes, et la violence qu'on leur impose est, par contre, une vraie bombe à retardement.

Pendant que la planète brûle ou se noie, notre «Grenelle» de l'environnement - un mot à la mode emprunté à… Mai 68 - n'est qu'une vaste tartufferie entre riches, une opération de communication parmi tant d'autres (cf. les conférences bidons sur les salaires et le pouvoir d'achat, ou l'extinction des lumières de 19h55 à 20h), qui arrive bien trop tard et, pour d'immuables raisons mercantiles aussi irresponsables qu'égoïstes, ne sera jamais à la hauteur des enjeux. Dans ces conditions, avec ce qu'on leur laisse, on se demande quels types de «khmers» nos enfants deviendront.

SH

Lire aussi :
Articles les plus récents :
Articles les plus anciens :

Mis à jour ( Mercredi, 06 Avril 2011 21:36 )  

Commentaires 

 
0 # superuser 2007-10-25 16:50 Si la défense de l'environnement et la lutte contre le réchauffement climatique ont été hissées au rang de priorités par Nicolas Sarkozy, l'écologie aura été pour le président français une vocation tardive.

M. Sarkozy entend illustrer son engagement en clôturant jeudi par un discours solennel le sommet national sur l'environnement censé lancer une "révolution verte" en France. Il est pourtant loin d'avoir bâti son image sur ce thème, préférant par exemple mettre l'accent sur la sécurité ou la "valeur travail" pour être élu en mai dernier.

Pendant longtemps, "il n'en parlait pas", admet l'ancien ministre de l'écologie Serge Lepeltier. "On ne peut pas dire de lui qu'il a une sensibilité environnemental e", renchérit Corinne Lepage, autre ex-ministre de l'environnement dans un gouvernement de droite. Durant la campagne électorale, son programme est loin d'être considéré comme "écologique". L'Alliance pour la planète, une coalition d'associations écologistes, ne lui octroie que 8,5 sur 20 contre 16 sur 20 à celui de sa rivale socialiste Ségolène Royal. Pourtant, pour Serge Lepeltier, "l'acte de naissance d'un vrai discours" environnemental de Nicolas Sarkozy remonte en fait à octobre 2005. A l'occasion d'une convention de son parti UMP, le futur candidat appelle la droite à "renouveler en profondeur sa perception de l'écologie".

Un homme va jouer un rôle important dans le changement d'attitude de M. Sarkozy : Nicolas Hulot, écologiste et animateur de télévision, très populaire en France, qui envisagera un temps de se présenter à la présidentielle. Interpellé par Nicolas Hulot, qui a aussi conseillé l'ancien président Jacques Chirac, qui aimait ce jeune casse-cou devenu écologiste, M. Sarkozy passe un cap en proposant en novembre 2006 la création d'un "grand ministère" dédié à ces questions. Il refuse toutefois l'idée de la création d'un poste de vice-Premier ministre.
Dans la foulée, Nicolas Sarkozy signe le "Pacte écologique" - une série d'engagements pour la défense de l'environnement - de Nicolas Hulot. Et c'est lors d'une rencontre avec lui, en mars 2007, qu'il lance le projet de sommet sur l'écologie, baptisé "Grenelle de l'environnement" en référence aux accords sociaux historiques signés en France en mai 1968.

Le soir de son élection, M. Sarkozy mentionne que la lutte contre le réchauffement climatique sera une des priorités de la diplomatie française. Après son investiture, il créé un "super ministère" de l'Ecologie dont le portefeuille sera attribué à un "poids-lourd", l'ancien Premier ministre Alain Juppé - qui devra démissionner après sa défaite aux législatives - puis à Jean-Louis Borloo, avec rang de ministre d'Etat.

Il ouvre ce chantier auquel sont associées les ONG, qui surmontent leurs réticences pour tenter cette expérience unique.

Aux yeux des associations, le président doit encore faire ses preuves. Elles lui reprochent en particulier d'avoir jusque là défendu sans relâche l'énergie nucléaire, comme devant l'Assemblée générale des Nations unies en septembre où il proclamait que la France est "prête à aider tout pays" à se doter du nucléaire civil.

(Source : 20 Minutes)
Répondre | Répondre avec citation |
 
 
0 # tristesir 2007-10-26 02:26 Et le reseau "sortir du nucleaire" n'était pas invité au "Grenelle de l'environnement"
Pourtant le nucleaire est tres polluant, il produit des dechets dont on ne sait que faire et qui sont une menace pour les generations futures, un heritage mortel pour nos descendants. Et nous ne sommes pas à l'abri d'un incident nucleaire majeur de type Tchernobyl qui rendrait inhabitable une partie (ou la totalité) de notre pays pour des centaines, des milliers d'années (sans compter les victimes de ce type de catastrophe).
Si je devais parier sur la façon dont on crevera, je ne parierais pas que ce sera de soif ou de chaud, ou meme de froid mais plutot irradié !
Répondre | Répondre avec citation |
 

Votre avis ?

La France pourrait s’engager plus intensément contre la Russie. Qu’en pensez-vous ?
 

Zoom sur…

 

L'ASSOCIATION

Présentation de l'association et de sa charte qui encadre nos actions et engagements depuis 2004.

 

ADHÉRER !

Soutenir notre action ==> Si vous souhaitez adhérer à l’association, vous pouvez le faire par mail ou par écrit en copiant-collant le bulletin d’adhésion ci-dessous, en le remplissant et en...

 

LES FONDATEURS

En 2004, une dizaine de personnes contribuèrent au lancement de l'association. Elles furent plusieurs centaines à s'investir parfois au quotidien ces 16 dernières années. L'aventure se pou...