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Service civique obligatoire : le sous-emploi au nom de la citoyenneté

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C'est le secrétaire d'Etat aux Sports Bernard Laporte, dans un entretien aux Dernières Nouvelles d'Alsace, qui envisage - hélas - de le ressortir du placard...

«On pourrait imaginer, par exemple, la mise en place d'un service civique de 100 heures obligatoires qui permettrait de mobiliser les énergies des jeunes de 18 à 25 ans pour les clubs et les associations», dit-il. Le caractère facultatif ou obligatoire d'un éventuel service civil (ou civique) n'ayant pas encore été décidé par le gouvernement, Bernard Laporte déclare «à titre personnel» que «le caractère obligatoire paraît plus pertinent».

Et c'est bien là le problème : le principe d'obligation rejoint le discours sécuritaire ambiant, mâtiné de paternalisme étatique face à une jeunesse égoïste, destructurée ou délinquante qu'il faut discipliner et remettre dans le droit chemin. Or, pour donner un sentiment de citoyenneté aux jeunes, il ne suffit par de les obliger mais de les convaincre ! Non seulement le principe du volontariat est bafoué puisqu'ils n'auront pas le choix d'effectuer leur "service" où ils le souhaitent, mais, surtout, sous couvert d'initiation au civisme, le SCO entérine le principe du travail gratuit pour des milliers de jeunes (750.000 chaque année) qui préfèreraient avoir un véritable emploi, seul levier valable qui leur permette de s'intégrer réellement dans la société et d'éprouver enfin ce sentiment de citoyenneté qu'ils décideront ensuite de cultiver.

Pour la plupart des jeunes, les stages à répétition, la précarité et le chômage sont le lot commun. L'indépendance - avoir un foyer, fonder une famille - est un même rêve qu'ils caressent de plus en plus longtemps, et la justice sociale un mirage. Sous des prétextes aussi "nobles" qu’hypocrites, le SCO - cette version soft du service national, qui séduit la frange conservatrice de la population et de la classe politique, gauche et droite confondues, tous incapables de se saisir des raisons socio-économiques qui conditionnent le présent et l'avenir de notre jeunesse - n'est qu'une voie de garage supplémentaire qui va la contraindre, une fois de plus, à n'être que de la main-d'œuvre pas chère avec un statut de sous-emploi. Finalement, la seule "discipline" qu'on veut lui imposer est celle… du marché.

Est-ce ainsi que l'on va inculquer aux jeunes les valeurs de la République ? Nous en doutons.

A (re)lire : • Service civique obligatoire, une bonne idée ?
Non au service civique obligatoire par Myriam Alderton, présidente de l'AEDVC - Association pour l'étude et le développement du volontariat civil.

Plus d'infos : Non-au-sco.com


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