D'autant plus que, pour le député UMP des Bouches-du-Rhône Dominique Tian, cette «nouvelle taxe qui frappe l'appareil productif dans un contexte de crise financière systémique, de récession au sein de l'économie réelle et de poussée de l'inflation qui obère le pouvoir d'achat» pourrait, selon lui, avoir «un impact négatif en matière d'emploi»...
Le projet est donc suspendu. Les députés de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée ont supprimé hier soir l'article instaurant cette mesure lors de l'examen préliminaire du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui aurait elle aussi assumé une partie de son coût, puisque la fameuse prime de 200 € devait être «exonérée de charges sociales et fiscales». Même si le projet doit encore faire l'objet d'un vote en séance publique la semaine prochaine, ce ne serait vendre la peau de l'ours que de dire que c'est cuit.
Pure démagogie
Quand, face à la flambée des prix de l'essence, le gouvernement avait émis l'idée d'une contribution des employeurs envers leurs salariés, habituellement non défrayés et contraints d'utiliser leur véhicule personnel en l'absence de transports collectifs ou du fait d'horaires atypiques, son aspect «facultatif» nous avait déjà fait ricaner : c'était un effet d'annonce à échec garanti !
Qu'un député UMP déclare avec cynisme «qu'il vaut mieux privilégier le salaire direct» alors que, depuis un quart de siècle, le déséquilibre entre les revenus du travail et ceux du capital n'a cessé de croître et que la politique menée par son parti a creusé davantage le fossé, la question des rémunérations est donc, plus que jamais, d'actualité... Alors que des milliards sont débloqués pour sauver les requins de la finance, un rattrapage s'impose ! A quand une grève générale du salariat — comme en 1968 — pour les forcer à rendre ce qu'ils nous ont volé et obtenir enfin des revalorisations de salaires conséquentes ?
DERNIÈRE MINUTE => Pas fou le Fillon ! Par souci de «solidarité» (car maintenant il s'en soucie, mais on sait que c'est surtout pour maintenir un semblant de paix sociale), le premier ministre déclare que son gouvernement est «tout à fait décidé» à mettre en place l'aide aux transports qu'il avait promise : Lire en commentaire...
Articles les plus récents :
- 28/10/2008 17:16 - Sarko à Rethel : du vent, rien que du vent
- 24/10/2008 03:37 - Le RSA fait des vagues au Sénat
- 24/10/2008 01:54 - Gel de la taxe professionnelle : la crise a bon dos !
- 23/10/2008 20:29 - L'aide au permis de conduire pour les chômeurs
- 22/10/2008 18:35 - Roux de Bézieux et «le chômage de masse»
Articles les plus anciens :
- 22/10/2008 13:38 - SRU : Boutin recalée au Sénat
- 20/10/2008 23:50 - Paris : les impôts locaux vont flamber en 2009
- 19/10/2008 05:40 - Chômage et seniors : la dernière de Xavier Bertrand
- 18/10/2008 19:06 - Fraude aux prestations sociales : la Dordogne attaque
- 18/10/2008 16:38 - Pour le Medef, l'aide de l'État doit rester temporaire
Commentaires
"Le gouvernement est tout à fait décidé à faire respecter cet engagement que nous avons pris devant les partenaires sociaux et qui est par ailleurs parfaitement conforme au Grenelle de l'environnement", a déclaré le Premier ministre devant les parlementaires de la majorité reçus à Matignon. A travers cette prime, il s'agit aussi "d'encourager nos concitoyens à aller vers les transports collectifs".
"La crise ne demande pas moins de solidarité mais au contraire plus de solidarité. C'est pour ça que nous voulons que l'aide aux transports soit mise en place", a-t-il insisté.
"Lorsqu'on constate que, parce qu'on habite en région parisienne, on a le droit de voir son abonnement aux transports collectifs pris en charge, mais quand on habite dans une autre région de France on n'a pas le droit, c'est une situation qu'on ne peut pas accepter", a-t-il souligné.
La gauche et les syndicats ont protesté mercredi après la suppression par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale de la généralisation de la prime transports. La commission, réunie mardi soir pour examiner les amendements au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), a supprimé l'article 18 du texte en adoptant deux amendements identiques déposés par les députés UMP Pierre Méhaignerie, Yves Bur et Dominique Tian. Ces derniers estiment que "le dispositif proposé ne se justifie pas ou plus en particulier parce qu'il vaut mieux privilégier le salaire direct et que les prix du pétrole ont baissé". Reprenant les arguments du patronat, farouchement opposé à cette mesure, ils font valoir que la prime transport "va impacter (sic) la compétitivité des entreprises" dans le contexte actuel de crise financière et de récession économique.
L'article 18 du PLFSS reprend les mesures annoncées en septembre par le gouvernement pour généraliser la prime transports. Il généralise à l'ensemble des salariés le système en vigueur depuis 1982 en Ile-de-France, qui oblige les entreprises à prendre en charge la moitié de l'abonnement mensuel de leurs salariés aux transports en commun. Le texte prévoit également le versement par les entreprises d'une prime de 200 € par an aux salariés obligés de prendre leur voiture pour aller travailler. Cette prime serait toutefois facultative.
L'adoption de cet amendement en commission a fait bondir les syndicats, qui avaient déjà demandé en vain au gouvernement un système obligatoire pour les entreprises. Dans un communiqué, Force Ouvrière a dénoncé "une véritable provocation et un mépris des salariés et de leurs conditions de vie". La majorité "fait délibérément le choix de soutenir certaines organisations patronales". La confédération syndicale "demande au gouvernement de préciser très rapidement sa position sur la prime transport".
"Avec ce geste, sans doute bien incité par le gouvernement, les députés membres de cette commission s'affirment clairement du côté du système financier, sur le dos des salariés", a réagi de son côté le CGT dans un communiqué.
Pour le PS, "les deux prétextes avancés par la majorité sont plus que fallacieux et irrecevables. D'une part, le recul du prix du pétrole, peu répercuté à la pompe, ne peut constituer un argument. D'autre part, prétendre que cette prime engendrerait une stagnation des salaires constitue un véritable mensonge et une provocation à l'égard des salariés".
Le PLFSS sera débattu la semaine prochaine dans l'hémicycle.
(Source : Le Nouvel Obs) Répondre | Répondre avec citation |
Une prime facultative ou rien c'est pareil…
OUI, les prix du pétrole ont baissés, mais pas l'essence à la pompe:
retrouvez donc un vieux ticket de 2007 quand le pétrole était à 70 $ et comparez! Répondre | Répondre avec citation |