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Comme il n'y a rien à ajouter et qu'il vaut mieux profiter du beau temps, vu que le pire est à venir, passons tout de suite à notre décryptage mensuel de la dernière note de la Dares/Pôle Emploi...
Catégorie A (chômeurs officiels, sans activité aucune) : +23.700
Ils sont 2.945.800 en métropole, 3.188.800 avec les DOM.
Progression annuelle : +7,8% en métropole, +7,5% en France
Du côté des chômeurs qui restent inscrits tout en exerçant des petits boulots, faute d'emplois véritables, on note une augmentation de l'activité précaire et surtout très précaire :
Catégorie B (chômeurs en activité réduite inférieure à 78h/mois) : +19.300
Ils sont 590.900 en France métropolitaine.
Progression annuelle : +7,7%
Catégorie C (chômeurs en activité réduite supérieure à 78h/mois) : +5.400
Ils sont 858.800 en France métropolitaine.
Progression annuelle : +3,6%
Au total, le nombre des inscrits en catégories ABC — c'est-à-dire l'ensemble des demandeurs d'emploi «tenus d'accomplir des actes positifs de recherche» — a crû de 48.400 en métropole (contre +28.600 le mois dernier).
Ils sont désormais 4.395.500 en France métropolitaine, et 4.670.900 avec les DOM (+49.900 !).
La hausse annuelle s'élève à 6,9%.
Du côté des chômeurs «non disponibles», on note un repli des voies de garage les concernant. Les prestations occupationnelles et les contrats aidés ne font visiblement plus recette :
Catégorie D (chômeurs non disponibles car en arrêt maladie ou en maternité, en stage, formation ou convention de reclassement) : -5.600
Ils sont 242.300 en France métropolitaine.
Variation annuelle : +1,8%
Catégorie E (chômeurs non disponibles car en contrat aidé) : -1.200
Toujours en France métropolitaine, ils sont 363.800 ainsi occupés.
Variation annuelle : +3,8%
Au total, fin juin 2012, toutes catégories confondues (ABCDE), le nombre de chômeurs inscrits à Pôle Emploi en métropole s'élève à 5.001.600 (+41.600 personnes sur un mois et +6,4% sur un an). Avec les DOM, on arrive à 5.300.100, soit 42.900 personnes en plus par rapport à mai.
A ces 5.300.100 inscrits, il convient d'ajouter les 118.400 "seniors" indemnisés de métropole (chiffre non précisé pour les DOM) bénéficiant toujours d'une dispense de recherche d'emploi, non catégorisés.
Ainsi, on dépasse 5,4 millions.
L'ancienneté moyenne des inscrits des catégories ABC de métropole se stabilise dans son triste record à 468 jours (contre 450 il y a un an), soit plus de 15 mois. Même chose pour la moyenne d'inscription des sortants, stable à 257 jours (258 le mois dernier, 251 il y a un an).
Du côté des chômeurs de longue durée, ils sont désormais 1.684.600 rien que dans les catégories ABC de métropole (+2.800 en un mois), 1.824.800 avec les DOM, auxquels on peut rajouter les 363.000 chômeurs de catégorie E et les 118.000 seniors en DRE. Ainsi le volume des "DELD" — comme on les appelle — dépasse toujours 40% de l'ensemble des inscrits à Pôle Emploi.
En glissement annuel, le volume des inscrits depuis plus d'un an a augmenté de 7,7%. Celui des inscrits depuis plus de 3 ans — enkystés dans la crise depuis 2009 — s'élève à +21,6%.
Parmi eux, toutes catégories confondues, 725.600 perçoivent le RSA (+8,3% sur un an) et 346.400 perçoivent l'ASS (chiffres Unedic d'avril, +4,7% sur un an). Ces personnes survivent donc avec 15 € par jour. Les nouveaux chômeurs se rajoutent aux anciens devenus miséreux.
Du côté des seniors, les inscriptions de chômeurs de plus de 50 ans dans les catégories ABC de métropole se poursuivent : +13.300 par rapport à mai.
Ils sont 915.400 dont plus de la moitié (475.300) sont des femmes.
Progression annuelle : +14,6% (et +15,9% pour les seniors de catégorie A, sans aucune activité).
En comparaison, les moins de 25 ans sont 661.800 (+5,1% sur l'année).
A noter que, depuis 2008, le nombre des chômeurs de plus de 55 ans a augmenté de 84% contre 30% pour les moins de 55 ans, rappelle la Dares, soulignant que 60% des 55-64 ans sont sur le carreau depuis un an et davantage.
Du côté des sorties, on note une reprise des «cessations d'inscriptions pour défaut d'actualisation» : +3.000 pour un total de 201.600 (+6,1% sur un an). Même chose avec les radiations administratives : +2.400 pour un total de 43.100, en progression de 11,4% sur un an. Légère recul des «autres cas» : -1.800 pour un total de 50.400, en recul de 11,7% sur un an.
Ces trois motifs représentent près de 64% du volume des sorties. En comparaison, les reprises d'emploi déclarées n'en pèsent que 20% (-4,7% sur l'année).
Du côté des entrées, les fins de CDD et de mission d'intérim restent prépondérantes : à elles deux, elles représentent près du tiers des motifs. La progression annuelle des fins de mission d'intérim est forte (+10,2%), tandis que celle des fins de CDD est plus modérée (+2,3%). On attend la future taxation des emplois précaires annoncée par Jean-Marc Ayrault, une surcotisation chômage qui ferait du bien aux finances de l'Unedic.
Du côté des offres, c'est toujours la dèche. En juin, Pôle Emploi n'en a collecté que 265.400. Quant au compteur d'offres en ligne du site pole-emploi.fr, il en affiche bravement 193.521...
Amis chômeurs, carpe diem !
Si vous angoissez, parcourez ce dossier qui vous aidera peut-être à voir les choses autrement.
SH
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Commentaires
Mieux vaut un Sapin réaliste qu'un Bertrand ou une Lagarde (quand elle était à l'Économie) qui racontent n'importe quoi. Tous deux adeptes de la Méthode Scoué (!) inspirée par Sarkozy accroché comme un morpion à un poil de cul (ce n'est pas distingué, j'assume) à son "travailler plus pour gagner plus".
Pauvres Imbéciles !
Ils ont laissé aux Socialos une France dans un état pitoyable.
Et on va voir ce que l'on va voir dans les mois à venir où la vague des licenciements va enfler à mesure que la récession s'installe.
C'est quand même insensé qu'une bande d'hurluberlus comme nous anticipe les événement plus sûrement que les crânes d'œuf des cabinets ministériels.
Tout semble tellement écrit d'avance qu'on n'a pas besoin de sortir de Polytechnique ou d'HEC pour voir venir ce qui se dessine à l'horizon depuis 2008.
Putain, ça fait 4 ans !
Et sur le fond, rien ne change. On continue à nous vendre la consommation comme moteur de croissance alors que c'est un moteur à importations, à déficits commerciaux, à creusement de la dette.
Insensé, je vous dis.
Mais nous ne sommes pas des crânes d'œuf (pas encore), donc nos appréciations de la situation ne comptent pas.
Laissons les "grands de ce monde" décider pour les "petits". Ils savent prendre les bonnes décisions… qui nous mènent droit dans le mur.
Au moins, là, on sait où on va !
Ça rassure ! Répondre | Répondre avec citation |
www.latribune.fr/actualites/economie/france/20120725trib000710879/la-methode-sapin-pour-freiner-la-hausse-du-chomage.html
Toujours les mêmes rustines : 80.000 contrats aidés supplémentaires , puis le "contrat de génération" et le "contrat d'avenir"…
Par contre, il faudra suivre de très près les négociations sur "l'adaptation des entreprises et la lutte contre la précarité". Une réforme sur les règles du code du travail régissant les contrats se profile à l'horizon… Que cachera-t-elle ? De même, les procédures de licenciement économique seront revues "afin de les sécuriser et de les raccourcir, ce qui est autant dans l'intérêt des entreprises que dans celui des salariés" (en Espagne, ils les ont amplement facilités et réduit drastiquement l'indemnité légale des licenciés)…
A suivre également la prochaine réforme du financement de la protection sociale. Répondre | Répondre avec citation |
Les CUI, on sait ce que c'est : vosdroits.service-public.fr/F21006.xhtml
Les CUI ont remplacé un maquis d'emplois aidés divers et variés comme le CES, le CJE, le CEC, le CI-RMA… ou le contrat d'avenir (CAv) de Jean-Louis Borloo.
Les CUI n'ont plus que deux champs d'application : CAE pour le secteur public, et CIE pour le privé.
Ici, une petite histoire des contrats aidés :
lexpansion.lexpress.fr/economie/ces-contrats-aides-qui-servent-mal-l-emploi_25140.html
Les contrats d'avenir selon Michel Sapin sont des emplois aidés réservés aux jeunes. Leur durée sera de 3 ans (au lieu de 6 à 24 mois selon le bon vouloir de l'employeur pour les CUI), ce qui est quand même plus sérieux.
Le principe est le même : c'est l'Etat qui paie pour que des employeurs fassent travailler des gens à moindre frais. C'est de l'emploi sous perfusion.
Comme pour la finance, il faut les réguler : les encadrer et les conditionner avec fermeté (formation, pérennisation…) afin qu'ils soient vraiment un outil de retour à l'emploi et non une aubaine de plus pour des employeurs véreux, et un boulot jetable et merdique de plus pour les chômeurs.
Mais, comme pour la finance, ces emplois ont toujours été créés dans la plus grande négligence, exemptés de contreparties et de dispositifs de contrôle réels. Ces contrats sont devenus des outils supplémentaires de dévalorisation du travail. Répondre | Répondre avec citation |
Et, le pire est à venir… Mais dommage que nulle solution ne soit esquissée. Pas un mot sur la nécessaire, indispensable, incontournable, …réductio n du temps de travail !
Les gains de productivité sont accaparés par les actionnaires, ça ne peut plus durer… La valeur travail fait encore des ravages et d'innombrables misères…
Travailler (beaucoup) moins, travailler tous et travailler mieux, c'est une (diificile) stratégie réellement anticapitaliste . Nul besoin d'avoir lu la totalité de K.Marx pour le saisir !
Ceci dit, le site demeure fort utile. Encouragements.
A.-R.V. Répondre | Répondre avec citation |
www.actuchomage.org/2011010713782/Social-economie-et-politique/semaine-de-4-jours-le-debat-doit-reprendre-ou-plutot-commencer.html
C'est sûr, il faut la remettre sur le tapis. Car je doute que ce nouveau gouvernement, héritier de ses 35 heures mal fagotées, ose remettre le couvert et aller plus loin cette fois-ci. Nous nous y emploierons.
Autre solution encore plus "utopique", le revenu universel. De cela nous avions beaucoup parlé ces derniers temps :
www.actuchomage.org/Les-dossiers/le-revenu-universel-dans-tous-ses-etats-ou-presque.html
Hélas, l'audace en politique est déjà rare. En période de crise, c'est pire : tout le monde est tétanisé. Il faut vraiment descendre très bas pour que surgissent enfin des solutions radicales.
Hélas, pour l'instant, cette radicalité se situe plutôt du côté de nos fossoyeurs : eux n'en loupent pas une pour nous pousser définitivement dans le trou. Le rapport de force est clairement en défaveur du bon sens, de l'humain et de l'intérêt général.
Mais, comme toujours, le vent finira par tourner. En attendant, il faut continuer de prêcher dans le désert jusqu'à ce que la mayonnaise prenne enfin.
SH Répondre | Répondre avec citation |
Faudra corriger ta conclusion ! ;-)
"En attendant, il faut continuer de prêcher dans le désert jusqu'à ce que la harissa prenne enfin". Répondre | Répondre avec citation |