Voici ce que dit le document de 4 pages que vous pouvez télécharger ici en pdf :
«L’indicateur conjoncturel de durée au chômage (ICDC) est un nouvel outil proposé par Pôle emploi dans le but de synthétiser l’incidence de la conjoncture économique sur l’état du marché du travail, et les opportunités qu’il offre pour trouver rapidement un emploi. Il consiste à évaluer la durée moyenne de chômage d’une cohorte fictive de demandeurs d’emplois qui connaîtraient durant toute leur période de chômage les mêmes conditions sur le marché du travail que celles du trimestre considéré. Les résultats détaillés de cet indicateur feront l’objet d’une publication trimestrielle.
L’ICDC présente l’intérêt de refléter très rapidement les modifications de la conjoncture économique. À titre d’illustration, il a très fortement augmenté dès l’éclatement de la crise économique en 2008 : à son plus bas niveau au 1er trimestre 2007 avec une durée attendue de 7,5 mois, il avoisine les 12 mois au 2e trimestre 2009. Depuis, la persistance d’un niveau de chômage élevé n’a pas permis à cet indicateur de baisser. Avec le repli de la croissance depuis le 2e trimestre 2011, il atteint un nouveau pic au 4e trimestre 2011, à 359 jours.»
359 jours soit 12 mois, c'est une moyenne : on peut donc considérer que, parmi ceux qui s'inscrivent en ce moment à Pôle Emploi, un sur deux deviendra chômeur de longue durée.
Pour les chômeurs de 50 ans et plus, l'ICDC est nettement plus élevé, atteignant 560 jours pour les hommes et jusqu'à 650 jours pour les femmes ! Une catastrophe qui devrait s'amplifier avec cette nouvelle phase de la crise qui s'amorce et son cortège de licenciements massifs annoncés. D'ici la fin de l'année, la durée moyenne au chômage va encore s'allonger.
Ainsi, inexorablement, les nouveaux chômeurs se rajoutent aux anciens, sachant que plus l'on tarde à retrouver un emploi, plus les recruteurs vous jugent "inemployable"... Fin mai, toutes catégories confondues, Pôle Emploi comptait déjà quelque 2,2 millions de chômeurs de longue/très longue durée, tandis que l'ancienneté moyenne d'inscription des catégories ABC s'élevait à 468 jours, soit 15 mois. Parmi eux, arrivés en fin de droits et survivant avec moins de 16 € par jour, 733.400 inscrits percevaient le RSA (+7,2% sur un an) et 345.300 l'ASS (+4,7% sur un an) ; sans compter la nébuleuse de ceux qui, n'ayant droit à aucune allocation de remplacement parce que leur conjoint(e) travaille, ne voient plus l'utilité de pointer.
Enfin, le document de Pôle Emploi nous rappelle qu'«entre 2001 et 2004, l’économie française a connu une période de croissance économique sans création nette d’emplois». C'était le fameux "retournement conjoncturel 2001-2003" qui, en deux ans, avait mis au chômage quelque 450.000 personnes. Résultat, fin 2003, le solde des créations nettes était historiquement négatif (-73.000) et le taux de chômage s'élevait déjà à 10,1%. Comme quoi les crises se suivent et, souvent, se ressemblent...
SH
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