Ils sont entrés dans le vif du sujet. À l’issue de la première réunion de négociation sur la modernisation du marché du travail, les partenaires sociaux ont évoqué hier une séance «studieuse», selon Marcel Grignard (CFDT). Syndicats et patronat savent que parvenir à un consensus sur des sujets aussi essentiels que l’emploi des jeunes, le contrat de travail, le licenciement ou encore le retour à l’emploi sera «très difficile». D’autant plus que, sans accord à la fin de l’année, le gouvernement menace de légiférer.
Les trois organisations patronales (MEDEF, CGPME, UPA) veulent obtenir les coudées franches pour licencier plus facilement. Les syndicats ne présentent pas, pour l’heure, de front uni. Mais ils revendiquent tous que cette négociation soit l’occasion de faire reculer la précarité, de créer des droits qui sécurisent les parcours professionnels tout au long de la vie.
Hier, la méthode de travail a donné lieu au premier cafouillage. Jusqu’alors, le principe était arrêté que chaque réunion soit préparée à partir de la synthèse de la précédente, ce qui, selon Maryse Dumas (CGT), avait «l’avantage de mettre tout le monde sur un pied d’égalité». Mais le MEDEF a revendiqué - et gagné - le retour à une manière plus classique de procéder : chaque réunion sera préparée par un texte du patronat, que les syndicats devront ou non amender. «On négocie mieux à partir d’un texte écrit», a justifié Denis Gautier-Sauvagnac.
Les complications risquent donc de pointer leur nez dès vendredi prochain, puisque les partenaires sociaux ont choisi de se pencher sur «l’entrée dans l’emploi». La note du patronat va «poser la question du contrat de travail pour regarder quels sont les contrats les plus favorables à l’embauche», a indiqué le représentant du MEDEF. Dans ce cadre, il sera question de «la période d’essai qui n’est pas appropriée», a-t-il ajouté. Les employeurs ne sont pas très favorables au contrat unique parce qu’ils veulent garder des contrats courts. Ils plébiscitent en revanche une période d’essai longue.
Les syndicats préfèrent, comme l’a rappelé Stéphane Lardy (FO), «redonner toute sa place au contrat à durée indéterminée». C’est aussi la demande prioritaire de la CGT, qui veut aussi poser la question de la «mise en adéquation du niveau d’embauche et du niveau de diplôme, notamment pour les salaires, et celle de l’accès des jeunes qui n’ont encore jamais travaillé aux dispositifs sociaux» (chômage, RMI, etc), développe Maryse Dumas. «On sait que sur ces points, notamment sur la période d’essai, il risque d’y avoir blocage», prévient Stéphane Lardy.
(Source : L'Humanité)
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