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Accueil Social, économie et politique Nicolas Sarkozy veut vendre 40.000 HLM par an

Nicolas Sarkozy veut vendre 40.000 HLM par an

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Dans son rêve d’«une France de propriétaires», en plus de la généreuse réduction d'impôts sur les intérêts d'emprunts immobiliers qu'il a prévue dans son coûteux "paquet fiscal", Nicolas Sarkozy a également fixé l'objectif de vendre 40.000 logements sociaux par an à leurs locataires.

L'idée fait polémique à Lyon, qui accueille cette semaine le gotha du logement social dans le cadre du 23e congrès HLM. De l'aveu même de la ministre du Logement Christine Boutin, cet objectif sera «fort difficile à atteindre» puisque l'année dernière, seules 5.600 transactions de ce type ont abouti...

La charrue avant les bœufs. La Confédération nationale du logement (CNL), première association de locataires, s'insurge : «Ce qui est à l'ordre du jour, ce n'est pas d'enlever des logements sociaux mais d'en ajouter !» Même réaction à l'Union sociale pour l'habitat (USH, qui regroupe le mouvement HLM), qui souligne l'impérieuse nécessité de «construire avant de vendre» et demande que «le solde soit positif».

Pénurie. Les Offices publics de l'habitat, l'une des deux grandes familles de l'USH, se sont prononcés «contre une vente massive des logements locatifs sociaux» qui ne serait «pas une bonne réponse aux besoins des Français». Car aujourd’hui, ce sont plus de 1,3 million de demandeurs qui patientent - souvent depuis plusieurs années - sur les listes d’attente des organismes alors que la production de logements locatifs sociaux destinés aux catégories les plus modestes ne représentait en 2006 que 8% de la production totale, selon la Fondation Abbé-Pierre.

Loi Dalo, miroir aux alouettes. Pour la CNL et la CGL (Confédération générale du logement), la vente massive revient à «tuer dans l’œuf l’idée même du droit au logement opposable» : à partir du 1er décembre 2008 où la loi sera effective, les besoins immédiats de logements à prix abordables vont augmenter mécaniquement, puisqu'on estime à entre 600.000 et 800.000 le nombre de personnes prioritaires dans ce dispositif.

Dans ce contexte, non seulement le projet de Nicolas Sarkozy apparaît en totale contradiction avec la situation de crise que vit notre pays depuis plusieurs années, mais il recèle le projet moins avouable de privatiser le logement, avec les conséquences que l'on imagine.

Désengagement de l'Etat. Pour 2007, Christine Boutin a annoncé le financement de 120.000 logements sociaux, conformément à l’objectif du gouvernement qui prévoit au total 500.000 nouveaux logements, toutes catégories confondues. Mais depuis quinze ans, outre la démolition de la loi SRU, l’effort financier de l’Etat est passé de 15% à 5% du coût d’une habitation : au prétexte de fonds obtenus grâce aux ventes, les organismes d'HLM s'inquiètent de possibles baisses des subventions gouvernementales pour la construction des logements sociaux. La vente des HLM «ne peut pas se substituer au financement du logement social», estime l'USH qui ajoute qu’«il ne faudrait pas transformer le produit de ces ventes en fonds propres de substitution».

Privatisation. Et tous de s'inquiéter de la création de copropriétés à l'issue de la vente d'une partie du patrimoine immobilier, une gestion nouvelle que peu d'organismes sont prêts à assumer et dont les conséquences pourraient être rapidement… des copropriétés dégradées.
Notons que l'Union nationale de la propriété immobilière (UNPI, qui regroupe plus de 200.000 propriétaires privés), a publié la semaine dernière un livre blanc appelant de ses vœux «l’extinction du parc public. [...] A terme, il ne doit plus y avoir de HLM», écrit-elle. Comme si le parc privé était exemplaire, avec son impitoyable sélection des locataires par le revenu ou l'origine ethnique, ou ses hausses de loyers qui amputent le pouvoir d’achat des familles et rendent stériles les allocations logement versées aux étudiants !

Le logement, comme l'électricité, ne sont pas des "marchandises" comme les autres car ils répondent aux besoins les plus élémentaires de chaque être humain : on ne peut donc les confier impunément à l'économie de marché, celle-ci n'ayant pas pour vocation de respecter les Droits de l'Homme ni les Droits Constitutionnels puisqu'elle fait abstraction de toute répartition honorable mais joue, au contraire, sur la rareté en organisant la pénurie pour mieux s'adonner au grand frisson de la "guerre économique". Mais ce n'est pas l'avis de l'homme pour qui 53% des Français ont voté.

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Mis à jour ( Jeudi, 20 Septembre 2007 15:48 )  

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