Ainsi s'exprimait ce midi notre pauvre Premier ministre, qui n'est plus à un mensonge près... En déclarant avec son air de chien battu que la 6e puissance économique mondiale est "en faillite" (1), François Fillon signifie d'abord que la nouvelle équipe au pouvoir souhaite que l'Etat français se désengage chaque jour davantage. Cela fait partie de l'idéologie libérale : moins d'Etat et plus d'initiatives privées, donc moins de service public, de solidarité - pardon, d'«assistanat»… - et plus de chacun pour soi & Sarkozy pour tous, même si dans l'affaire le "mérite" ou la "vertu" n'y sont pour rien ! Ensuite et surtout, François Fillon tente de couvrir son président, panier percé impénitent et dangereux récidiviste en ce qui concerne la dette publique.
Rebondissant sur cette déclaration afin de justifier son bilan, son prédécesseur Dominique de Villepin n'a pas hésité à dire que c'est faux : «La France n'est pas en faillite, l'Etat français n'est pas en faillite.» Ce qui est vrai quand on compare la dette française avec celle des Etats-Unis (qui, eux, vivent totalement à crédit), du Japon (186% de leur PIB) ou d'autres pays de la zone euro (nous sommes en dessous de la moyenne). Heureusement qu'Arte, par exemple, a diffusé cette semaine une Thema intitulée Les pays riches sont-ils en faillite ? pour nous aider à comprendre les mécanismes de la dette… et son utilité : deux documentaires très éclairants dont trois extraits sont disponibles ici en vidéo => nous vous conseillons le deuxième, et surtout le troisième.
A noter que la Suède, la Norvège (50% du PIB) ou le Danemark (37% du PIB) savent concilier une dette raisonnable avec un Etat fort et solidaire. Ce qui n'est pas l'objectif de nos dirigeants actuels. A l'heure où les riches s'emparent de la lutte des classes pour s'ériger en «précaires» et obtenir les faveurs d'un gouvernement entièrement acquis à leur misérable cause par le biais d'un "paquet fiscal" qui coûtera 15 milliards d'euros aux finances publiques, on s'aperçoit que l’"assistanat" a simplement changé de camp. Quant à la "faillite", dire qu'on est fauché est l'argument massue de ceux qui ne tirent pas le diable par la queue mais ont, par contre, toujours des oursins dans les poches.
(1) «Il faut des images fortes parfois pour que les choses soient comprises», a-t-il précisé par la suite. Les agriculteurs corses - entre autres - apprécieront la métaphore.
Articles les plus récents :
- 03/10/2007 21:04 - Forgeard, Lagardère, Gautier-Sauvagnac… qui sont les vrais fraudeurs et les vrais profiteurs ?
- 03/10/2007 01:04 - «Grenelle», «fusion», encore des mots à la mode !
- 02/10/2007 08:52 - Heures sup’ : qui gagne, qui perd ?
- 28/09/2007 14:52 - Fonctionnaires : des économies de bouts de chandelle
- 28/09/2007 12:17 - Un (faux) taux de chômage qui repose essentiellement… sur le sous-emploi
Articles les plus anciens :
- 20/09/2007 15:48 - Nicolas Sarkozy veut vendre 40.000 HLM par an
- 18/09/2007 01:30 - Bienvenue en Egoïsteland !
- 16/09/2007 16:20 - PIE : la nouvelle carotte pour inciter les patrons à recruter des handicapés
- 14/09/2007 13:21 - L'emploi «précaire» de Bernard Kouchner
- 14/09/2007 11:46 - Intentions d'embauche : + 3% ?
Commentaires
• Dette publique : Sarkozy critiqué par la Commission européenne (05/07/07)
• Sarkozy met en place la croissance de classe (07/06/07)
• Lorsque François Fillon échouait dans sa lutte contre le chômage (17/05/07)
• A qui profitent les «réformes» ? (10/09/07) Répondre | Répondre avec citation |
C’est une petite phrase qui fait grand bruit. Et risque de poursuivre son auteur, François Fillon. Vendredi en visite en Corse, le Premier ministre a déclaré : «Je suis à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite sur le plan financier, je suis à la tête d'un Etat qui est depuis quinze ans en déficit chronique, je suis à la tête d'un Etat qui n'a jamais voté un budget en équilibre depuis vingt-cinq ans. Ça ne peut pas durer.»
Depuis, les critiques se multiplient. Dominique de Villepin ne s’est pas fait attendre pour critiquer les propos de son successeur. Samedi sur Europe 1, il affirmé avoir «laissé l'Etat dans une situation meilleure qu'aujourd'hui». Sous son gouvernement, a expliqué l'ex-Premier ministre, la France bénéficiait d'une croissance supérieure, d'«un chômage qui a baissé de 2 points» et d'«une politique de désendettement qui avait amélioré les choses».
«Depuis», a-t-il aussitôt ajouté en référence notamment au «paquet fiscal» adopté cet été, «on a dépensé beaucoup d'argent, plus de 15 milliards, qui ont aggravé la situation financière». Il a dit «comprendre» que Matignon ait voulu «noircir le trait (…) pour des raisons pédagogiques».
Autre salve de critiques en provenance du Modem. François Bayrou a estimé que les propos de François Fillon sur l'Etat «en situation de faillite» constituaient «un aveu estomaquant» et «une autocritique» après l'octroi de «15 milliards d'euros» aux «plus favorisés» dans le paquet fiscal. «Nous savons depuis longtemps quelle est la situation réelle des finances du pays, qui constitue en effet une très grave menace pour la France», a déclaré le président de l'UDF-Modem. «Ce trou de quelque 70 milliards supplémentaires , il va falloir le combler et, naturellement, on ne pourra le combler qu'en demandant des sacrifices à ceux qui avaient peu», a ajouté le député des Pyrénées-Atlantiques. Les propos du Premier ministre sont aussi «d'une certaine manière une terrible autocritique», a affirmé M. Bayrou. «Tout ceci prélude à des décisions qui seront lourdes de conséquences.»
«C'est d'abord la faillite de la politique de la droite depuis 2002 et de ses gouvernements successifs auxquels ont appartenu d'ailleurs Nicolas Sarkozy et François Fillon», a souligné Stéphane Le Foll, l’eurodéputé socialiste. Le bras droit du patron du PS a jugé qu'il s'agissait surtout d'une «faillite politique et idéologique qui consiste, depuis cinq ans, à laisser penser que c'est chacun, individuellemen t, qui peut s'en tirer. Nous pensons que c'est d'abord la réussite collective qui peut permettre la réussite individuelle».
François Fillon est revenu sur ses propos et précisé qu’il s’agissait d’une «image». Pas vraiment sage.
(Source : Libération) Répondre | Répondre avec citation |
Tous les indicateurs économiques et sociaux clignotent dans le rouge : emploi (-7.000 à 8.000 emplois salariés au deuxième trimestre selon l’INSEE), précarité, croissance (plus proche de 1% que de 2% en 2005), consommation des ménages en berne, hausse des loyers (entre 4 et 6%), baisse du pouvoir d’achat, balance commerciale (le déficit devrait atteindre le niveau historique de 25 à 30 milliards d’euros en 2005), comptes sociaux (Sécu, Unedic…), endettement record, déficit budgétaire (3,6% du PIB fin juin, largement supérieur aux critères de Maastricht)… Tous les indicateurs convergent, exceptés deux qui s’affichent outrageusement dans le vert : la bourse et ses 17% de gain depuis le début de l’année (qui s’ajoutent aux records historiques des bénéfices pour les entreprises du CAC 40 en 2004) et la bulle immobilière qui n’arrête pas d'enfler (le coût du mètre carré a plus que doublé depuis 1998).
Une faillite économique et budgétaire accablante !!!
La France est en cessation de paiement : les caisses sont vides et notre dette publique se monte à 1.000 milliards d’euros. Le gouvernement aux abois ne pourra respecter le pacte européen de stabilité budgétaire. Il privatise à tour de bras (comme l’avait fait avant lui le gouvernement Jospin) pour tenter de récupérer le cash qui lui fait cruellement défaut. Il brade les «bijoux de famille» (notamment les sociétés d’autoroutes) que nous avons financés, que nous avons équilibrés et qui commenceront vraiment à dégager des bénéfices quand ils seront passés entre les mains du privé. Pourtant, dans ce contexte exécrable se profile une situation surréaliste !
Ceux qui ont conduit la politique économique et plus encore budgétaire à la faillite font figures de «présidentiable s», voire même de «favoris». À l’UMP, Nicolas Sarkozy (ministre du Budget sous Balladur et ministre de l’Économie sous Raffarin). Au PS, Laurent Fabius (Premier ministre et ministre de l’Économie sous Mitterrand), Dominique Strauss-Kahn (ministre de l’Économie sous Jospin). On hallucine !
Les coupables seront-ils candidats en 2007 ?
Et, ce sont les mêmes qui souhaitent nous faire payer – et vont nous faire payer – leurs errances et leurs incompétences. «Responsables mais pas coupables», la formule tristement célèbre appliquée à madame Dufoix et monsieur Fabius dans la tragique affaire du sang contaminé, dédouane aujourd’hui de leurs responsabilités tous ceux qui se succèdent aux commandes et laissent la situation se dégrader inexorablement.
Donc, certains prétendants à la présidentielle de 2007 – et pas des moindres – sont ceux qui, depuis 20 ans, laissent glisser dans le rouge les comptes de la Nation et veulent nous imposer un remède de cheval pour soigner leurs méfaits. Et comme par hasard, on commence par «s’attaquer» aux plus faibles, les chômeurs, précaires et intermittents du travail : on les culpabilise, on les contrôle, on les radie. Puis, on modifie les conditions d’embauche des plus «petits» : on impose le CNE (le contrat de nouvelles embauches et sa période d’essai de 2 ans), après avoir baissé les impôts des plus «gros» et accordé bien des largesses à ceux qui n’étaient pourtant pas les plus à plaindre (le pouvoir d’achat des médecins libéraux a augmenté 3 fois plus que celui des salariés depuis 1998… un exemple parmi tant d’autres !).
Voilà où conduit cette gestion désastreuse de la sixième puissance économique du monde : 1.000 milliards d’euros de dette publique !
Le ras-le-bol grandissant des Français
Dans ce contexte de démission politique face aux responsabilités que confèrent les plus hautes charges gouvernementale s, et alors que se trame déjà la course aux investitures pour 2007, 78% des Français estiment que l’Assemblée nationale ne les représente pas (sondage BVA pour Le Figaro - juillet 2005) et 55% ont voté la défiance à l’establishment politique qui, très majoritairement , appelait à voter «OUI» au référendum européen.
Et pendant ce temps, on étouffe toute expression populaire dissidente. On s’appuie pour cela sur des médias qui, les uns après les autres (comme «Libération» tombé sous la coupe du milliardaire Rothschild), servent la soupe à ceux qui ont conduit le pays à la faillite financière. Quelques semaines avant la «leçon» du 29 mai 2005, le duo auto satisfait Sarkozy/Hollande ne faisait-il pas la Une de «Paris-Match» ?
Alors oui, nous posons une nouvelle fois la question : la France est-elle encore une démocratie ?
Au sens (tripatouillage ) électoral du terme : peut-être ! Au sens de l’éthique qui devrait animer l’action politique en faveur des intérêts d’une majorité de citoyens et du respect des engagements pris devant la Nation : certainement pas !
APNÉE / www.actuchomage.org / www.inter-emploi.org Répondre | Répondre avec citation |
"Techniquement, ça n'a pas beaucoup de sens", a estimé samedi l'économiste Elie Cohen sur France Info, car "pour qu'un pays soit en faillite, il faudrait qu'il ne puisse plus emprunter sur les marchés internationaux". Or "les prêteurs se bousculent pour prêter de l'argent à la France". En outre, "les niveaux de dettes que nous avons sont certes élevés mais ils se comparent tout à fait à ceux des autres pays développés". La France est ainsi "beaucoup moins endettée que le Japon" où la dette a atteint 186% du PIB en 2006, "et personne ne dit que le Japon est en faillite", a observé l'économiste.
Pour autant, la France "a accumulé des déficits puis de la dette", a-t-il souligné. Après plusieurs années de dépassement, la France a ramené depuis 2005 son déficit public - Etat, Sécurité sociale et collectivités locales - sous la barre de 3% du produit intérieur brut (PIB) fixée par le pacte de stabilité européen. Ce déficit représentait 2,6% du PIB fin 2006, et le gouvernement prévoit de le ramener à 2,4% fin 2007 et 2,3% fin 2008.
En revanche, son taux d'endettement dépasse depuis plusieurs années le plafond de 60% du PIB préconisé. La dette a atteint en septembre 1.150,3 milliards d'euros, soit 64,2% du PIB. Pour 2007, le gouvernement entend la stabiliser à ce niveau.
Une situation qui a un "coût", a noté Valérie Rabault, membre du Collectif économiste pour l'action politique (Cepap). Le "service de la dette", c'est-à-dire le remboursement des intérêts annuels des sommes empruntées, dépasse 40 milliards d'euros chaque année, ce qui en fait le deuxième poste budgétaire, juste derrière l'Education nationale. "Les investisseurs semblant devenir de plus en plus sélectifs sur la dette de certains pays", tels que la France, le montant des intérêts à rembourser pourrait encore s'alourdir de 800 millions d'euros par an, selon Mme Rabault.
Et comme la croissance ralentit, "il va falloir serrer la dépense" et "imaginer un budget beaucoup plus strict que prévu pour 2008 et encore plus pour 2009", estime M. Cohen.
Le gouvernement doit présenter mercredi son projet de budget pour 2008, alors que plusieurs organismes internationaux ont revu à la baisse leurs prévisions de croissance pour la France en 2007. L'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) table sur 1,8%, contre 2,2% auparavant. La Commission européenne prévoit désormais 1,9% contre 2,4% précédemment.
Dans ce contexte, M. Cohen juge "inadapté" le paquet fiscal de plus de 10 milliards d'euros adopté cet été. "Autant dans un contexte où la croissance était là, où la réduction du chômage était là, on pouvait imaginer qu'il [le président Sarkozy] distribue quelques sucreries à son électorat, (…) autant dans le contexte actuel cette politique apparaît inadaptée", déclare-t-il. Répondre | Répondre avec citation |
Nicolas Sarkozy accroît l'endettement de la France pour rendre ses réformes irréversibles, même en cas d'alternance.
DÉMONSTRATION ICI Répondre | Répondre avec citation |