Selon un sondage présenté jeudi par l'AFPA en marge d'un colloque sur la sécurisation des parcours professionnels, 7 chômeurs sur 10 jugent qu'une formation longue leur serait bénéfique. Cette "carence en formations longues" a d'ailleurs été dénoncée au cours du colloque par Dominique Balmary, le président du Conseil national de la formation professionnelle tout au long de la vie (CNFPTLV).
Malheureusement pour eux, depuis quelque temps, les formations longues et qualifiantes ont disparu de la circulation au profit de modules courts (4 mois en moyenne), essentiellement centrés sur les "métiers en tension" (ce qui limite considérablement le choix de ceux qui veulent se reconvertir). Alors que les dépenses de l'Etat pour la formation professionnelle tous publics confondus ont, pour leur part, progressé de 3,5% sur un an pour atteindre 26 milliards d'euros en 2005, celles de la formation continue des chômeurs a reculé… de 8% ! Les dépenses sont assurées pour près d'un tiers par l'Unedic et plafonnent à 1,2 milliard d'euros tandis que les crédits de l'Etat, alloués principalement à l'AFPA, s'élèvent à 1,5 milliard. Autrement dit : une misère !
Toujours en 2005, la DARES estimait également à 8,1% le taux de chômeurs ayant bénéficié d'une formation, soit un recul de 10% par rapport à 2003 et 2004. "Dans le cadre du plan de Cohésion sociale, les crédits ont en effet été redéployés pour contribuer à financer les nouveaux emplois aidés ou les éventuelles formations de leurs bénéficiaires", note-t-elle : en vérité, ces dernières années, le paquet a été mis… sur les allègement de charges aux employeurs, au détriment des privés d'emploi.
De plus, outre le fait d'être un parcours du combattant extrêmement long et dissuasif, l'accès aux formations pour les chômeurs est très inégalitaire : ce sont les moins éloignés de l'emploi et les plus diplômés qui en profitent, au détriment des + de 45 ans, des moins qualifiés et des non indemnisés par l'Assedic. Même une simple remise à niveau, peu onéreuse, peut être refusée !
Hélas, le projet de fusion ANPE-Unedic adopté ce matin en conseil des ministres ne propose aucune avancée sur ce sujet !!! Le but du jeu n'est donc pas de permettre aux chômeurs de retrouver durablement le chemin de l'emploi mais de goûter le plus longtemps possible au déclassement et à la précarité - voire de s'y installer - et, surtout, de faire baisser les chiffres du chômage en imposant des mesures coercitives (pourquoi pas, au détecteur de mensonge comme en Grande Bretagne ?) avec des sanctions accrues à leur encontre. Ainsi, le taux miraculeux de 5% de chômage, ce cache-misère du faux "plein emploi" tant promis par Nicolas Sarkozy, sera rapidement atteint !
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