Sauf... le silence des principaux médias qui, le soir-même, ont préféré traiter des revendications de la police ou des écologistes (qui sont, d'ailleurs, tout à fait légitimes) parce que - "hiérarchisation de l'information" oblige - «LE CHÔMAGE BAISSE» et que nous ne sommes que des profiteurs et des menteurs en puissance. Quant à ceux qui en ont parlé, ils l'ont fait avec la légèreté et/ou le misérabilisme habituels.
Sauf... les associations de défense des chômeurs (MNCP, AC!, APEIS et CGT-Chômeurs dont nous saluons l'immense mérite), qui se sont une fois de plus décarcassées pour l'organiser et qui, d'ailleurs, se décarcassent toute l'année afin de faire respecter ponctuellement - et bénévolement - les droits de milliers de privés d'emplois en galère, mais hélas le plus souvent pétris d'ingratitude... Nous tirons aussi un grand coup de chapeau aux nombreux militants de province qui se sont levés tôt le matin pour y assister, à la délégation de Marcheurs européens débarquée la veille, à Arlette Laguiller qui ouvrait le cortège, et aux… huit Actuchomistes présents sur les milliers d'internautes qui pourtant nous visitent, tandis que la plupart des franciliens a sûrement été rebutée par les conditions climatiques : qu'on ne vienne plus ici nous lancer des appels exaltés et donneurs de leçon à la mobilisation des chômeurs !
Sauf... sauf... quelques fidèles syndicalistes de l'ANPE - dont l'excellent Noël Daucé - qui ont défilé solidairement avec nous. Alors que je leur demandais où ils en sont de leur lutte contre la fusion, bien que le SNU, FO, SUD et la CGT appellent à un nouveau mouvement de grève mardi 18 décembre, l'amertume pointait dans leurs propos. Car, même si l'ANPE a un taux de syndiqués qui est le double de la moyenne nationale, la grève du 27 novembre dernier n'a inspiré qu'à peine un agent sur trois.
Pourquoi ? Parce que cette fusion, notamment bien vendue aux "partenaires sociaux" de l'Unedic, leur offre un sérieux miroir aux alouettes :
• L'Assedic (qui n'a jamais un mot pour les chômeurs quand elle se décide à bouger son gros popotin bassement administratif) a fait grève à 60%… parce qu'ils ont peur pour leur statut, nettement plus avantageux que celui de l'ANPE.
• L'ANPE (qui parle plus volontiers du sort des chômeurs dans ses communiqués, puisqu'elle les reçoit tous les jours alors que l'Assedic les traite avec de plus en plus de distance et d'injustice) a fait grève à 25%... parce que les 75 autres s'imaginent qu'avec cette fusion ils récupèreront… quelques avantages du statut Assedic !!!
Chacun pour soi et Dieu pour tous ! Le marché de dupes est en route et les chômeurs - dont les quatre associations de défense n'ont toujours pas droit de cité dans les instances qui décident de notre sort, elle est belle la démocratie… - comptent définitivement pour du beurre, non seulement dans les sphères officielles mais aussi dans l'esprit d'une majorité d'agents du "service public de l'emploi" censés travailler… pour nous et qui vont, dans ce bel élan d'unification, plus que jamais obéir aux ordres c'est-à-dire : travailler CONTRE NOUS. Vae victis. Alleluiah !
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