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Recrutement : le «neo Job-Meeting» fait dans le virtuel

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Entretiens d’embauche du deuxième type : des entreprises françaises vont recruter dès demain sur Second Life en espérant toucher un nouveau public.

Son nom est Leclerc Babenco. Il a le visage anguleux, le teint pain d’épice de celui qui rentre de vacances. Il porte un jean et un pull bleu. Plutôt cool comme personnage, quand on sait que cet avatar virtuel créé sur Second Life s’apprête à passer un entretien de motivation dans un grand groupe français. Enfin, si le candidat (bien réel, lui) qui le dirige de derrière son écran parvient à apprivoiser le pavé numérique de son clavier et à le propulser dans la bonne île.

Monde virtuel. Mardi, mercredi et jeudi aura lieu la première expérience française de recrutement sur Second Life. Le 15 mai, les Etats-Unis avaient déjà ouvert le monde virtuel à six boîtes (Ebay/Paypal, HP, Microsoft, Sodexho, T-Mobil et Verizon). Cinq entreprises françaises (Areva, Unilog, Capgemini, Alstom et L’Oréal) ont répondu cette fois à l’offre de TPMNEO, agence spécialisée dans les ressources humaines à l’origine du "Neo Job-Meeting". Des groupes qui tournent en moyenne à 2.000 recrutements par an, et plus de la moitié de jeunes diplômés à bac+4, bac+5.
«C’est un nouveau vecteur de recrutement, explique-t-on chez Unilog - spécialisé dans le conseil en management et le service informatique -, un nouveau moyen de communiquer qui nous permettra d’atteindre une autre cible.» Toutes les entreprises participantes justifient leur présence par l’espoir de toucher un nouveau public, peut-être plus jeune et surtout plus porté sur les nouvelles technologies. «Nous avons toujours des besoins de recrutement, développe Bruno Dumas, directeur du recrutement chez Capgemini, il y a une pression pour avoir les meilleurs dans notre secteur, nous allons donc là où sont les candidats. Sept millions d’habitants sur Second Life, c’est conséquent pour toucher les gens qui nous intéressent. C’est un canal supplémentaire qui apporte une image différente.»

Succès confidentiel. Aux Etats-Unis, 150 candidats seulement ont créé leur ­avatar pour des entretiens d’embauche. Un succès confidentiel, mais qui a ravi les entreprises participantes. En France, ils étaient 1.500 intéressés, 675 ont été retenus, et plus de 1.000 entretiens sont prévus (un candidat pouvant très bien postuler à plusieurs guichets). «Les dossiers retenus devaient remplir les 5 critères de sélection donnés, comme la maîtrise de la langue anglaise, les expériences, les écoles cibles», explique-t-on chez TPMNEO. Le candidat en pyjama pourra donc se connecter, utiliser l’avatar créé pour l’occasion et se propulser dans le pavillon réservé à la boîte qui le concerne.
L’entretien en one to one, de quinze minutes maximum, a pour but d’initier une rencontre entre l’éventuel salarié et le recruteur, d’obtenir des renseignements sur l’entreprise et de prendre, si le candidat a plu, un autre rendez-vous dans le monde réel cette fois. «Le registre du recrutement est de l’ordre de l’art oratoire, conclut Bruno Dumas. Avec Second Life on passe dans le registre de l’écrit.» Alors, gare aux fautes d’orthographe !

(Source : Libération)

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