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Accueil Social, économie et politique RSA : comment Martin Hirsch va faire baisser la pauvreté

RSA : comment Martin Hirsch va faire baisser la pauvreté

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Nicolas Sarkozy l'a dit : d'une part, «Je veux le plein-emploi. Je m’engage à ramener en 5 ans le [taux de] chômage à 5%» et d'autre part, «Je veux réduire le nombre de pauvres d’un tiers en 5 ans». Deux idées qui partent d'une même logique : agir sur les chiffres, pas sur les causes.

Produit de «l’ouverture», énarque de gauche et ex président d'Emmaüs-France, le Haut-commissaire aux Solidarités actives Martin Hirsch l'a dit : «Il faut partir sur des bases normales : c'est le travail qui crée la ressource, et la solidarité continue de fonctionner.»
Avec son RSA (revenu de solidarité active), qu'il qualifie de «bouclier appliqué aux plus pauvres» et dont l'expérimentation a officiellement commencé dans 16 départements [1], Martin Hirsch va aider Nicolas Sarkozy à tenir sa promesse de faire disparaître progressivement quelque 2,3 millions de personnes des chiffres de la pauvreté (ces 12,1% de Français soit 7,55 millions d'individus qui survivent avec moins de 817 € par mois). Le RSA, qui doit les «encadrer» sur le chemin de l'emploi et leur permettre de reprendre un travail sans perdre en parallèle un certain nombre d'aides sociales, augmentera leur revenu de quelques euros : de quoi, déjà, dépasser ce seuil de la honte et en faire astucieusement dégonfler le taux. Sans rien régler.

Alors que son idée de RSA repose sur le principe de pouvoir vivre dignement de son travail, comment Martin Hirsch ose-t-il éluder le fait qu’aujourd'hui, c'est le travail qui ne paie pas ? Dans sa bouche, jamais il n'est question de dénoncer l'insuffisance des créations d'emplois décents ni la prolifération des contrats précaires ou «aidés», ni les bas salaires qui se généralisent alors qu'ils sont les principaux facteurs de la pauvreté. Le très lisse Martin Hirsch ne remet absolument rien en cause, et surtout pas «l'assistanat» (il emploie d'ailleurs très habilement le mot «solidarité») puisqu'au contraire son RSA va le renforcer : les employeurs restent ainsi dédouanés de toute responsabilité (Qui sont les plus assistés ?) et, comme toujours, c'est la collectivité - Etat, département - qui prend le reste à sa charge !!! De plus, on nous dit que le droit au RSA pourra être maintenu pendant un an au-delà de l’expiration des droits aux prestations sociales... mais après ? Restez Sans Avenir ?

Avec le RSA on fera, le temps d'une législature, disparaître des pauvres des statistiques… mais on ne fera pas baisser la précarité ni la pauvreté, le RSA leur servant finalement de caution ! Tout comme, pour les chiffres du chômage, on fait disparaître des demandeurs d'emploi par le jeu des convocations ou celui des catégories, et qu'on invoque une fusion pour mieux user de coercition à leur encontre.

[1] Voici les 16 premiers départements autorisés à se lancer dans l'expérimentation durant 3 ans : Côte-d'Or, Loire-Atlantique, Eure, Val-d'Oise, Loir-et-Cher, Vienne, Oise, Charente, Nord, Hérault, Marne, Côtes-d'Armor, Bouches-du-Rhône, Haute-Saône, Ille-et-Vilaine et Aisne. Pour l'instant, le RSA ne concerne que les seuls bénéficiaires du RMI (revenu minimum d'insertion) et de l'API (allocation de parent isolé), parfois aussi les titulaires de contrats aidés.

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Mis à jour ( Mardi, 06 Novembre 2007 16:48 )  

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